Ces phrases assassines entendues si souvent…

ligmihgJuste pour replacer brièvement le contexte: j’ai été victime d’agressions sexuelles dans mon enfance. Le premier homme qui a abusé de moi l’a fait quand j’avais à peine 4 ans, jusqu’à ce que je refuse de retourner chez lui, alors que j’avais 8 ans. Il s’agissait d’un beau-frère de ma grand-mère chez qui j’allais régulièrement passer mes vacances scolaires. Le second homme à m’avoir agressé est l’homme qui est devenu mon beau-père, il a commencé par des attouchements alors que j’avais 7 ans et a fini par me violer alors que j’en avais 12.

Suite à ce dernier évènement, j’ai tout « avoué » à ma mère (le choix des mots est important, je me sentais fautive, je me sentais coupable, responsable et j’ai vraiment eu le sentiment de me confesser, d’avouer mon propre crime à ma mère, tout en ayant conscience de l’absurdité de ces pensées…), les violences sexuelles dont j’étais victime ont alors cessé, mais je suis restée sous le même toit que mon second bourreau, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

Il m’a fallu 5 autres années pour fuir le foyer familial (j’avais 17 ans, donc).
Il m’a fallu encore 6 années de plus pour couper définitivement les ponts avec cet agresseur (l’autre était mort depuis mes 15 ans)
Et il m’a fallu encore une année supplémentaire pour porter plainte, j’avais alors 24 ans.

Il m’a fallu une énorme force de caractère pour en arriver là… Je pourrais minimiser mes actes, mais je ne vais pas faire dans la fausse modestie avec un sujet aussi sérieux. Il m’a fallu une rage de vaincre monumentale, vraiment. Je me suis battue contre moi-même, contre la famille et les amis de ce beau-père, contre ma propre famille parfois, contre mes propres amis aussi, contre la justice et surtout contre la société toute entière.
Je fais partie d’une minorité qui a réussi à porter plainte, 12 ans après les faits, parce que la colère ne m’a jamais quittée, parce que j’ai toujours eu une certaine conscience de la gravité et de l’injustice de ce que j’avais subi. Parce que j’allais mal, vraiment très très mal. Parce que je suis devenue maman et que ma fille m’a donné une force inouïe pour m’en sortir… Parce que je n’ai jamais perdu l’espoir d’aller mieux et parce que je sentais au plus profond de mon être que la condamnation de mon agresseur me serait bénéfique.

En fait, le simple fait de me lever face à lui, de l’enjoindre à répondre de ses actes, envers et contre (presque) tous, m’a déjà permis de commencer à me sentir victime… Victime de ses actes, mais maitresse de ma vie. Porter plainte m’a apporté le contrôle de ma vie et de mes actes à moi. En m’opposant, je ne subissais plus, j’agissais et je remettais chacun à sa place. Cela a été atrocement douloureux, mais tellement nécessaire.

Pourquoi est-ce si difficile de porter plainte? Pourquoi alors que j’étais victime, m’a t’il été si dur de demander à faire valoir mes droits? Pourquoi me suis-je sentie tellement illégitime dans ce rôle de victime? Pourquoi me sentais-je si coupable? Pourquoi ne pensais-je pas avoir le droit de parler? Pourquoi me sentais-je jugée à chaque fois que je racontais mon histoire? Pourquoi avais-je le sentiment de devoir la cacher, parce qu’elle me rendait impure?

Je trouve en partie la réponse dans toutes les petites phrases que j’ai entendu, à partir du moment où j’ai révélé les faits… Dans les agissements de ceux à qui j’ai crié ma souffrance… Puis, plus tard, dans le regard et les petites phrases toutes assassines de ceux à qui je révélais que j’avais porté plainte.
J’ai finalement fait un gros tri dans mes relations pour ne garder que ceux qui me soutenaient… Mais il est très difficile dans ce genre de cas de savoir que l’on a raison et qu’ils ont tort… C’est leur arme d’ailleurs, nous faire douter pour continuer à nous faire taire…

Je me souviens précisément de ce jour où j’ai glissé un papier à une de mes voisines et camarade de collège. Elle était en 5°, moi en 4°, je pleurais beaucoup (je pleurais souvent… De honte, de douleur et d’espoir de voir une main tendue vers moi… Avec toujours cette culpabilité de me donner en spectacle, de ne pas être la victime idéale, celle qui se tait et qui ne se fait pas remarquer…) et elle avait tenté de savoir ce que j’avais.
Dans ce collège, j’avais peu voire aucun ami… J’ai accepté cette main tendue comme j’aurais accepté l’aide d’absolument n’importe qui. Je lui ai tendu mon papier, une petite phrase griffonnée au crayon, et qui avouait l’innommable…
Dans cette toute petite ville un peu paumée, mon beau-père était une sorte de notable… Il était le directeur de l’usine qui faisait travailler la moitié des habitants de la ville… J’étais la « fille du patron », la « riche qui vient de la ville », celle qui se voyait emmener au collège le matin en Audi A6 payée rubis sur l’ongle et qui habitait une maison avec piscine… Celle dont le beau-père avait droit de licenciement sur la plupart des parents. Ca explique sans doute un peu la suite…
Cette jeune fille a lu mon papier et m’a cru… Je lui ai fait promettre de n’en parler à personne. Je n’ai jamais pu la remercier de ne pas m’avoir écoutée, de ne pas avoir tenu sa promesse… Parce qu’évidemment, en filigrane, la peur panique de me voir « dénoncée » n’était rien comparée à l’espoir que j’avais de me voir tirée de ma vie atroce…
Elle a parlé, je ne sais pas à qui… Toujours est-il que très peu de temps après, en plein cours, les délégués et moi-même avons été convoqués dans le bureau du proviseur.
Un comité d’accueil constitué du proviseur, de son adjointe et de ma mère, nous attendait.
Ils m’ont alors questionné… Que-ce que c’était que ces ragôts que je colportais là sur ma propre famille??? Avais-je l’affront de soutenir que c’était vrai? Evidemment non… J’ai nié, j’ai menti et dis que oui, j’avais inventé toute cette histoire…
Devant ma mère, donc, qui avait préféré soutenir son mari plutôt que sa fille. Devant mes délégués de classe, des élèves de mon âge, qui ne m’appréciaient pas et qui auraient pu raconter partout que j’étais une menteuse.
On ne m’a laissé aucun crédit. J’avais 13 ans, je souffrais le martyr, j’ai cherché de l’aide (auprès d’une jeune fille qui a cru m’en apporter en parlant) et je me suis retrouvée dans une situation qui a failli me mener au suicide…
Presque 20 ans plus tard, je n’ai toujours pas pardonné… Je n’ai toujours pas compris… Comment un proviseur ET son adjointe ont-il pu autant manquer d’humanité?
Je suis sûre, aujourd’hui, qu’ils savaient que je disais vrai… Mais ils ne pouvaient pas prendre le risque d’avoir à faire un signalement contre la personnalité que représentait mon beau-père… C’est la seule explication que je trouve à leur acte odieux… Ou alors ils étaient simplement cruels.
Il s’agit là de l’unique fois où ma parole a été mise en doute… Peut-être est-ce pour cela que j’en suis ressortie vivante…

Toutes les autres fois, on m’a cru…

Il y a ces phrases, qui ne m’étaient pas spécialement adressées, mais que j’ai entendu toute mon enfance et bien après:

« Oh mon Dieu, elle a été violée, elle est souillée à vie, elle ne s’en remettra jamais… »
« En même temps, elles le cherchent un peu hein, les nanas qui se font violer! »
« Les femmes se doivent d’être jolies pour les hommes, elles doivent leur plaire! »
« Les victimes ne parlent jamais, celles qui le font mentent! »
« Je préférerais mourir que de me faire violer! »
« Tu te rends compte toutes ces femmes qui disent avoir été battues/violées par leur mari juste pour toucher de l’argent? »/ »Tu te rends compte toutes ces femmes qui accusent le père d’avoir attouché leurs enfants pour en avoir la garde? »

Il y a ces phrases, avant la plainte, qui m’étaient adressées et qui étaient en total paradoxe avec ce que j’entendais avant:

« Ce n’est pas si grave, imagine celles qui se font violer par des inconnus? Toi au moins tu connaissais ton agresseur! »
« Tu sais, à 12 ans, il était tant que tu parles, parce que, bon, on aurait pu commencer à croire que t’aimais ça! »
« On n’a que ce qu’on mérite! » / « Il n’y a pas de fumée sans feu! »
« Faut arrêter de ressasser, c’est bon, t’es pas morte! »
« Il y a beaucoup plus grave dans la vie, pense aux plus malheureux! »
« Tu es une malade, les filles qui vivent ça ne sont jamais normales! »

Et il y a toutes ces phrases contre lesquelles j’ai du me dresser, quand j’ai décidé de porter plainte…

« 12 ans après? Mais tu peux pas le laisser tranquille, le pauvre? »
« Ca ne sert à rien de remuer la merde! »
« Tu te fais souffrir pour rien, franchement, je ne te comprends pas… »
« Tu es vraiment égoïste, tu as pensé à lui? Au mal que tu vas lui faire? Au mal que tu vas faire à toute la famille? »
« Tu es vénale, tu ne fais ça que pour l’argent… »
« Tu n’es vraiment qu’une pute, tu ne méritais que ça… »
« 12 ans après, t’as toujours pas oublié? »

Ce n’est qu’un échantillon… J’ai souvent des phrases qui me reviennent en mémoire, mais quand j’essaye de m’en rappeler pour écrire cet article, forcément, je n’y arrive pas très bien.

Ce qui me frappe, c’est le sentiment diffus dans notre société qu’il ne peut rien arriver de pire à une femme que de se faire violer… Le viol la rend impure, sale, dégoûtante et anormale… Le viol, aux yeux de beaucoup, m’a rendu malade, hystérique, handicapée mentale… D’autant plus que je l’ai subi alors que j’étais toute petite, forcément, cela laisse imaginer que je suis de celle qui ont un très très grave problème pour attirer ce genre de comportements, si jeune…
Le viol rend la femme inapte. Et la victime doit porter un certain masque pour être acceptée comme telle… Dans l’idéal, elle ne devrait jamais parler, puisque les victimes ne parlent pas… Elle devrait porter sur elles les stigmates de ce qu’elle a vécu, être moche, dépressive, trop grosse ou trop maigre, souffrir de maux psychologiques incurables…

J’ai ressenti tout ça, jusque dans la procédure juridique, puisqu’il a fallu que je prouve que j’allais mal, que j’étais dépressive, que je cauchemardais toutes les nuits, que ma vie portait les séquelles du crime que j’avais subi… Mariée, deux enfants lors du procès, un diplôme pas merdique, plus le fait que j’ai clairement admis devant le juge que, bah oui, en 7 ans, j’avais suivi une thérapie qui m’a permis d’aller mieux et d’oublier les détails les plus sordides de mon vécu (ce qui ne s’est pas fait sans revers… J’ai oublié les détails et je ne suis plus hantée par mon passé, mais je ne me souviens plus de grand chose, tout court…). J’ai été une victime suspecte. Et alors même qu’il a quasiment tout avoué (tout sauf ce qui n’était pas prescrit), j’ai été considéré comme celle qui s’en est un peu trop bien sorti pour être honnête… (Entre mon dépôt de plainte et le vedict, il s’est passé 8 ans quand même… Mais pour la justice, j’aurais du rester en stand-by, quitte à en crever…)

Ce sentiment, donc, que la société appelle les victimes à se taire et à souffrir en silence… Même si j’étais une petite fille, on m’a fait comprendre que, bon, je n’étais pas totalement étrangère à ce qui m’était arrivé… Aucune femme ne l’est, eusse-t’elle 4 ans… Alors la moindre des choses c’est de pas trop la ramener…
J’ai crié, hurlé ma détresse, et je me suis souvent trouvée face à un mur de condescendance… Non mais ça va, tu vas pas nous faire chier en plus? Oui ça va, ça va, c’est dur, tu es détruite, mais ho, va de l’avant maintenant? Comment, ha ça, en silence, déjà, si possible…
Que de contradictions…

J’ai été la remueuse de merde. J’ai été celle qui oblige à arrêter de tourner en rond… J’ai été celle qui a fait exploser la famille, qui a confronté sa mère à ses responsabilités. J’ai été celle qui a tenu bon, malgré tout…

J’ai participé à des groupes de paroles, j’ai entendu des femmes (et des hommes) décrire exactement les mêmes agissements, les mêmes phrases, les mêmes séquelles, la même volonté de la société toute entière à nous forcer au silence. Une victime morte, c’est encore le mieux…
Et malheureusement, de tous ces groupes, je suis l’une des seules à avoir oser affronter cet espèce de système… Le poids de la honte, l’injonction d’aller mal mais de se taire, toutes ces petites phrases, toute cette atmosphère délétère a poussé toutes les autres à se taire, préférant subir les séquelles de leur vécu plutôt que de se battre et risquer de souffrir encore plus… Sans parler de la prescription, arme ultime pour protéger les criminels, qui empêche les victimes se sentant enfin prêtes (et dieu sait que cela peut prendre du temps) d’accéder à la justice… La justice, ce dont nous avons tellement besoin pour nous reconstruire.

Ce billet est simplement un témoignage, mon expérience, mais je sais que beaucoup s’y reconnaitront parce qu’à priori, on vit tous dans la même société… J’ai longtemps pensé être un cas isolé… C’est un argument de plus « tu es sale, regarde autour de toi, tu es toute seule à être aussi dégueulasse! ». Alors je parle, parce que c’est libératoire, pour moi et aussi pour beaucoup d’autres… Je parle aussi parce que je n’ai plus honte, je n’ai plus peur du jugement que pourront porter certains… Je ne suis pas impure, je ne suis pas souillée, je ne suis pas une pute et je ne suis pas une victime à vie.
Oui j’ai parlé, j’ai porté plainte, et oui, je vais bien, je suis heureuse, et quand je parle de mon vécu, je ne ressasse pas, j’extériorise.

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138 Discussions on
“Ces phrases assassines entendues si souvent…”
  • C’est dur de lire tes mots… Comment a-t-on pu te traiter de pute qui le meritait ?? Comment peut on encore dire a une femme violee qu’elle l’a cherche ??? Ca me revolte…
    Ton temoignage est poignant. Il me touche beaucoup.

  • Comme d’habitude, je trouve tes mots tellement justes, tellement vrais… et je me dis : mais comment ai-je pu ne pas tilter de tout ça avant??? Oui tu as raison sur tout, et ça parait tellement évident quand tu le dis…
    Tu es une sorte de modèle pour moi… de bravoure, de courage et de réussite malgré tout ce que la vie a pu te faire endurer….
    Bravo encore une fois et plein de bisous….

    • Heureusement certain(e)s trouvent la force (ou la folie, presque) de parler, de combattre… Ca ne laisse pas indemne, mais je crois que c’est l’une des meilleures façon d’en ressortir plus fort et de faire un peu de positif malgré l’horreur…

  • Toi, t’as un truc avec l’écriture. Tu sais tellement bien poser des mots avec une aisance dont on n’a pas l’habitude avec ces sujets-là.
    Et ça prouve que, oui, tu as raison : tu vas bien, tu es heureuse et t’es une femme au top. (Et là je t’entends me répondre « bah… pas tant que ça ! »)
    😉

  • Poignant…..je nai pas de mots ou alors ca serait des gros mots enveres tous ceux qui tont fait vivre tout çe que tu dercris….
    Juste des bisous <3
    Et tu es formidable de trouver le courage de poser les mots
    Jespere que ca pourra servir aux personnes qui se reconnaitront

  • Je suis révoltée par ces phrases que tu as pu entendre 🙁
    Quelle dure épreuve pour une si jeune fille. Une enfant. Ma pauvre pitchoune.
    Je n’ai jamais vécu tout ça, grand bien m’en fasse, aussi je pense ne pas avoir les mots justes. Mais tu as très bien fait de porter plainte, d’aller au bout de tout ça, pour essayer de retrouver un peu de paix au fond de toi.
    Meme si tu resteras marquée à vie…
    Des bisous, des tendres bisous.

    • Je reste marquée, oui, mais je vis bien, et je me trouve plus heureuse et épanouie que beaucoup de gens n’ayant pas mon vécu… Alors sans trouver que c’est une chance (parce que c’est loin d’en être une), je suis certaine qu’on peut surmonter ces épreuves, ces traumatismes… Même si ça m’a demandé un temps que j’aurais bien aimé attribuer à autre chose!

      Merci à toi! 🙂

  • Tout simplement BRAVO pour le courage que tu as d’en parler ! Et merci pour les autres victimes que tu aides certainement. Il faut OSER parler des viols et autres abus mais malheureusement, peu de gens sont prêts à écouter…

    • Il y a ceux qui écoutent, ceux qui se reconnaissent, ceux que ça secoue… Du coup, oui, je pense que c’est essentiel d’en parler quand on s’en sent capable! 🙂
      C’est ma façon à moi de rendre « utile » mon vécu, de ne pas avoir subi tout ça pour rien… C’est peu de choses finalement!

  • Je n’ai pas l’habitude de réagir sur les blogs mais là tes mots m’ont retourné. D’abord, je suis désolée pour ce que tu as vécu et de constater que personne n’a été là pour te protéger.Je suis vraiment effarée par tout ce que tu as vécu et entendu, c’est si violent, si injuste. Je voulais te dire bravo d’avoir parlé, d’avoir porté plainte et d’être allée jusqu’au bout. J’imagine trop bien comme cela a du être difficile surtout avec toutes ces remarques assassines qui font que l’on y pense à deux fois avant de parler.
    Bref, tu es un magnifique exemple de résilience et je te souhaite tout plein de bonheur.

  • ça a du demander beaucoup de courage pour écrire ces mots.
    bravo pour ce témoignage.

    Je me demande si la société n’essaie pas de cacher les crimes sexuels sur des enfants justement parce que ça fait peur au plus grand nombre. C’est effrayant en tout cas de voir ce qu’on fait subir aux victimes…

    • C’est certain que c’est un sujet totalement tabou… Déjà, le viol des femmes est un sujet limite, mais quand ça touche les enfants, personne ne veut voir… (Enfin pas grand monde, du moins…)

  • J’hallucine des phrases que tu as pu entendre, ces gens sont des sous-personnes. Je suis désolé de voir que personne ne t’a écouté, qu’on t’a laisse souffrir comme ça. J’espère que ton témoignage fera comprendre a ceux qui l’ont vécu ne sont pas seules. Des gros hugs a toi.

  • OUI, tu as BIEN fait (de parler, de porter plainte, de demander JUSTICE…) pour TOI, pour ta vie… et pour toutes celles et ceux qui se taisent, il n’est jamais trop tard pour oser (se) reconstruire et avancer
    Bzooo

    • C’est vrai qu’on se lance dans ce genre d’action pour soi… Et peu à peu, on se rend compte que même à notre petite échelle, c’est un combat aussi pour les autres, les éventuelles autres victimes de cet homme là, mais aussi toutes les autres victimes, tout court, à qui cela peut donner du courage, ou qui s’identifie et trouvent que ce combat est aussi un peu le leur…
      Du moins c’est fort quand on fait partie d’une association comme ça a longtemps été mon cas. 🙂

  • TOTAL RESPECT pour ta Force d’aujourd’hui (tes actions) et pour celle d’hier (avoir supporté, avoir continué de vivre)…Bravo et Merci pour les ondes positives que tu dégages malgré tout ce qui est passé…je t’admire pour tout ça et aussi pour la qualité de ton écriture…

  • Evidemment qu’on oublie jamais ! J’ai une énorme pensée pour toi qui a vécu des moments aussi durs dans une société qui préfère se voiler la face plutôt que d’affronter et soutenir .C’est une double peine que d’avoir entendu toutes ces paroles . Il est poignant ton témoignage , c’est bien que tu l’aies fait !

  • Je suis ton blog depuis peu de temps. J’ai lu certains de tes posts ou tu parles de ton passé. J’ai très vite pensé que tu avais été victime de sévices sexuels car comme toi à l’intérieur de ma famille j’ai vécu cela.
    Je n’ai pas eu ton courage mais j’ai coupé les ponts avec ceux qui m’ont volé une partie de moi.

  • Ca me bouleverse de lire ton texte et de voir à quel point les gens peuvent être stupides. J’espère que ça peut donner du courage à tout ceux qui ont été victime de sévissent dans leur enfance.

  • suite à un partage d’Egali-mère, je découvre votre billet qui me laisse … abasourdie.
    je ne comprendrais jamais ces agresseurs (souvent des « proches »), ces mères qui ne protègent pas leur enfant (car, c’est bien là le devoir d’une mère), ces personnes qui protègent les agresseurs, et toutes ces phrases assassines que vous avez entendues, les délais d’une procédure …

    je vous souhaite beaucoup de bonheur et « bravo » pour votre témoignage qui, je l’espère, aidera d’autres filles (ou garçons).

    • Je ne suis pas trop d’accord avec le fait que la protection d’un enfant est le devoir d’une mère… N’est-ce pas le devoir d’un père aussi? (le mien a été tout bonnement absent…) De la société? De la justice? Des enseignants? Des médecins?
      Bien sur, une mère devrait protéger ses enfants, un parent se doit de le faire… Mais quand la mère/un parent est défaillante, on ne doit pas laisser l’enfant sans défense pour autant!
      Pour moi, tous sont responsables…

      • bien sûr que ce sont à la fois les mère et père qui doivent protéger leur enfant. je disais mère relativement à votre histoire.
        mais de tous aussi, vous avez raison.
        lorsque l’on a connaissance d’une personne en danger, on se doit de l’assister … en théorie. en pratique, vous nous montrez que c’est bien différent. je ne juge pas votre mère bien évidemment. cela vous appartient et j’ai vu votre commentaire à cet égard plus loin.

  • Oui tu fais bien de parler, de témoigner, pour donner le courage aux uns et ouvrir les yeux à autres (dont je fais partie) qui n’imaginent pas le dixième de ce que tu as subi…

  • Ton billet me touche beaucoup. Je connais quelqu’un, très proche, sans rentrer dans les détails, qui a également été victime de son beau père. Pas de viol, mais des attouchements répétés. La 1ère fois, elle n’avait pas 10 ans, et ça a du continué jusqu’à ses 13-14 ans, jusqu’à ce qu’elle en parle à un de ses oncles, et à sa mère (qui lui a dit de laisser tomber). Sa mère est restée avec lui pendant plusieurs années ensuite (mais comment à t-elle pu ? En tant que mère, je ne peux même pas me l »imaginer). A l’époque, elle faisait régulièrement des crises d’angoisse, qui l’ont menées jusqu’à l’hospitalisation. Sa mère travaillait en horaires décalés,et elle se retrouvait souvent seule avec lui… Aujourd’hui encore, il y a des moments difficiles où les souvenirs rejaillissent, et le peu de fois où elle l’a recroisé (au détour d’un rayon de supermarché, par exemple), ça l’a mettait dans un état de peur… Je lui ai conseillé de porter plainte, comme tu l’as fait, mais elle redoute ce moment car il est sorti de sa vie, et elle ne veut pas être confrontée à lui. Maintenant qu’elle a une petite fille, elle préférerait oublier. Et je pense que sa mère essaie de l’en dissuader de peur d’être reconnue « complice », puisqu’elle a continué de vivre avec cet homme pendant quelques années même après qu’elle lui en ait parlé.
    Je te trouve extrêmement courageuse, d’avoir été au bout de cette démarche.
    Je pense que je vais faire lire ton article à la personne concernée, ça l’aidera surement.

    • C’est très difficile de donner un avis… Chaque personne étant différente, ce qui a aidé l’une peut être néfaste pour l’autre…
      Si elle semble hésiter, c’est peut-être qu’au fond, elle n’attend que d’être convaincue (elle serait peut-être catégorique dans son refus, sinon)… La décision de porter plainte est extrêmement difficile à prendre, et un coup de pouce, un avis positif (sans harcellement ni culpabilisation) ça peut aider à prendre la décision.
      Pour sa mère, il y a très peu de risques qu’elle soit reconnue coupable pour le « simple » fait d’être restée avec lui après avoir eu connaissance des faits… Ma mère était dans ce cas aussi et n’a pas été inquiétée… On prend aussi en compte le fait que ce genre d’individu est extrêmement manipulateur et la mère, la femme de celui-ci donc, est souvent sous emprise et incapable de faire le moindre geste (en soi c’est bien plus compliqué, mais bon, si elle plaide ça, elle n’a aucun souci à se faire… Sauf si sa fille la dénonce comme complice, ce qui est envisageable aussi) N’oublions pas qu’on vit dans une société où la victime ET ses proches sont poussés au silence et à trouver tout ça parfaitement normal… C’est aussi le tragique de la situation.

      Pour la plainte, je ne sais pas dans quel état d’esprit elle est. Pour moi, ça a été incroyablement salvateur de m’élever contre mon agresseur… Le « simple » fait de porter plainte, de lancer une action, ça m’a permis de me dire « je ne suis plus coupable, mais je ne suis plus non plus une victime qui subis, j’agis, je prends pleinement le contrôle de ma vie et j’attaque ». Je ne savais pas que cela durerait si longtemps, que la procédure serait aussi difficile à vivre (encore un frein pour faire taire les victimes…), si je l’avais su, j’aurais peut-être réflechi à deux fois avant de me lancer dans ce combat, mais aujourd’hui je ne regrette rien, bien au contraire… Je me sens « normale » comme jamais je n’imaginais pouvoir l’être, je suis heureuse, sans épée de Damoclès, je ne suis plus hantée par mon passé, c’est du passé, justement, et je n’ai pourtant pas oublié… Je vis avec, comme on vit avec une cicatrice… Et je sais que j’en suis là grâce à cette procédure (et à une longue thérapie, également).

      Après, c’est ma façon à moi de surmonter… Je ne peux pas affirmer que c’est universel…
      En tout cas, tu fais bien de la soutenir, d’être là pour elle. C’est vraiment important et je suis sûre que ton aide lui est précieuse. Les gens comme toi sont rares…

    • Je le suis… Pas « tellement tellement », mais je prends conscience que je peux m’aimer et que, oui, j’ai du mérite quand même! 🙂
      (Même si j’ai tjrs une pointe de culpabilité à penser cela, parce que j’ai l’impression que c’est très prétentieux!)

  • Ton billet me fait froid dans le dos … et tout d’abord parce que je ne connais pas, à priori, de victimes et que j’aurais peur de réagir comme ces gens. Je dis ça parce que souvent on se dit « OH NON! Jamais je ne dirai ça ou je ferai ça » et finalement, en situation, on réagit exactement comme la personne qu’on croyait ne pas être. Il y a peu, en Grande Bretagne, ils ont mené une expérience : une petite fille, perdue au milieu de la gare. Sur 600 personnes qui son passées devant elle, une seule mamie s’est arrêtée ! Et pourtant, interviewés avant, tout le monde se disait sûr d’aider la petite si un tel cas se présentait. J’espère que si un jour, une personne venait se confier à moi, je réagirai comme il faut et que je pourrai la soutenir.
    Ton témoignage me fait aussi penser au témoignage sur madmoizelle.com. Une agression relatée sur un blog = des commentaires odieux et choquants comme tu as pu en recevoir quand tu as osé dire tout ce qui t’était arrivé!
    En tout cas, bravo et merci de partager ça avec nous.

    • j’ai vu cette expérience en GB. chocking !

      mais ayant vécu à Paris, j’ai plein d’autres ex sur les gens qui ne se voient pas ou ne veulent pas voir ou sont justes indifférents :
      * la femme enceinte qui monte dans le RER et tout le monde se plonge dans son livre ou son mobile pour ne pas laisser sa place,
      * être obligée de sortir sa carte prioritaire (toujours femme enceinte) pour avoir une place assise sur les places réservées et qu’on s’entend répondre « allez demander aux jeunes là-bas »
      * pareil pour les caisses réservées aux femmes enceintes au supermarché (restez chez vous plutôt que de faire vos courses)

      tout ceci est du vécu, pas de l’invention …

      les gens sont bien navrants (le mot est faible).

        • étant sur Paris, j’avais fini par la demander devant tant d’indifférence car voyager en RER tous les jours sans qu’on me laisse la place, ça me révoltait !
          pour info, c’est la CAF qui attribue ces cartes (si tout le monde était correct, y’aurait pas besoin de cartes, hein ?)

          et c’est bien pareil pour les handicapés ; mon mari a une canne suite à un accident de travail il y a qq années, ne peut rester debout plus de qq mn, a une reconnaissance handicapé, a déjà entendu « mais si on laissait la place à tous les gens avec une canne … ».

          mais bon, je dévie de sujet … indifférence des gens face au mal-être et douleurs des autres.

          bon, heureusement que tout le monde n’est pas comme ça …

    • Merci à toi Mariotte! Et pour ton commentaire ET pour ta remise en question!
      Je trouve très sain que tu te poses la question… Comment réagirait-on? On est très formatés par notre environnement, et les phrases blessantes peuvent sortir sans qu’on s’en rende compte (les plus anodines du moins, j’imagine mal qq’un de normal sortir des phrases réellement cruelles sans en avoir conscience!)

      On vit dans un pays très individualiste… Accepter de voir la souffrance d’autrui, de lui tendre la main, c’est risquer de troubler l’ordre établi et le calme de son foyer… Ca n’est jamais très facile!

  • J’ai été celle a qui l’on tend pudiquement le petit papier, sur lequel j’ai lu une révélation semblable à la tienne. J’étais en 3e, comme ma camarade. Heureusement nous avons eu du soutien, de la part des professeurs, de la part du CPE et du proviseur.
    J’ai accompagné mon amie porter plainte avec sa maman, contre son voisin, qui était « sa nounou » lorsqu’elle était enfant. Ce fut de longues démarches, mais mon amie a pu tourner la page grâce à une psychothérapie.
    Bravo pour ta force, ton courage et ta volonté de t’en sortir, tu peux en effet être fière de toi.

  • Quand je lis ton billet je suis tellement en colère.
    Les gens qui minimisent, qui disent que « ce n’est pas grand chose, tu t’en remettras »… Ceux qui trouvent qu’on s’en est bien sorti, qu’il faut juste oublier (et laisser l’agresseur s’en sortir). Ceux qui protègent le bourreau et non sa victime. Ceux qui disent qu’on l’a bien cherché. Ces gens-la font autant de mal que les agresseurs.
    Et la prescription… trop tard, il fallait se réveiller avant…
    Je suis en colère.

    Mais dans tes mots on sent ta force, ton courage, l’envie et le besoin de se battre.

  • Et extérioriser c’est salutaire. C’est très dur de lire tes mots mais ton texte est presque d’utilité publique. Aucun enfant ni aucun jeune fille ne devrait avoir à subir ça, ni les jugements, ni la cruauté des adultes. Tu as raison d’en parler, ça fait partie de ta vie et je suis sûre que ça aidera plus d’une lectrice. (ou lecteur)

  • Je ne comprend pas que les complices ne soient pas inquiétés, pour moi leurs actes (ou leur non acte) releve de la non assistance à personne en danger et pour moi la culpabilité est la même. Je croyais que cela était puni par la loi. Dans mon métier (je suis psychologue), nous avons le devoir de lever le secret professionnel si nous avons connaissance de maltraitance sur mineur. Donc je ne comprend pas… Ta mère, ces proviseurs auraient du être inquiétés eux aussi.

    • Pour ma mère, et sans prendre sa défense, le contexte était tel qu’elle n’a pas pu bouger… Elle a été victime elle-même étant jeune, elle était victime de ce mari pervers, et sans la placer à mon niveau, parce que j’estime qu’elle est tout de même coupable de ne pas s’être révoltée et de ne pas m’avoir mise à l’abri, le contexte a fait qu’elle était encouragée à se taire et à rester dans l’inertie.
      J’ai mis énormément de temps à comprendre et à lui pardonner. J’ai pu le faire car elle est dans la rédemption et qu’elle regrette amèrement ses actes, et elle a enfin décidé de couper tout lien avec son désormais ex-mari… Et je suis fière de la manière dont elle a reconstruit, elle aussi, sa vie…
      Mais je crois que ça n’est pas noir ou blanc.

      Enfant, j’ai vu une gynécologue qui a fait un signalement, mon beau-père a été jugé pour des faits dérisoires (il a été jugé pour attentat à la pudeur, alors qu’il m’a violée, mais ça n’a jamais été pris en considération)… La justice n’a pas jugé bon de m’enlever de ce foyer toxique… Je n’excuse pas ma mère, mais si elle a été complice, c’est aussi le cas de la société toute entière, de la justice, des assistantes sociales, des médecins, de tous ceux qui ont minimisé et qui lui ont dit « bravo madame, vous êtes courageuse de rester, c’est ce qui est le mieux pour votre fille ». elle aurait du sentir que c’était faux, elle aurait du se battre, je suis entièrement d’accord et j’ai mis un temps fou à lui pardonner… Mais objectivement, avec le ciel qui venait de lui tomber sur la tête, la dépression, son propre vécu qui a fait qu’elle a minimisé le mien, je ne suis pas sûre qu’elle avait les clés pour nous en sortir…

      Elle l’a fait des années après, sous mon impulsion. Elle n’a pas d’excuses, mais elle a des circonstances. Après, j’ai aussi cet état d’esprit car lorsque j’ai porté plainte, en théorie, elle risquait d’être inquiétée pour complicité… Et elle m’a soutenu dans ma démarche et s’est montrée prête à répondre de ses actes.

      Mais je suis d’accord avec toi, les proviseurs, les enseignants, les médecins, les proches qui ne disent rien, ils ne devraient pas s’en sortir aussi facilement… Ce qu’ils font participe au climat de honte et au silence de la victime… Mais en sont-ils tous conscients? (ça n’emp^che pas qu’ils n’ont aucune excuses, nous sommes bien d’accord!)

  • ♥♥♥ Merci Aurore pour tes mots poignants, révoltants et malheureusement si empreints de vérité.
    La société dans laquelle nous vivons me choque bien souvent, et je ne comprends pas comment on peut rester sourd à la détresse d’un enfant, d’une jeune fille, d’une victime…
    Ces adultes (le CPE, les profs, ces anonymes aux phrases assassines…) réagiraient-ils de la même façon si cela leur arrivait à eux, à leurs enfants…
    Sans vouloir voir le mal partout, il faut rester vigilant et aider les victimes à trouver la voie (juridiciaire et psychologique) qui leur fera trouver le chemin de la résilience.
    Merci de ton témoignage ! D’utilité publique comme le disait Amélie
    Et bravo pour ton courage, ton parcours est une vraie source d’inspiration.

    • Malheureusement, et d’expérience, je te dirais que oui, ces CPE et compagnie réagiraient de la même façon si c’était leur enfant…
      Ils réagiraient sans doute autrement si ça leur arrivait à eux! Mais, ça n’arrive qu’aux autres…

      Je crois que toutes ces phrases, toutes ces pensées, c’est finalement rassurant pour la plupart « Si je m’habille correctement, si je ne suis pas une femme, si je ne suis pas provoquant, si je ne sors pas à des heures indues, si je ne vais pas dans les ruelles sombres, alors je suis tranquille, je ne risque rien! » C’est complètement faux mais j’imagine que ça rassure…
      Alors faire porter le poids du viol à la victime, c’est finalement se dire « à moi, jamais ça n’aurait pu m’arriver!! Qu’elle se démerde cette pauvre fille! »

  • Tu soulignes quelque chose d’important, ce cercle infernal où les victimes deviennent à leur tour coupable car personne n’a su les défendre auparavant. Et cette société qui n’agit pas, qui laisse faire car la souffrance dérange alors on préfère fermer les yeux.
    Encore bravo pour ton combat, tu peux été fière de celle que tu es.

  • C’est abominable. J’avais déjà lu les phrases que ta « famille » avait pu te sortir pour te dissuader de porter plainte ou pour te dire que tu faisais ça pour l’argent (ce qui était déjà totalement immonde) mais franchement, j’arrive encore à être choquée par les réactions que tu relates dans cet article.
    Comment peut-on manquer autant d’humanité ???! De quoi les gens pensent-ils se protéger en niant la réalité et le vécu des victimes ?!
    C’est sûr qu’il a dû te falloir une force surhumaine pour aller au bout de tout ça malgré tout et te convaincre, jour après jour, que oui, c’était bien les autres qui déconnaient et pas toi.
    Après, je t’avoue que j’ai été élevée dans cette idée qu’une fois violées et abusées, la vie des femmes victimes était en quelque sorte « foutue », qu’on ne s’en remettait jamais (ça devait être une façon de me dire de faire gaffe aux inconnus… quand on sait ce qu’on sait sur qui sont les agresseurs ! bref…). Du coup, j’imagine aisément la façon dont on a dû te regarder, plusieurs années après, pour n’avoir pas un look et un mental de victime détruite. Mais c’est vraiment odieux d’en arriver à de telles batailles quand on se débat déjà avec un tel passé.
    Pfiou ! Quel témoignage bouleversant une fois encore !

    • Nous sommes formatés pour penser qu’une femme violée est fichue!! Je ne sais pas quel intérêt cela a, mais c’est très ancré…
      Je l’ai longtemps pensé aussi… J’avais cette étiquette « détritus humain » gravée dans mon esprit… Comment s’en sortir alors qu’on pense, que tout le monde pense, que la vie est impossible après? Et pourquoi parler, pourquoi se battre?

      Ca alimente le phénomène…
      Et c’est très très imprégné dans l’esprit collectif… Pour ça aussi que je trouve important de parler et de dire « Ben non, on peut s’en sortir! Ca demande du temps, un combat qu’on ne devrait pas avoir à mener, c’est dur, personne ne nous facilite la tâche, mais on peut s’en sortir! »
      Sans minimiser, parce que les gens auraient tôt fait d’assimiler le fait que ce n’est finalement rien et qu’on a aucune raison de se plaindre (ce qu’ils font déjà cela dit…)

      Merci pour ton soutien et ta prise de conscience, ça fait du bien à lire, vraiment! 🙂

  • J’ai beaucoup aimé quand tu dis que tu étais une victime mais que tu as repris ta vie en main. C’est cet état d’esprit qui t’a sauvée. C’est cette force qui t’as permis de ne pas rester dans ce statut de victime, et de subir la vie avec tout ce qui s’est passé de douloureux. Tu t’es dit que tu devais changer les choses, pour toi, pour ta fille. Et tu as tenu bon envers et contre (presque) tous! Et c’est ça qui est remarquable ! C’est ça qui est courageux ! C’est ça qui fait qu’il y a de l’espoir pour tous les autres…

  • J’ai pas eu autant la nausée depuis ma seconde grossesse…
    C’est dur de te lire, et en même temps, on sent que tu n’arrives pas toujours à trouver les mots justes pour extérioriser complètement ce mal.
    Non, tu n’es hélas pas la seule. Oui, on peut se reconstruire et être heureux(se). Et non, les victimes ne sont pas responsables de ce qu’il leur est arrivé.
    J’admire ton courage, ton combat quotidien contre tes démons, et ce que tu es devenue aujourd’hui malgré l’horreur de ton passé.
    Bravo à toi (et mort aux cons)

  • Vraiment, je suis, comme toujours, touchée par tes mots si justes, et horrifiée de tout ce que tu as pu entendre et subir. J’ai autour de moi plusieurs amies qui ont été violée (et toutes dans des contextes très différents: par un ami pour l’une, par des inconnus pour la seconde et par un médecin pour la 3ème). Ce sont celles qui se sont confiées à moi. J’ai toujours été très touchée de cette marque de confiance de leur part, et jamais je ne me suis dit « qu’elles l’avaient bien cherché ». Chacune a réagi à sa façon, toutes n’ont pas porté plainte. Mais je trouve que même 12 ans après tu as eu bien raison de faire enfin reconnaître le préjudice que tu as subi.
    Bravo pour ton combat, tu est vraiment inspirante !

  • J’ai été victime d’attouchement sexuels dans l’enfance. Une seule fois, par un ami de la famille.
    Quand j’ai voulu en parler, mettre en route une procédure, j’ai eu le droit à ce genre de réflexion.
    Le problème étant que je me suis décidée trop tard, le délai était passé.
    Mais quand j’en parle, j’ai parfois le droit à « C’est bon, c’est pas comme si tu avais été violée non plus… »

    Bon courage à toi

  • Je suis tellement sidérée et écœurée qu’on ait pu proférer de telles phrases. Mais sur quelle planète vit-on ? Qui sont ces gens ? Pour moi, ils sont tous complices. Je te jure que j’ai des bouffées de haine en te lisant. Tu sais que j’admire ta force et ton courage pour avoir dénoncé ce monstre, pour parler ouvertement du mal qu’il t’a fait et pour avoir su te battre.

    • Ces gens étaient des proches ou des moins proches… La famille de mon beau-père souvent, qui n’a jamais nié les faits mais a tout de même pris sa défense… Des amis à moi, des connaissances… Mon ex-mari…

      C’est aussi une sorte d’arme pour ceux qui ont voulu me faire souffrir, me balancer à la figure que je l’avais mérité, rouvrant la blessure et m’attaquant là où ça fait vraiment mal.
      Je sais que je suis en grande partie guérie car peu de gens pourraient me toucher avec ce sujet aujourd’hui… Enfin je crois… 🙂

  • Toutes ces phrases sont horribles. Je ne comprends pas que des gens puissent vraiment les penser. Quand j’entend les « elles l’ont cherché vu comment elles s’habillent » je ne suis malheureusement plus étonnées tellement on les entend souvent. Mais tout le reste… je suis sur le cul.

  • C’est bien la première fois que je tombe sur ton blog. J’ai lu cet article et je m’y suis reconnue à propos de quelques points.
    J’ai vécu une histoire qui n’est pas similaire à la tienne mais j’ai dû aussi faire certaines démarches (comme la fameuse plainte). Je suis navrée que tu n’aies pu avoir de personnes qui t’ont tendu la main.
    Je te trouve courageuse d’avoir enfin porter plainte et d’aller de l’avant.
    Être une victime ne veut pas dire qu’on se laisse tomber.

    Les phrases qu’on a pu te dire semblent si irréelles… Je pense qu’ils ne peuvent pas comprendre le mal qu’on peut ressentir et qu’on n’a pas besoin que quelqu’un en rajoute une couche.

    Dernièrement une fille de ma promo a fait une blague sur les viols devant moi. Bien sûr elle ne connait (et ne connaîtra jamais mon passé) mais… j’ai trouvé cet acte insensé. Comment peut-on rire d’un acte qui peut briser une vie à tout jamais… ?

    • Je crois surtout que les gens, pour certains du moins, ne veulent pas comprendre… S’indigner devant son poste de télé, c’est bien, mais quand le malheur s’approche de trop près, on préfère fuir et faire avorter toute tentative d’appel au secours…

      Quant aux blagues sur les viols, je n’ai jamais compris en quoi cela pouvait-être ne serait-ce qu’un peu drôle…

  • Je suis très admirative de ton parcours ! Bravo à toi. C’est tellement dégueulasse tout ce que tu as dû subir et ta mère qui n’a rien dit, qui ne t’as pas soutenu. C’est révoltant. Les mots ne sont pas assez forts. Heureusement, tu t’en es sortie. Encore bravo.

  • Moi j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont crue et soutenue sans faille et sont allés jusqu’au procès : c’était mon instituteur et il n’y a eu « que » des attouchements.
    Il y avait d’autres victimes, dont ma soeur ainée, mais si je me souviens bien, seul un autre couple de parents a porté plainte. Il a été condamné, pas à grand chose mais il a été reconnu coupable.
    C’est loin maintenant, ça c’est passé quand j’étais en CE1-CE2 et il a été jugé quand j’étais en 6ième. Et je vais avoir 39 ans.
    ça été difficile pour mes parents : s’attaquer à l’instituteur du petit village qui faisait aussi le catéchisme, c’est pas bien vu… Ils ne se sont pas fait que des amis mais il nous ont préservé un maximum. Mon père n’est pas doué pour exprimer ses sentiments mais il suffit que je me souvienne de ce combat qu’ils ont mené pour savoir qu’il m’aime.
    ça a été un traumatisme pour moi tant que ça ne s’est pas su, mais du moment que mes parents ont été au courant (ils m’ont posé la question suite au dépôt de plainte de l’autre victime qui est allée au procès) petit à petit je suis allée de mieux en mieux.
    Et aujourd’hui je peux en parler sans problème. Je vais très bien.
    Si il y a quelque chose d’encore douloureux ou sensible, c’est d’imaginer la souffrance de mes parents quand j’ai répondu par l’affirmative à leurs questions. Alors que moi, ce jour-là, dont je me souviens assez bien, j’ai été soulagée d’un poids énorme. Dont ils ont hérité… J’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir de tels parents.

    Un petit pavé de plus pour dire qu’effectivement on peut se remettre de telles épreuves. Et je le dis autant pour les victimes elles-mêmes que pour leurs parents.
    Dans mon cas, je crois que la réaction de mes parents m’a plus aidée que le résultat du procès. Quoique la justice ait pu dire, je savais qu’ils me croyaient et qu’ils avaient fait tout ce qu’ils pouvaient pour que ce soit reconnu (mais c’est quand même mieux qu’il ait été reconnu coupable!).

    Lectrice très régulière de ton blog, mais piètre commentatrice, je te souhaite le meilleur pour le futur!

    Valérie

    • Merci pour ton témoignage qui m’a mis les larmes aux yeux…
      Je me demande souvent comment je réagirais si une de mes filles venait m’annoncer de telles horreurs… Ton témoignage fait du bien en tant que parent, vraiment… Merci!

  • ben en fait je ne sais pas trop quoi dire après avoir lu ton témoignage, si ce n’est bravo pour le courage dont tu as fais preuve.

    Je trouve la réaction des autres envers toi vraiment dégueulasse et je ne comprends pas vraiment comment une mère peut ne pas croire son enfant.

    Je suis également ravie d’avoir découvert ton blog par la même occasion;

    • Heureusement, certains m’ont aussi soutenu!
      Ils étaient minoritaires au début, mais aujourd’hui je ne suis entourée que de gens qui me respectent… 🙂

      Et ma mère m’a cru, elle n’a « juste » pas fait le nécessaire pour me mettre à l’abri (ce qui est peut-être pire… Mais j’ai aujourd’hui à peu près compris pourquoi elle est restée paralysée…)

  • J’ai un peu vécu la même situation que toi, de 15 à 17 ans avec le mec de ma génitrice.
    Une fois que tu « avoues » (car pour moi aussi c’était bien ça), tu entends le pire… j’ai eu droit au « tu n’es qu’une pute » moi aussi, mais aussi à: « oh ça va, tu devais avoir les jambes écartées », « t’as bien dû chercher à le séduire »….
    Les gens ne se rendent pas compte…

    Bravo à toi en tout cas ♥

  • Ouch…ça remue comme il faut, cet article !
    J’aime tout particulièrement le :
    « 12 ans après? Mais tu peux pas le laisser tranquille, le pauvre? »
    Je connais bien le concept de la mère qui préfère soutenir l’autre plutôt que ses propres enfants…
    C’est triste, mais assez inconscient de ce que j’ai pu remarquer.
    Quoiqu’il en soit, ça n’excuse rien.

    Quelle horreur cette histoire !
    En espérant que tu accèdes rapidement à l’apaisement…

    Bon courage à toi.

  • Article juste, qui fait froid dans les dos…
    Les gens ont du mal à comprendre qu’on ne guérit jamais d’une blessure comme celle là, que l’on vit avec c’est tout. On compose comme on le peut, on avance parce qu’il faut avancer mais qu’on oublie rien, jamais.

    • Si, on en guérit, mais cela prend une énergie incroyable et demande beaucoup de temps…
      On n’oublie jamais, mais ça n’est pas nécessaire pour en guérir… 🙂
      Je ne pensais pas cela possible non plus, mais je sais aujourd’hui que, même si je garde une grosse cicatrice, je suis guérie.

  • Je finis ton article avec les larmes aux yeux. Je ne comprends même pas comment on a pu te dire tout ça, comment des gens peuvent faire ça. Ca m’écoeure, et ça me rend vraiment triste que tu aies eu à subir tout ça, que des gens subissent ça.
    Je ne comprends pas, mais ça ne m’étonne pas vraiment avec tout ce que je vois des gens, et c’est ça le plus horrible je crois, c’est que ça ne m’étonne pas.

    Par contre je suis heureuse de voir que tu es maintenant guérie ! Prend soin de toi

  • Rhoo les gens méchants 🙁 ca me tue toujours autant de le constater, ici j’ai perdu confiance en beaucoup de personne, j’ai du mal a accorder maintenant

  • Ton texte est merveilleux parce qu’il montre que le viol n’est pas une fin en soi.
    De lire que tu as été abusée par le passé, et heureuse aujourd’hui, est un fait qui donne énormément d’espoir.
    Aux victimes qui se sentiraient anéanties à jamais.
    A l’entourage et à la société qui pensent, comme tu l’expliques, qu’une personne violée est sale et malade.
    La thérapie t’a-t-elle aidée dans le processus de plainte?
    Quand as-tu senti que tu n’avais plus besoin de cette thérapie pour te construire?
    Bravo pour cet article qui a remis mes idées en place en ce lundi matin brumeux!

    • Merci à toi pour ce commentaire! 🙂

      La thérapie m’a énormément aidé dans ma décision de porter plainte… Mais parce que je suis tombée sur un excellent psychiatre, spécialisé dans les traumatismes de ce genre. Il m’a encouragé sans me juger, il m’a poussé à réfléchir, et finalement j’ai su que la « réponse » était dans cette plainte.
      Malheureusement tous les thérapeutes n’ont pas cette bienveillance ni ces connaissances sur ce sujet précis…

      J’ai senti très récemment que je n’avais plus besoin de cette thérapie… Après plus de 8 ans. Quand la procédure juridique a pris fin, en fait… Il n’y a désormais plus rien pour me rappeler ce passé douloureux, plus aucune échéance à attendre… Je peux vivre pleinement, sans oublier, bien sûr, mais tout ça est définitivement derrière moi. C’est ce que m’a apporté cette plainte, pouvoir tirer un trait définitif.

      J’espère avoir répondu à tes questions! 🙂

  • 🙁

    J’avoue… Je suis de celles qui pensaient « je préfère mourir que d’être violée ».
    Le viol, plus que le meurtre, est une chose qui me terrifie, depuis toute petite et j’ai du mal à imaginer plus horrible pour un être humain que cette torture à la fois physique et psychologique.
    Mais quand je lis un article comme celui que tu as écrit, je me rend compte que cette phrase, « je préfère mourir que d’être violée », c’est l’abdication face à la peur. Face au combat interne et externe qui suit ce genre d’agression. C’était lâche de ma part de penser qu’il vaut mieux cesser de vivre, plutôt que vivre et se battre.
    Des personnes courageuses comme toi se battent pour faire connaître les crimes de leurs agresseurs et réussissent à se reconstruire, à vivre, à vivre de belles choses mêmes.
    Il existe une vie après le viol. Et pour certaines personnes, elle peut même être belle.
    Merci à toi.

    • Alicia, je suis très contente de lire votre commentaire. Donner de l’espoir, faire comprendre que le viol est très difficile à surmonter mais pas insurmontable, c’est mon but…
      Bien sûr, le viol est quelque chose d’atroce, d’extrêmement traumatisant et il est important de reconnaître la douleur des victimes… Douleur souvent doublée par l’attitude hostile de l’entourage et de la société toute entière…
      Mais on peut s’en sortir, on peut avoir une jolie vie malgré tout, oui! Et heureusement! 🙂

  • je ne commente jamais sur ton blog que je lis pourtant assidument mais je ne pouvais pas rester silencieuse face à ce post.. ce type de réaction, de nos jours, ça me fait froid dans le dos..il y a des phrases maladroites qui sont prononcées sans mauvaise intention (j’en suis la preuve vivante, je parle plus vite que je ne réfléchis) mais il y a toutes ces autres phrases.. qui peut auj croire qu’une femme sexy cherche le viol, qu’une femme qui porte plainte remue la merde.. non mais sérieux… il y a qd meme un gros boulot à faire la dessus de la part des parents mais aussi du monde éducatif.. en tout cas ton témoignage est fort et bravo pour cette force de caractère!!

  • La première fois que j’ai parlé, on ne m’a pas crue. C’était à mes parents, et ils m’ont renvoyée dans ma chambre.
    20 ans plus tard, je ne sais toujours pas comment aborder ça avec eux, parce que je les vois trop rarement et que je ne veux pas en parler au téléphone.
    Ton parcours, à partir du dépôt de plainte, me fait croire qu’une autre situation est possible.

  • Tu gagnes a être connue et reconnue, tu écris juste parfaitement.
    Je te lis assiduement depuis un an, tu es une sorte de petite pause. Je remontais au fil du blog sur ce que j’avais raté… Et que dire…
    Tu es une battante et c’est des femmes comme toi qui font le monde! Bravo!

  • Bonjour,

    Je passe sur ton post complètement par hasard je t’avouerais. J’ai été touché par ce post, car j’ai moi même était « violé » mais je n’ai encore jamais porté plainte et je me sens pas encore assez courageuse pour. Mais je troouve ça vraiment super que tu t’en sois sorti, que tu ailles mieux. Vraiment, c’est juste beau de s’en sortir aussi bien.

    Cécile.

  • Merci. Je ne peux pas m’exprimer clairement mais lire ton témoignage…
    Ta bravoure me rassure comme j’avais un besoin profond qu’on le fasse. Merci.
    Je ne t’oublierai jamais.

  • Bonsoir,
    Merci pour ce texte si poignant.
    Bravo pour ce courage.
    Je ne trouve pas ce courage encore de porter plainte 23ans apres les faits mais j’y pense. J’ai tellement peur de tout ce que l’on t a dit. Tu as ete forte face à tout cela. Tu l’as fait pour toi.
    Ce systeme me degoute, j’ai peur qu’on me rit au nez si je porte plainte.

    • Je comprends ton appréhension… Chaque histoire est différente, chaque personne aussi, alors je ne me permettrais pas de te conseiller…
      Simplement, si l’on a beaucoup d’obstacles, quand on porte plainte (ou quand on parle de ce que l’on a vécu, d’une manière générale), on tombe également sur de merveilleuses personnes qui savent nous écouter et nous soutenir… Ce que je veux dire, c’est que oui, c’est un parcours du combattant (bien que j’espère que les choses s’arrangent) mais c’est aussi l’occasion de rencontrer des personnes formidables.
      Quelque soit ta décision, qui sera respectable dans tous les cas, car tu es la seule à savoir ce qui te fera du bien, je te remercie pour ton commentaire et te souhaite du courage pour la suite!

  • Le destin ou Google m’a fait atterrir sur cette page alors que je ne connaissais rien à ton blog et que ma recherche n’avait rien avoir avec le sujet de l’article. Quelle aisance avec les mots, c’est un réel plaisir de te lire bien que le contenu soit dur, les mots choisis sont parfaits pour ton témoignage. Ils sonnent justes, puissants et sans frontière. Penses à écrire des livres !
    Je n’ai pas eu à subir ce genre d’épreuve mais j’ai toujours eu conscience que nous les femmes, nous avions une épée de Damoclès dès notre naissance par le fait d’être nées femelles et donc souvent assujetties aux désirs des mâles. C’est pour cela que notre société et certaines cultures ou religions nous donnent fautives et coupables d’avoir susciter le désirs chez l’homme qui ne sera pas forcément nommé violeur, nous l’avons provoqué après tout en étant juste nous, n’est-ce pas?!!
    Tout au long de ma vie, j’ai rencontré de nombreuses femmes ayant été victimes d’agressions sexuelles et je suis surprises de mettre rendu compte que la grande majorité des témoignages ont pour point commun la proximité du bourreau : un oncle, un ami de la famille, un cousin, un père, un ami du copain ou de la fratrie, un grand-père, un mari. Et là où je reste scotchée c’est le silence familiale autour de ces actes immondes. Ils savent, se doutent mais restent les associés silencieux du criminel. A croire qu’être lié à une victime de viol (homme, femme, enfant) c’est encore plus honteux que d’être assimilé au violeur, au pédophile.
    Alors pour ton courage, ta force, ta lumière qui a su briller dans l’obscurité malgré tout, pour ton propre clan (mari et enfants), pour tout ceux qui t’ont choisit envers et contre tout (car eux aussi ils ont du s’en prendre dans la tête) : MERCI & BRAVO! Du chaos, de la destruction qu’est cet acte de lâcheté, tu l’as transformé en positif, de création et d’être pour certaines et certains un témoin que le bonheur existe après ça. Inspires encore d’autres.

    • Merci beaucoup pour ce commentaire, cela me touche beaucoup.
      En effet, très souvent, les agresseurs sont des proches. Et très souvent, la famille préfère protéger le bourreau que la victime… C’est insensé mais c’est malheureusement très courant…

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