Le bébé, cet être toujours content de lui…

Il y a un phénomène étrange, propre au bébé ou au jeune enfant, c’est la propension qu’ils ont à toujours être fiers d’eux.
Certains adultes mettent des années à acquérir ce que les bébés ont tous: l’auto-satisfaction.

Je trouve ça fascinant!

Tu prends un bébé, tu le mets devant une pile de cubes, il va faire n’importe quoi, les empiler n’importe comment, jamais dans le bon sens, et quand il jugera son travail terminé, il te regardera avec l’air de celui qui a accompli sa journée.

Tu prends un bébé (le même ou un autre, ils sont tous pareils à ce niveau-là), tu le mets devant un papier, tu lui files des crayons, il va te faire un gribouillis d’enfer, sans aucune harmonisation des couleurs, un truc laid, n’ayons pas peur des mots… Et pareil, quand il aura terminé de bien gribouiller partout, il va te regarder, te tendre son dessin comme si c’était un chef-d’oeuvre et te lancer un « Beauuuuuuuuu!!! ». (Note que s’il peint le mur, il aura le même regard parfaitement satisfait!)

Prenons un dernier exemple avec encore un bébé, donnons lui un biberon ou n’importe quoi qui se mange (et qui est comestible… Le but n’est pas de l’empoisonner, tout de même, même si autant de fierté de soi est rageante), regardons attentivement ce qui se passe quand il a terminé son met délicieux: dans 90% des cas, il s’applaudit en hurlant des « bravo! bravo!! ».

Gardons à l’esprit que c’est valable pour absolument tout ce que fait le bébé. Il saute à pieds joints, il s’autocongratule pendant 10 minutes; il se cache (mal) et réapparait (qu’il croit) et il va s’applaudir avec autant de ferveur qu’un public de Copperfield qui vient de faire disparaître la statue de la liberté. Pire: il fait ses besoins dans un pot, et ce sont des exclamations de joie vaniteuse!

C’est fascinant parce qu’on a tous été comme ça un jour. Et on a tous (ou la grande majorité) oublié cet excès d’amour-propre confinant à la prétention.
Non, une fois adulte (ou passé l’âge de 5 ans, environ), on se s’applaudit plus pour rien, jamais. Ce qui est très dommage!!!

Imaginons un peu la scène:
On va a boulot, on fait un café pour les collègues, on leur tend, avec une mine réjouie, comme si on leur tendait le Saint-Graal et juste après qu’ils aient poliment remercié, on hurle « BOOOOOOONNNNNNNN » en sautant partout.
Il faut admettre que ce serait légèrement mal vu, mais sans doute assez jouissif!

Plus tard dans la journée, on rend à notre patron un rapport qu’il nous a demandé. On a bien fait le rapport, sans faute de frappe ni de chiffre, c’est un très beau rapport. Et on le tend au patron en s’applaudissant des deux mains en piaillant des « bravo!! Rhoo, comment je suis trop fort!!! Bravo bravo!! »
Là aussi, le manque de retenue risque de faire mauvais genre…

Ce qui est tragique, quand on y pense!
On a perdu l’excès d’amour-propre, mais on a aussi perdu la facilité déconcertante à se réjouir d’un rien (Rhoo, je n’ai attendu le métro que 2 minutes, rho hoho!! Trop bien!!!), celle de s’émerveiller devant des détails (Huhuhu, un chien, trop bien!:! Wouhouwouhou il fait le chien! Han, mais comment je suis trop fort, bravo! Je sais faire le chien!!!). Bon, on a aussi perdu les accès de dramaturgie face à la douleur (HAAAAAAA, j’ai MAAALLL!!! J’ai un caillou dans ma chaussure, c’est ATROOOCE!!) ou face au désarroi (Han, j’ai oublié mon iPhone à la maison, HAAAAAAAAAA, je vais mourir, il me le faut tout de suite, bouhouhouhou, quel malheur, je suis trop malheureux sans mon iPhone…)(Ha non, pardon, ce dernier exemple est très mauvais…)

Bref, je me faisais cette réflexion un peu crétine ce soir en regardant MissCouette s’extasier devant ses propres facultés intellectuelles et motrices lors de la réalisation d’un puzzle des couleurs.
Ok, c’est un puzzle difficile, ok, ça demande concentration, réflexion et sagacité à son petit cerveau de bébé, mais de là à s’applaudir en crépitant des « Bravo!! Bravo!!! », c’est peut-être un peu too-much!
Enfin, peut-être que ramené à ses facultés de petit enfant, finir un puzzle des couleurs, c’est un peu comme décrocher le Nobel de Chimie, je sais pas…

Enfin, le pire c’est que je me suis extasié avec elle, je l’ai applaudit aussi, la petite larme de fierté au coin de l’oeil (alors qu’elle sait faire ce puzzle depuis un mois, mais faut croire qu’à l’instar du bébé, la maman ne se lasse pas de s’émerveiller devant les succès de sa progéniture).
En fait, je trouve ça terriblement attendrissant cette petite fille si fière d’elle, cherchant l’approbation et la reconnaissance de ses parents. Son petit regard plein de fierté ça rempli mon coeur de joie! (Hum, on tourne à la guimauve sirupeuse là, ça va pas!)

 

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