Je me sens nulle…

Sans titre 1Je pense que le soleil et moi, on est un peu connectés… Quand il est là, je pète le feu, quand il n’est pas là, je déprime… Et comment te dire… On est en mai, on a eu 6 jours de soleil (chaud et beau) et tout le reste du temps depuis octobre 2012 n’a été que pluie, ciel gris, humidité, vent et dépression…

Du coup bah, je déprime. Si quand il fait beau, je suis capable de prendre la vie du bon côté, d’oublier que je suis pas super fan de moi-même et surtout de me bouger les fesses pour faire ce que j’ai à faire… Ca n’est pas DU TOUT le cas quand il fait moche. SURTOUT quand il fait moche alors qu’il devrait faire beau. Autant je supporte le mauvais temps en hiver (et j’en profite pour hiberner), autant au printemps, à TOULOUSE, je ne souffre pas que le soleil joue à cache cache sans arrêt. Non mais on habite à TOULOUSE, les gars! J’ai pas déménagé dans le sud pour me taper du sale temps hein, j’ai pas signé pour ça, merci bien!

Bref, quand je déprime, je cogite. Quand je déprime, je deviens parano. Je suis persuadée que tout le monde me déteste, qu’au mieux, les gens m’aiment bien au début parce que j’ai l’air sympa, mais dès qu’ils commencent à me connaitre, ils cessent de m’aimer parce que je suis pas tellement aimable.
Je me sens comme un caméléon, j’essaye de percevoir ce que les autres attendent de moi, oubliant totalement qui je suis (si un jour je l’ai su), j’essaye de me conformer à ce que je crois qu’ils attendent de moi… Mais soyons clairs, d’une, je n’y arrive pas très très bien. De deux, les gens s’en fichent d’être pote avec quelqu’un qui est prêt à se modifier pour leur plaire, les gens veulent des gens vrais, et ils ont bien raison. (Je modère tout de même, parce que j’ai d’excellents amis, très chers, je ne comprends pas trop pourquoi ils m’apprécient, mais ils sont là, m’acceptent telle que je suis (et réciproquement) et j’ai de la chance de les avoir!)

C’est pareil sur le net, j’hésite très souvent à commenter, par exemple, parce que je me sens toujours à côté de la plaque. Soit je raconte ma vie (et tout le monde s’en fout), soit je dis un truc énervant… Du coup je me contente souvent d’un petit mot (que j’espère gentil). Et si je fais plus, je le regrette et ça me hante pendant des jours (rien que ça)(non, j’exagère, mais en général, je m’en veux un peu)

Je me sens un peu comme Zélig, de Woody Allen. Ce petit gars qui se transforme physiquement pour ressembler aux gens qu’il côtoie. Ce film m’avait filé une baffe, quand je l’avais vu, parce que j’avais le sentiment qu’il racontait ma vie… A la différence que je ne me transforme pas physiquement (encore que) mais mentalement…

Habituellement, quand il fait beau, j’arrive à me dire que je dois me faire aimer pour ce que je suis et pas essayer de plaire à tout prix. Mais quand il fait moche, j’oublie, parce que je déprime et j’oublie que je suis censée avoir un minimum de respect pour moi-même (et pour les autres).

Le souci, c’est que je ne sais pas du tout qui je suis. J’ai pas d’avis, je suis tout le temps neutre. Alors, j’ai un avis, mais toujours nuancé par les autres avis que je pourrais avoir. Je n’ai pas de jugement franc (j’essaye, pour plaire aux autres, d’avoir des avis tranchés, mais je tombe souvent à côté, choquant, la plupart du temps, parce que je sais absolument pas faire…). Par exemple, quand j’entends une news à la radio, je me place toujours au milieu, je n’arrive pas à avoir un avis tranché sur un acte, parce que je sais que je n’ai pas tous les tenants et aboutissants… Du coup je suis incapable de juger… Des fois j’essaye, mais ça créé une sorte de guerre intérieure absolument insupportable…

De même, n’arrivant pas à avoir de jugement sur les autres, je peine à en avoir un sur moi-même. Si j’ai une qualité, j’estime que tout le monde est doté de la même. Et quand je me rends compte que non, alors j’estime que cette qualité n’en est finalement pas une, et que j’étais bien prétentieuse de croire détenir quelque chose de positif.
Si je me trouve un défaut, je suis certaine que personne d’autre ne l’a, en revanche, et je m’en veux d’avoir cet aussi mauvais défaut.
C’est ridicule, mais c’est comme ça que je fonctionne (plus que ridicule, c’est surtout très fatigant).
Je ne sais pas qui je suis, je ne me trouve aucune valeur. Et manque de bol, je suis mariée à un gars un peu comme moi, qui n’arrive pas, lui non plus, à avoir un avis. Du coup quand je lui demande « je suis comme ça? » il me répond « je sais pas », ça m’aide beaucoup…

Et curieux phénomène, depuis de nombreux mois (qui sont devenus des années), je suis incapable de réfléchir, tout court. Incapable de mémoriser aussi. Même si je refuse de l’admettre, je pense savoir d’où ça vient. J’ai passé de nombreuses années à essayer de ne plus me souvenir des traumatismes vécus avec autant de réalisme. Ne plus faire de cauchemar, ne plus avoir de flash en permanence. J’ai réussi, et ça me change la vie! Le souci, c’est que mon cerveau n’a pas du faire le distingo entre les souvenirs désagréables et les souvenirs dont je voulais me rappeler. Je n’ai tout simplement plus accès à rien. Me souvenir du moindre truc me demande un effort énorme! Je sais des trucs, de manière mécanique, à quel âge j’ai appris à faire du vélo ou à nager, à quel âge Mouflette a marché ou où on a été en vacances et quand. Je me souviens de trucs concrets, datant d’avant le black out… Je ne me souviens plus de grand chose après (pour ça aussi que je note tout avec autant de ferveur, je sais que si je ne le fais pas, j’oublie. Et écrire, c’est me souvenir un peu.)
Et je ne me souviens plus tellement de scènes ou quoi que ce soit. Je sais que c’est là (j’avais, me semble t’il, une excellente mémoire), mais c’est verrouillé et je n’ai pas la clé.

C’est chiant, les souvenirs, c’est un peu la vie. Ne plus se rappeler de grand chose, c’est ne plus être personne… Et je ne sais pas comment faire pour me souvenir de ce qui est juste là, derrière la porte blindée…

C’est chiant aussi quand on a un super concours à passer… Je n’arrive plus à réfléchir, à me concentrer, à me souvenir… Je travaille des cours que j’ai déjà vu les années précédentes, que j’ai validé avec plus ou moins de brio, mais que je suis censée maitriser. Et je reste là, à lire parfois 10 fois une même phrase, sans la comprendre… Pas parce que je suis débile (enfin, peut-être aussi un peu), mais parce que je n’arrive pas à me concentrer… Et c’est vraiment pénible. Je sais que je fonce au casse-pipe avec cet examen. Je m’en veux de m’être inscrite alors que je savais mon état mental pas exactement au top (mais quand il fait beau, j’oublie, et je me suis décidée en été…). Je m’en veux d’envisager l’abandon, parce que je refuse de ruiner une chance (parce qu’aussi stupide que ça puisse paraître, si je ne passe pas cet examen cette année, ou si je le rate, j’essaierai de le passer plus tard, si possible quand mon cerveau aura retrouvé ses facultés…)

Bref, je me sens nulle. Tout ça me fatigue. Je vais bien, je suis en forme, heureuse, joyeuse quand il fait beau et un peu blasée quand il fait moche, mais pas pire que n’importe qui. Mais je me sens handicapée mentale (au sens propre), et je me demande si ce que j’ai (pour peu que ça ait un nom), se guérit…
Ou si je suis tout simplement complètement folle et que j’ai l’impression d’avoir des symptômes qui n’existent pas.

J’ai à peine 30 ans, je sais que l’âge n’a aucune incidence sur mon état. A priori, je n’ai aucune carence quelconque, ma dernière prise de sang date de bien après l’apparition des premiers symptômes. Je sais que je ne suis pas dépressive (je vais bien, je suis joyeuse, j’aime la vie, je déprime juste un peu quand il fait moche, comme tout le monde). Je suis comme ça depuis maintenant 2 ou 3 ans, ou peut-être même 4, et j’aimerais bien retrouver un état normal. Parce que je peux supporter plein de choses, mais pas d’avoir l’impression de vivre avec un dixième de cerveau disponible…

J’écris pas ça pour m’auto-appitoyer (même si ça y ressemble beaucoup), mais parce que je déteste être dans cet état… Vivement le retour du soleil!!!!!

Rendez-vous sur Hellocoton !

Vous aimerez aussi :

43 Discussions on
“Je me sens nulle…”
  • Mais tu es dans ma tête pour écrire certaines choses 😉 !! Je suis comme toi, j’ai pas signé pour ce temps pourri !! On m’avait dit qu’il faisait toujours beau à Toulouse, y a tromperie sur la marchandise là !!! 😀 Le pire c’est que la semaine à venir va être comme aujourd’hui, pffff.

    Plus sérieusement, imagine, y a tout plein de gens qui te connaissent pas en vrai, « juste » ici, et qui te suivent, attendent tes articles etc et donc qui t’adorent 🙂 J’aimerai avoir autant de choses à dire, et me dévoiler et avoir des internautes-amis. Moi aussi je commente pas souvent, je me dis que je n’ai rien de mieux à dire que les autres. Tu hésites à commenter mais tu nous écris de longs articles sur toi, ça c’est un peu contradictoire non 🙂 ?

    Sinon j’envisage la luminothérapie moi !!

    • Ben disons que sur mon blog, parler de moi c’est pas très génant, c’est par définition nombriliste, un blog (enfin, pas tous, mais le mien oui).
      Quand je vais chez les autres, ils s’en fichent un peu de ce que j’ai à leur dire sur moi, et je sais jamais quoi dire de gentil qui leur fera plaisir… :p

  • Roh, le titre du billet me parle, la suite m’ attriste un peu, pour booster mon petit cerveau fatigué par la maternité, ou mon accident j’ sais pas trop, j’ me dope aux huiles essentielles, actuellement je tourne à la marjolaine et ravinstara, j’ ai des exams dans un mois, j’ ai l’ impression que ça m’ aide, peut-être que ça pourrait également t’ aider 😉 sur ce fais abstractions des mauvaises choses et positive, nous sommes ce que nous voulons être !

  • Ton message me touche beaucoup…Je suis une lectrice de l’ombre, je commente peu et plus souvent sur instagram…
    Je te trouve forte et courageuse pour te livrer avec autant de sincérité sur ton blog et ceux sont de belles qualités 😉
    Je te souhaite de trouver une solution pour le reste.
    Et je veux aussi du soleil….(bon moi dans le nord, je suis habitué à en avoir moins mais pour nous aussi ça commence à faire long….)

    des bises,
    Alice.

  • bouhouu, je me retrouve complètement dans ta prose. Mélancolie quand tu nous tiens! Manque de soleil profond, j’en ai marre. Suis une fille du sud moi et à Bordeaux City idem qu’à Toulouse: pluie, grisaille, froid depuis octobre. Marre marre marre. On fait un club?

  • Je suis comme toi!!
    Je cogite assez souvent, mais j’ai remarqué que c’est également lorsqu’il fait très moche sur du long terme. Quant à commenter, ça me le fait assez souvent, je dois quelque fois me « forcer », sauf ici parce que je me dis, que si je suis à côté de la plaque, tu me diras rien 😀
    Mais viens commenter chez moi, (bon y a quasi rien d’écrit………..)

    Allez bisous! 🙂

  • T’es pas nulle. Ne pas avoir un avis tranché, c’est être réflechie, tempérée pas nulle… Et ca vaut toujours mieux que moi qui dit Oui aujourd’hui mais dans 48h t’auras un non avec le même applomb XD
    Allez ma Mitounette, relativisa au moins sur Mai tu as eu la chance incroyable d’avoir 6 jours de soleil, je pourrai stuer pour ça là tout de suite ^^

  • Mais non, tu n’es pas nulle 🙂

    Pour les problèmes de concentration, de réflexion par rapport au concours, je ne sais pas trop quoi dire à part que moi, ça m’arrive que lorsque je trouve pas une réelle utilité de certaines matières (à part, m’aider à valider mon année) …

    Est-ce que ces problèmes seraient pas lié au fait que tu penses ne pas réussir ce concours ? Un peu, comme si tu savais que tu n’allais pas réussir, et que ton cerveau ne veut pas apprendre pour rien ?

  • J’ai l’impression que tu as écris cet article pour moi, je me reconnais tout à fait dans ces nombreuses lignes. Mais tu vois, contrairement à toi, j’ai bcp de difficultés à écrire sur papier parce que j’ai du mal à trouver les bons mots (même si je sais qu’écrire me fait du bien et permet de m’enlever certaines idées de la tête).
    Je suis comme toi, parfois même je me dis que je ne préfère pas donner mon avis parce que je n’aurais pas de bons arguments et je n’arriverais pas à défendre correctement mes convictions face à une personne à l’avis contraire. C’est usant, c’est clair.
    Et c’est vrai que quand on n’est pas dans une période mentale positive, c’est difficile d’envisager l’avenir sereinement et de se projeter (surtout quand on n’est incapable de faire des choix).
    La météo joue sur notre moral, j’en suis persuadée mais quand c’est à long terme avec troubles de l’humeur et tout et tout, y a peut-être autre chose derrière… Enfin bon, finalement, tu vois, moi aussi, je te raconte ma vie mais tu dois t’en moquer aussi!
    Pour ce qui est de la difficultés de se souvenir, peut-être as-tu justement envie d’oublier certains souvenirs qui te rappellent des moments vécus pas forcément joyeux de ton passé?
    Bon courage pour la suite et si je peux te rassurer, à Avignon aussi, il pleut!

  • Merci pour cet article qui raconte si bien ma vie ! Comme je te comprends !
    Alors, non, tu n’es pas nulle simplement hypersensible !
    Je propose une pétition pour le retour du soleil ! C’est vrai que dès qu’il nous montrera, et pour longtemps, le bout de ses rayons, tout ira mieux mais jusque-là, le temps est long !
    Je t’envoie de mon Limousin le tout petit rayon de soleil que je vois de ma fenêtre !!

    Du haut de mes 42 ans (quelle expérience :D), je peux te dire que le plus beau soleil est en nous !! En cherchant bien, on le trouve ! Je l’ai trouvé et ça va nettement mieux même si parfois il y a encore quelques nuages !!
    Bisous

  • bon j’habite douai ! jte fais pas un dessin sur mon humeur ….
    je vais parler de moi aussi tient on s’en fout je sais 🙂
    bon moi je sais que je suis un peu (bcp??) dépressive soleil ou pluie et bizarrement quand il fait bea uje me sens encore plus mal !! faut se dévoiler porter des fringues légères et moi ça me plait pas trop!
    bref je ressens bien ce que tu décris dans ton article!!
    sur ce il pleut aujourd’hui je retourne chercher les doudounes 12° grand max!!!!

    • Moi c’est quand il fait chaud que je vais pas super super… La chaleur c’est pas terrible non plus!
      Pour ça que ça me déprime autant d’avoir un printemps aussi pourri, on va direct passer à la canicule… :/

  • Alors haut les coeurs! La performance sur les exams c’est possible. La memoire ca se travaille, il semble que tu sois douee pour avoir réussi jusque la en lisant tes cours. Lire n est pas apprendre!!! (ok je me calme) et apres une pause, il se peut que cela devienne plus difficile aujourd’hui. Il suffit d’utiliser des techniques simples et variées pour stimuler la memoire et trouver ta facon d apprendre (fiches organisées, mots clés, écouter, chanter meme, copier, associer avec des images, … comme au theatre les comediens apprennent des pages et des pages par coeur… c est de l entrainement, meme si ici, evidemment, la comprehension est cruciale. C’est justement en faisant des associations de sens que tu va pouvoir retenir les choses… Bref. Tu n’es pas nulle, rien n’est perdu. Et pour la déprime j ai tendance a me dire « Le meilleur reste a venir » un mantra qui m’aide perso … Ca, les glaces et les photos de ma famille doucoeur :))

  • Salut 🙂

    Bonne nouvelle la mite orange 🙂

    Cet état que tu décris, c’est l’amour 🙂

    Quand tu dis que les souvenirs c’est un peu la vie , bah non voyons !
    Les souvenirs c’est le passé, est le passé c’est fini !! Mais bonne nouvelle, la vie continue xD

    La pensée naît de ce que l’on a imprimé, et ce qui est imprimé est passé, donc la pensée n’est pas la vie !!! Bonne nouvelle tu n’arrive pas a avoir un avis , une pensée, te voila dans la vie du moment présent, qui selon moi est l’amour a l’etat pur 🙂

    Bonne semaine 🙂

Leave A Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


neuf − six =