Trois filles et leurs mères

Cet été, j’ai eu un peu le temps de lire et j’en ai profité pour lire « Trois filles et leurs mères », un livre dont le sujet m’intriguait pas mal.
De Colette, Marguerite Duras et Simone de Beauvoir, on connait les tempéraments forts, les convictions politiques et les destinées exceptionnelles de féministes qui ont chacune marqué l’Histoire.
On connait moins l’origine de leurs existences exceptionnelles.

Sophie Carquain, l’auteure de ce livre a pris le biais de retracer l’enfance et la vie de ces trois femmes à travers les mères qu’elles ont eu. Partant du principe que si ces femmes ont été des femmes d’exception, c’est un peu grâce ou à cause des mères qu’elles ont eu. Castratrices, violentes, injustes, rigides, trop présentes, trop tout, ces femmes ont marqué de leur éducation les trois écrivains.

J’ai trouvé le partie pris très intéressant et j’avais hâte de lire ce livre prometteur.

Intéressant, cette biographie romancée trilogique l’est. C’est même passionnant de relire l’histoire de Simone de Beauvoir au travers de son enfance trop rangée, trop étriquée pour cette femme emprunte de liberté. Celle de Marguerite Duras, malmenée par une mère à la fois trop présente, injuste et démissionnaire. Ou Encore Colette, à l’enfance heureuse et choyée par une mère envahissante et omniprésente.

J’ai aimé découvrir les personnalités de ces femmes qui ont donné naissance aux plus grandes écrivains du XXème siècle. J’ai trouvé la voie de réflexion de l’auteure riche, les questionnements qui en découlent amènent à prendre du recul quant à notre propre rôle de mère.

Mais justement, j’ai trouvé que le rôle des mères est un peu trop mis en avant. Elles sont les seules responsables de l’avenir de leurs filles, sans tenir compte des pères ou de la société dans laquelle évoluent les jeunes filles. C’est un peu lourd à porter et surtout faux! L’auteure a choisi un angle de réflexion et s’y tient, c’est bien, mais ça m’a parfois agacé à la lecture.

J’ai également trouvé que l’auteure prenait une trop grande part dans son rôle de narratrice… Elle parle de sa propre vie, de son propre rôle de mère, de ses enfants. J’ai trouvé ça un peu pénible parce qu’on s’en fiche un peu, de sa vie à elle… C’est un peu présomptueux de se comparer à des femmes comme Beauvoir, Duras ou Colette, comme si de rien n’était. Je comprends et partage l’admiration de l’auteure pour ces femmes, mais j’ai justement trouvé qu’elle manquait un peu d’humilité.

Outre ces deux points, j’ai beaucoup aimé la lecture de ce livre très détaillé et documenté, et pour peu que l’on s’intéresse aux destins des trois femmes sujets à la recherche, c’est tout à fait passionnant!

Sans titre 3

Trois filles et leurs mères – Sophie Carquain – Editions Charleston – 18,50€

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