Quand j’étais petite, je croyais dur comme fer à certains trucs… Aujourd’hui, mes croyances ont finalement assez peu évolué… Et je trouve amusant de les comparer et de constater qu’au fil du temps, je n’ai pas tellement changé, j’ai juste grandi et muri un peu, mais le fond reste plus ou moins identique…

Quand j’étais petite, je croyais en Dieu… J’y croyais parce que j’avais envie d’y croire, tout en pensant que c’était une chimère… J’y croyais parce que cela me rassurait… La vie après la mort, l’idée que les méchants sont toujours punis,l’idée que des anges veillaient peut-être sur moi, que Dieu était du côté des gentils… Cela me permettait d’apaiser un peu mes angoisses face à la mort, notamment…
J’ai complètement cessé d’y croire vers 11 ou 12 ans… J’ai commencé à trouver cela absurde quand, au catéchisme, les enfants se montraient méchants avec moi… Je comprenais qu’ils puissent ne pas m’aimer, mais leur attitude excluante me paraissait totalement antinomique avec l’idée que je me faisais de la religion, et j’ai ainsi commencé à me détacher de cette religion qui semblait ne pas vouloir de moi…
En grandissant, j’ai parfois eu des envies d’y croire à nouveau, parce que j’aime l’idée d’une certaine spiritualité… Mais force est de constater que je n’ai pas la Foi… J’ai trouvé mes raisons de vivre, ma morale, ailleurs… Tout en respectant profondément ceux qui croient (mon mari par exemple).

Quand j’étais petite, je croyais à la vie extraterrestre… Cela m’a souvent énervé car, lorsque j’exposais ma théorie aux adultes, ils me prenaient immédiatement pour une demeurée qui croyait aux petits hommes verts…
Je ne croyais pas aux hommes verts, pas tellement plus qu’à Roswell (encore que), non, il me paraissait totalement incompréhensible de se croire seuls dans l’univers…
Une planète seulement serait habitée sur des milliards existantes? Ma théorie était que si nous (l’humanité) avions été assez idiots pour croire la Terre plate, puis suffisamment prétentieux pour la penser au centre de l’univers, nous devions nous tromper sur bien d’autres points…
Aujourd’hui encore, la vie extraterreste ne fait aucun doute pour moi, et ce n’est pas parce que nous n’en avons aucune preuve formelle qu’elle n’existe pas! Je ne crois pas spécialement à une planète similaire à la nôtre, mais la vie prend des formes extrêmement diverses et il me parait tout simplement impossible que la vie ne se soit développée QUE sur notre planète à nous, considérant les milliards de galaxies existantes que nous n’avons même pas encore entre-aperçu!
Je me trompe peut-être, et je ne le saurai probablement jamais, mais je trouve que j’étais finalement plus lucide et logique, petite, que tous ces adultes qui se moquaient de moi!

Quand j’étais petite, je croyais que l’humain avait la faculté de changer le monde… Que notre génération serait celle du renouveau, que notre prise de conscience, notre amour de la planète, notre respect les uns des autres feraient que nous changerions la face du monde… Je croyais que l’écologie deviendrait une bataille prioritaire, que l’égalité entre les humains ne serait pas qu’une douce utopie… On me taxait d’idéaliste, mais j’avais 8 ans, alors on pensait surtout que j’étais naïve et un peu con…
Aujourd’hui, je ne suis pas complètement idiote et je sais que le monde n’a pas exactement pris la voie que je lui souhaitais, et je n’ai pas fait grand chose pour le faire avancer dans le bon sens…
Néanmoins, là encore, j’ai foi en l’avenir, et je crois aux petits gestes… J’aime voir des reportages sur ces gens qui ont pris le contrepied de notre société moderne et individualiste et qui agissent en fonction de leur conscience écologique et humaine… Je trouve ça très inspirant et cela me fait penser que j’ai raison d’y croire… Face à l’extrême, tous les humains seront bien obligés de se bouger pour survivre… Le monde changera, radicalement, ça sera douloureux pour beaucoup de gens, mais le monde s’assagira peut-être.
C’est naïf, c’est idéaliste, mais j’y crois… Même si mes gestes à moi sont dérisoires et que j’ai bien conscience que c’est assez facile de dire « oh oui, ça changera », sans être prête à radicalement changer moi-même.

Quand j’étais petite, je croyais que je mènerais ma vie comme je l’entend, que peut-être tout ne se passerait pas comme prévu, mais j’étais pleine d’espoir quant à mon avenir et j’avais mille projets plus ambitieux les uns que les autres… Je ne me voyais pas devenir « personne », je pensais que j’étais promise à un grand avenir, que j’allais faire de grandes choses et que mon existence était destinée à aider les autres et à changer un peu leur vie, à plus ou moins grande échelle.
Aujourd’hui, j’ai un peu revu mes ambitions à la baisse, car j’ai bien compris que le Nobel de la paix n’était peut-être pas à ma portée…
Néanmoins, je crois toujours en mon avenir… Je ne suis plus certaine d’accomplir de grandes choses, mais je sais qu’un jour, quand le temps sera venu, mon existence permettra de changer un peu celles des autres, de certains autres, et je n’ai pas abandonné cette ambition.
Je ne suis pas (encore) pleine de désillusions…

Quand j’étais petite, je croyais que ma vie était entre mes mains et que, toujours, je pourrai en faire ce que je souhaiterai… J’avais mille rêves et je pensais qu’une vie suffirait pour les accomplir tous.
Aujourd’hui je sais qu’une vie ne suffit pas à combler les idéaux d’un enfant… Je sais qu’il me faudrait mille vies pour espérer voir tout ce que je souhaitais voir, accomplir tout ce que je souhaitais accomplir…
Mais je crois toujours que ma vie m’appartient et qu’elle devient ce que j’en fais. Je crois aussi que le reste de ma vie est devant moi et qu’il ne tient qu’à moi de ne pas en gâcher une miette… Et même si tout ne se passe pas comme je l’avais prévu, j’essaye d’être maîtresse de mon existence et de ne jamais avoir à rien regretter.

Je n’arrive pas à faire une liste exhaustive parce que c’est très difficile, mais je suis restée la même personne, à peu de choses près… J’aime toujours autant les animaux sauvages (dans la nature, si possible), je suis toujours aussi impulsive et fougueuse et passionnée, je suis toujours un peu naïve et rêveuse… J’aime toujours autant la vie… Je suis également toujours aussi timide et sauvage, même si j’ai désormais une attitude souriante et avenante que je n’arrivais pas à avoir, enfant… Ma joie était toute contenue à l’intérieur… Je sais aujourd’hui que j’avais raison, petite, d’être aussi persuadée que la vie me réservait le meilleur pour plus tard, et que je devais m’accrocher et me battre de toutes mes forces.

Je suis restée cette petite fille qui pensait que la vie était ce qu’il y a de plus précieux au monde et je continue de savourer chaque jour.
Aujourd’hui, mon horizon est enfin dégagé, ce qui n’était pas le cas il y a encore peu… Et j’espère que je mettrai à profit cette douce période de ma vie pour relever les défis que je m’étais fixée, enfant…

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