Blackout

J’ai un titre, une image appropriée… Et le vide…
Deux grossesses, deux espoirs, deux déceptions, deux fausses couches, en à peine deux mois.

Je ne souhaite pas m’apitoyer sur mon sort, il n’y a pas de raison.
Une femme sur cinq connaîtra dans sa vie la douleur d’un arrêt de grossesse spontané. Une sur cent connaîtra les fausses couches à répétition.
C’est douloureux mais malheureusement banal.

Depuis vendredi, après 3 semaines entre doutes, angoisses et profonds espoirs (nous y avons cru jusqu’à la dernière seconde, comme deux fous qui s’accrochent à ce qu’ils savent pourtant perdu…), le diagnostic final est tombé: oeuf clair.

J’avais trois choix possibles:
– attendre que la nature fasse son oeuvre, que mon corps décide tout seul d’évacuer ce qu’il a a mal commencé. Mais étant donné les symptômes plus que présents, j’ai préféré la facilité à la nature (disons que vomir 4 fois par jour pour un vrai bébé, je gère. Mais la même chose pour rien, c’était au dessus de mes forces.)
– Prendre des médocs abortifs. Mais vu leur effet lorsque j’en ai pris il y a 3 ans pour ma première FC, j’ai préféré, là aussi, décliner l’offre (j’avais terminé aux urgences pour hémorragie, deux fois, et cela s’était conclu par une intervention chirurgicale)
– Subir une intervention chirurgicale. L’option que j’ai choisi, RV pris le lendemain.

Tout a été très rapide et s’est « bien passé ». Autant que cela peut bien se passer vues les circonstances.

Je suis désormais totalement épuisée, tant physiquement que nerveusement, alors j’essaye de me reposer et d’avancer jour après jour, en ne pensant à rien.

L’avenir se profile un peu gris: examens et analyses diverses, intervention chirurgicale, encore, pour enlever un polype utérin, attente, doutes, angoisse. Je préfère ne pas y penser. Je sais que ce n’est grave, mais ce n’est pas réjouissant pour autant.

Depuis vendredi, je suis retournée dans mon caisson hyperbare de l’émotion. Je ne ressens plus grand chose, je ne suis pas vraiment triste, pas vraiment malheureuse, je suis seulement épuisée et j’ai envie de ne rien faire du tout. De toute façon, même si je voulais, je ne suis pas capable de marcher plus de 5 minutes sans faire un malaise.

Bref, je passe actuellement quelque jours chez ma maman, afin d’essayer de me requinquer un peu. Je vais faire une pause de tout, avant de reprendre le cours d’une vie normale, ou à peu près.

Tous les projets que nous avions tombent à l’eau un à un, par choix, par fatalité, par malchance. On va se laisser un peu de temps, en famille, afin de rebondir, comme nous l’avons toujours fait.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

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