Le système D ou la fabuleuse histoire du tee-shirt qui devient une robe!

Etre une mère, tu vois, c’est savoir improviser… C’est se retrouver dans une situation apocalyptique et trouver une solution en moins de dix secondes grâce à un cerveau super entrainé et à une créativité hors-norme.
Hier, j’ai compris, en usant de mon inventivité sur développée et de ma débrouillardise légendaire, que si on me laissait trainer dans une jungle, genre « Man VS Wild », hé ben, je survivrais, je winnerais trop sur la djunegueul! Ouais!

Je te place le décor. Hier, Mouflette avait son examen semestriel de clarinette, celui qui détermine son niveau actuel dans l’instrument, rien de bien bien méchant, mais c’est quand même un truc super officiel avec un jury composé de plusieurs professeurs et tout et tout.
Mouflette était prête. La veille, j’avais choisi avec elle une jolie tenue qui va bien, elle avait mis des jolis post-it sur sa partoche pour se repérer, je lui avais écrit un joli mot d’excuse pour qu’elle loupe son dernier cours de la journée (oui, parce qu’au conservatoire, ils doivent pas trop être au courant des emplois du temps des collégiens, je crois… Elle devait auditionner à 16h00 alors qu’elle quitte les cours à 16h00, normal, tout va bien).
Bref, on était au taquet, tout était au top.

Jusqu’au drame…
A 15h20, je reçois un appel de la « Vie scolaire », une nana genre pas sympa sympa me hurle dessus que « non mais ho, vous croyez vraiment qu’avec votre mot minable, on va laisser sortir votre fille du collège? Nan mais vous avez vu la vierge? » Il se trouve que je n’ai jamais vu la vierge… Et que mes années de collège datent d’il y a trop longtemps pour que je me souvienne que, pour sortir du collège, il faut être accompagné (c’est à dire que même à l’école primaire, l’an dernier, un simple mot suffisait pour que Mouflette se fasse la malle avant l’heure…). Mais, prise d’une soudaine vague de grand sang-froid, je dis à la dame que je vais signer la décharge pour laisser ma fille se rendre à son examen. La dame me précise qu’il faut que j’amène sa flûte à ma fille. Hahaha.

Il est 15h30 lorsque je finis de mettre ses chaussures à MissCouette, qui était à la maison pour cause de gastroentérite rémittente. Je vais dans la chambre de Mouflette, je vois que ma charmante enfant, non contente d’avoir oublié son instrument, n’a pas jugé bon de le démonter… J’ai jamais démonté une clarinette de ma vie, mais, ho, trop fastoche, je tire partout, je me retrouve avec des bouts de clarinette que je tente de faire rentrer dans les petits trous de la sacoche à clarinette, je me sens comme un bébé de 8 mois devant un puzzle d’encastrement… Mais j’en viens à bout (je suis trop un bébé de 8 mois surdoué!)
Comme je me doute que, si ma fille a été capable d’oublier sa clarinette, elle a sans doute aussi oublié sa partition, je prends toutes les partoches qui me tombent sous la main.
Puis, je vois la jolie tenue que j’avais préparé à Mouflette la veille, un joli haut, un gilet, une paire de chaussette pour aller avec les ballerines que j’attrape aussi. Comme Mouflette est toujours en jean, je me dis que ça irai très bien avec, et hop, en route.

En sortant, comme MissCouette est malade et que je dois faire 600 mètres en moins de 10 minutes, je vais pour attraper sa poussette… Qui est aux abonnés absents, la poussette est dans le coffre de la voiture, qui se trouve à Montpellier, avec mon mari. Les éléments jouent contre nous!
Pas grave, courir, ça doit actionner les défenses immunitaires, allez, hop MissCouette, on court!

Durant le trajet, j’entends MissCouette maugréer des mots tels que « z’aime pas courir moa » »z’ai mal aux pieds » ou encore « va taper Mouflette moa! », je l’encourage dans ses desseins, me disant que l’adrénaline provoquée par un espoir de vengeance va la faire courir plus vite.

Nous arrivons au collège, paf, je signe le papier chiant, paf, on court au conservatoire (qui par chance, n’est pas très loin), et là, je jette un oeil sur ma Mouflette au bord de la crise de nerfs : heu, Mouflette, t’es en survêt ou je rêve? Je ne rêve pas… Mouflette, n’écoutant jamais mes vifs conseils, ne change pas de tenue après avoir eu EPS… Elle n’a donc pas le jean que je croyais, naïve, qu’elle aurait.

Hum, voyons voir, dans mon sac, j’ai un tee-shirt, un gilet, des ballerines, pas de pantalon… Mouflette ne peut pas décemment se présenter à son examen en survêtement, ça craint vraiment trop… C’est là que j’ai une idée de génie. Je porte une magnifique marinière bleu-marine, et j’ai un superbe foulard fushia, de la même couleur que le gilet envisagé pour Mouflette.
J’attrape Mouflette, on va se planquer dans les toilettes, je retire ma marinière, je la fais se déshabiller, elle enfile ma marinière, je remets mon manteau histoire de pas être poursuivie pour attentat à la pudeur (même si, pour ça, je dois mourir de chaud), je lui attache mon foulard en guise de ceinture, lui fait enfiler son gilet fushia et mettre ses ballerines… Le résultat est à peu près concluant. On dirait qu’elle porte une robe trop estivale (donc un poil courte), mais ça va, ça fait chic!

Là je réalise que ma fille a un corps de rêve (bon, j’avais déjà réalisé avant, mais là ça saute aux yeux), et que la petite expression « elle serait belle même avec un sac à patates » lui convient à merveille! (un sac à patates, oui, mais par pitié, pas un survêt!!)

La petite histoire ne serait pas aussi drôle si, quelques minutes avant l’audition, on ne s’était rendu compte que de toutes les partitions attrapées à la hâte, aucune n’était celle nécessaire…
Ca serait moins drôle aussi, si, dans l’épisode du WC/cabine d’essayage, MissCouette ne s’était pas mise à hurler « NANNNN, VOUS METTEZ PAS TOUTES NUES!!! », et surtout si elle n’avait pas réitéré son injonction devant les élèves et leurs parents « T’es toute nue sous le manteau toa… » (avec une petite voix, toute douce, toute mignonne, comme si elle parlait à une folle un peu demeurée).

Bref, sur le coup, je me suis sentie mi-géniale mi-débile mentale… Mais le principal, c’est que Mouflette a passé son examen, elle l’a, semble t’il, plutôt bien réussi, et ses jolis yeux ont brillé de mille feux quand elle m’a dit « Maman, tu es la meilleure des mamans, heureusement que tu avais un beau tee-shirt, sinon ça aurait été horrible! »

Sans titre 1

On a la classe ou on l’a pas!

Je me dis que c’est le genre d’anecdote dont on a super honte sur l’instant mais dont on se souvient encore 35 ans après et dont on rira en se rappelant les détails ridicules!

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