La grossesse accidentelle, faire face au choix

Lorsqu’à dix-neuf ans, j’ai vu ce fameux petit trait bleu s’afficher sur le test de grossesse fraîchement utilisé, j’ai eu le vertige.

Je venais d’avoir dix-neuf ans, j’étais « en couple » depuis un an, j’étais « en ménage » depuis quasiment autant.
Je n’avais aucun diplôme, aucun emploi. Je venais de terminer une année de BTS en alternance dans une école qui acceptait les élèves n’ayant pas encore eu leur bac.

Quand j’ai vu cette petite barre, j’ai failli m’évanouir. Entre bonheur insensé, peur abyssale, panique, fierté…

Quand on tombe enceinte « par accident » ou « par surprise », comme je préfère le dire, parce qu’après avoir fait le choix de garder ma fille, elle n’avait plus rien d’un accident, on se pose la question de garder ou non cette grossesse imprévue. Le choix est vertigineux.

J’ai décidé assez rapidement de garder l’enfant que je portais.
Un choix que j’ai fait seule. Le père a bien été obligé de suivre.
Il m’a demandé, en contrepartie, que l’on se marie. J’ai accepté. Qu’est-ce donc qu’un mariage quand on attend un enfant commun?

Ce choix de garder mon bébé m’a paru évident. J’étais prête depuis longtemps à devenir mère, j’attendais ce bébé, de manière plus ou moins consciente, depuis des mois voire des années.
Mais si je n’ai pas décidé de tomber enceinte, j’ai décidé de garder ma grossesse, de donner naissance à un bébé.

J’aurais pu faire le choix inverse, et j’aurais mérité que mon choix soit respecté de la même manière.

J’habitais Paris 15. Je venais de Versailles, côté huppé, milieu plutôt conservateur et « élitiste ». Les jeunes de mon âge pensais à leurs études, aux sorties entre potes. J’imagine que dans un autre milieu soci-économique, mon choix aurait été plus facile à porter, du moins dans mon entourage proche. Le regard de la société sur les parents trop jeunes est toujours très dur. Dans un milieu social « ++ » mon choix m’a immédiatement rangé dans la catégorie des gens « ratés ».
Avoir un enfant à 19 ans, c’était devenir fille-mère, un cas social. C’était voir ma route toute tracée vers la misère, matérielle et intellectuelle.
Je n’avais aucun diplôme en poche, faire cet enfant n’était-il pas un aveu de paresse? Faire un enfant pour se justifier de ne pas faire d’études et de ne pas chercher à réussir sa vie.

On m’a très souvent demandé, de façon particulièrement peu délicate, pendant ma grossesse ou après la naissance, pourquoi je n’avais pas avorté. C’est un peu con d’avoir uen option et de ne pas la choisir. C’est un peu con que des femmes se soient battues pour obtenir un droit et de voir des pauvres cloches refuser de le prendre au risque de se mettre dans des situations difficiles.
L’avortement représente un choix que je respecte et défends. Mais il reste un choix.
Et j’ai fait le choix d’avoir un enfant très jeune en gardant cette grossesse inopinée.

J’imagine à quel point il est difficile de décider d’avorter. Combien l’expérience doit être douloureuse, tant sur le plan médical, physique que moral, étant donné les jugements auxquels ont doit faire face et le chemin de croix afin d’accéder à ce droit qu’est l’IVG.
Décider de garder un enfant alors qu’on est trop jeune, pas assez en couple, trop potentiellement célibataire, pas assez diplômée, trop peu salariée, ça n’est pas l’extase non plus.

Mon gros ventre semblait afficher le message que j’étais un cas social assumé, que j’avais décidé de mettre fin à toute vie sociale et professionnelle, que j’étais complètement irresponsable et capricieuse.
Décider de garder un enfant à 19 ans est forcément une folie, et on vous fait bien comprendre qu’un tel choix était complètement idiot.
Des médecins qui me parlaient avec condescendance et infantilisme (cela étant, j’ai pu me rendre compte par la suite que la femme enceinte, en général, est victime de ce phénomène, quelque soit son âge), de mon entourage qui pensait que j’étais un peu l’idiote inconséquente de service. Des jeunes de mon âge qui ne comprenaient pas pourquoi s’enquiquiner si tôt avec la responsabilité que représente un bébé. Des gens qui pensaient que j’allais refourguer mon bébé à ma mère une fois né.

Et toujours, ce sentiment que ma vie prenait fin. Que j’avais fait le choix le plus stupide qui soit, que j’allais forcément le regretter un jour ou l’autre… Quand je voudrais avoir une vie, par exemple!

Jeune maman et fraichement célibataire (divorcée même!), j’ai eu tout à prouver, sans arrêt.
Quand on arrive, à 19 ans, avec un bébé amoché aux urgences, on ne se dit pas que c’est un bête accident qui peut arriver à n’importe qui. On ne se dit pas qu’on a affaire à une maman paniquée qui se rue aux urgences pour trois fois rien. Non, les regards se figent et se remplissent d’animosité.
Quand on décide de reprendre ses études, on doit se justifier sans arrêt de ne pas avoir décidé de prendre un petit travail mal payé et éreintant.
Quand on touche les allocations auxquels 75% des parents ont droit, on doit s’excuser d’être la raclure qui vit sur le dos de l’Etat.
Quand finalement, on tombe amoureuse, on doit soutenir les regards de ceux qui pensent qu’on cherche un papa pour notre bébé.

Malgré tout, je n’ai jamais regretté mon choix. Je ne sais pas si c’était intelligent ou non. C’était très certainement égoïste, mais décider de donner la vie l’est toujours un peu. C’était un peu inconséquent… Se lancer dans la maternité l’est, de toute manière… On ne sait jamais à quoi on s’expose avant de devenir parent!
J’ai toujours considéré ma fille aînée comme un cadeau de la vie. La plus jolie des surprise, celle qui m’a donné envie de me dépasser, qui a rendu ma vie aussi difficile que belle.
13 ans après, je suis encore convaincue que la garder a été l’un des meilleurs choix de ma vie.

13 ans après, plus personne ne vient me demander de compte.
Ma fille a un père mais ce n’est pas écrit sur son front qu’il est adoptif. Nous sommes une famille équilibrée et joyeuse. Mouflette est une jeune fille épanouie, vivant sa scolarité dans un établissement d’élite, elle n’a rien de l’adolescente livrée à elle-même et sans repère que l’on me promettait.
Et si voir une jeune femme de vingt ans avec un bébé de deux ans choque. Voir une femme de trente ans avec une jeune fille de 13 ans ne fait tilter personne.

Je ne sais pas s’il est aussi difficile d’assumer ce choix de mener à terme une grossesse « surprise » quand on a 25 ou 40 ans. Je ne sais pas comment je le vivrais si je devais faire face à ce choix aujourd’hui, j’imagine que cela serait plus simple car je suis en couple, nous avons une famille et le choix serait plus facile à justifier.

Bref, tout ça pour dire que je suis heureuse de vivre dans un pays où j’ai pu avoir le choix. C’est une chance pour celles qui ne veulent pas mener à terme leur grossesse, mais également pour celles qui, comme moi, décident l’inverse. Ainsi, quand Mouflette me demande si elle a été désirée, je peux lui répondre sincèrement que oui, je l’ai attendu avec tout l’amour et la tendresse dont j’étais capable… La mettre au monde était un choix délibéré et non quelque chose de subi. C’est une chance aussi pour elle de savoir que malgré la surprise, je l’ai désiré de toute mon âme.

Sans jh2

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91 Discussions on
“La grossesse accidentelle, faire face au choix”
  • Je ne peux qu’imaginer ton combat de tous les jours, je suis de celles qui ont fait le deuxième choix, pas le courage, pas l’envie, pas la force.
    Quand je lis ton article, je suis contente que pour d’autres, malgré le chemin qui est difficile, cela fonctionne, qu’il y a du soleil au bout du tunnel, que faire ce premier choix n’est pas forcément une bêtise comme les autres peuvent le penser.

    Le principal est que tu ne regrettes pas ton choix, et que tout se passe au mieux.

  • J’ai fait le même choix au même age et si il y a bien une chose dont je suis sûre c’est que malgré les difficultées je ne le regerette pas.
    Mon grand mon tout petit premier bébé a fait de moi une maman est c’est merveilleux quand même.
    Souvent je me dit que j’ai eu de la chance qui me choississent comme maman

  • Ca fait tres longtemps que j’ai envie d’écrire un article sur le sujet mais vu depuis l’autre camp…
    Je n’ étais ni jeune, ni seule, ni pas salariée, j’avais déjà des enfants et de ces femmes là je crois qu’on en parle jamais assez parce que c’est mal compris.

    • Tu devrais l’écrire… Parce que je suis sûre que « ces femmes » sont nombreuses et que c’est un sujet encore tabou… Comme si l’IVG ne concernait que les jeunes filles frivoles et inconséquentes…

  • cet article me touche beaucoup parce que je suis la petite fille que cette maman a bien voulu gardé à 18 ans ! elle m’a élevée seule jusqu’à ce qu’elle rencontre mon « père adoptif » j’avais alors 4 ans ! et depuis toujours je l’admire car ça n’a pas était facile tout les jours… alors je t’envoie toute mon admiration, tu peux être fière de toi !!!! merci pour ce billet qui me fait chaud au coeur…

  • <3
    avoir un enfant est lun des plus belle chose de la vie, surprise ou pas !
    cest marrant tu as un peu le meme parcours que ma cousine, en couple depuis peu, le bébé surprise qui arrive a 19 ans et tu vois 12/13 ans plus tard elle a un beau grand garçon dont elle est fière et deux autres enfants aussi depuis 😉

  • Dis moi que tu as lu Un tout petit Rien de Camille Anseaume ? Ce livre décrit la situation que tu as vécu avec des rires et des larmes et il est lumineux.

    La vie n’est pas un long fleuve tranquille alors bravo pour avoir eu le courage de garder Mouflette ! Tu peux être fière de ta petite famille !

  • comme toujours tes articles sont très bien.

    Ici parcours inverse, nº1 bébé voulu, prévu. Bébé nº2 mis en route 2 semaines avant la séparation avec le papa (c’est le même pour les deux) sous implant. Dans la séparation, dans le changement, j’ai fais un bon béni de grossesse totale jusqu’au 6eme mois. Alors la question de l’avortement ne se posait pas, mais oui on a la chance d’avoir des droits importants dans notre vie, et que ce choix aussi difficile soit-il permet à chacun de construire sa vie, et c’est hyper important.

  •  » je n’ai jamais regretté mon choix »

    Y-a-t-il quelque chose à rajouter ?
    A 27 ans, pour ma belle mère, j’étais déjà trop vieille pour mettre un enfant au monde…

    Si on devait écouter l’opinion des autres, on ne vivrait plus.

  • j en ai des frissons partout car je faisais partie de ces ados jeunes adultes pseudos bourgeois qui « regardaient de travers » les jeunes mamans de mon âge
    comme quoi je n’étais pas aussi tolérante que je le pensais
    Je ne vais pas te dire Bravo car ce serait cautionner ce que j’ai pu penser et ce que pense la majorité des gens sur les jeunes mamans mais que tu peux être fière de l’éducation que tu as donnée à ta grande, elle a l air heureuse et épanouie
    cela n a pas du être facile tous les jours
    après très honnêtement j espère que ma fille attendra pour avoir un bébé, pour elle, pour profiter autrement, ne pas avoir trop de responsabilités trop tôt
    mais on ne décide pas tout et je l’aiderai sans juger si c est le cas

    • Alors soyons clairs, j’espère que ma fille ne suivra pas mon chemin… Je préfèrerais qu’elle soit plus posée et qu’elle fasse les choses dans l’ordre!
      Après être mère très jeune ce n’est pas forcément faire un trait sur sa vie… Heureusement!!

  • superbe témoignage j’en ai des frissons et je suis très touché. Je vous soutiens a 100% on voit que vous avez plein d’amour pour votre fille et au passage la photo est magnifique.

  • ton texte est sublime et résonne en moi, parce c’est ce qu’a vécu ma maman… 19 ans comme toi, une famille assez conservatrice, la honte de la famille donc.
    Mais ce que les gens ne voit pas dans les jeunes mères, c’est cette énergie incroyable, qui peut déplacer des montagnes! Ce courage qu’elles ont d’avoir à se battre pour tout, pour être indépendante, crédibles, faire manger leur enfant, reprendre parfois leurs études, élever souvent leur enfant seules du moins pendant quelques temps.
    J’admire énormément ma mère, sa force et sa dévotion incroyable, et je n’ai pas hésiter à bien envoyer balader les gens de la famille qui se sont permis plusieurs fois de me dire « oh ben ta mère elle s’en est bien sortie hein, elle était vraiment mal partie au début! »

    Alors je te dis bravo pour avoir toi-même vécu tout ça, c’est une force incroyable et un lien certainement très fort que tu as avec ta fille!
    Et puis avoir une maman jeune c’est tellement chouette… Et une maman grand-mère jeune du coup, c’est super aussi!

  • J’ai eu une grossesse (presque) surprise à 21 ans alors que je n’avais que le BAC et que j’avais trouvé une bonne situation professionnelle avec une bonne perspective d’évolution. J’ai eu le droit aussi à toutes ces remarques et critiques alors que j’étais fiancée et bien installée avec l’homme. J’ai même quitté ce boulot que j’aimé tant pour ma famille.
    Ton billet me touche particulièrement et je me retrouve beaucoup dans tes mots. Et il y a une évidence quand on regarde une photo de votre famille c’est que vous semblez tellement heureux ensemble, le reste ne compte pas !

  • Un très très bel article, encore une fois ! Ma numéro un était aussi un bébé « surprise », mais certainement plus facile à assumer : en couple depuis 4ans, j’avais 29ans et je me sentais prête. Malgré tout, ça reste un immense bouleversement et un sacré choc quand on ne s’y attend pas. Prendre la décision de garder ce bébé a été plutôt facile, et bien évidemment à aucun moment je ne regrette cette surprise qui a bouleversé ma vie.

    Bravo à toi d’avoir su te dresser contre tous ces obstacles. Et je pense que beaucoup de gens réagissent de façon maladroite car on ne peut pas s’empêcher de se projeter (du genre et si c’était ma fille ?). On devrait pouvoir faire preuve de plus de bienveillance car aucune histoire ne se ressemble. Ton témoignage est important pour nous le rappeler.

    • Je comprends bien sur les inquiétudes.
      Les membres de ma famille étaient réticents et je les comprends, je doute de sauter de joie si ma fille vient m’apprendre dans 6 ans qu’elle attend un petit marmot…
      Ce sont plus les jugements définitifs qui m’ont fait mal. Ils venaient rarement de gens qui s’inquiétaient mais de personnes qui préféraient juger et critiquer sévèrement…

      Mais bon, j’ai survécu! 😉

  • je me sens tres proche de ton vécu , car à 24 ans je suis aussi tombée enceinte par accident et j’ai fais le même choix que toi ( avec un compagnon tres réticent ) . J’ai aussi eu ce regard méchant sur mon ventre et beaucoup beaucoup de critique ( même de personne que je considérais comme des amies ) . ca été dur et la vie de mère célibataire d’autant plus . Mais jamais je ne regretterrais d’avoir eu mon petit lisandro . Et j’ai aussi eu la chance de rencontrer un autre homme qui l’aime comme son fils et avec qui j’ai aussi eu une petite fille que je suis si fière .
    Merci pour ton témoignage et expliquer au autres que le choix est dur mais toujours présent !

  • Pour avoir vécue la même chose pour Néné (et notre petit ange max) je peux dire que oui c’est une chance d’avoir le choix et il faut qu’on le garde.
    Moi je lui dit sans souci, tu n’es pas une bébé désirée mais tu es pourtant la plus belle surprise de ma vie. Elle nous a tellement apporter, elle nous a prouvé tellement de chose que cette enfant c’est un cadeau du ciel, vraiment.
    Par contre je souhaite bon courage au femme qui n’ont pas la possibilité de garder ce petit être; qu’elle essaye de ne pas culpabiliser, mieux vaut défois être raisonnable que de se retrouver depasser par la vie.
    Belle article

    • J’espère que celles qui font le choix de lavortement ne culpabilisent pas. On n’a pas toujours envie d’un bébé et une grossesse peut être vécue comme un drame… On a ce choix et avorter est un droit que mon doit défendre et ne surtout pas stigmatiser les femmes qui y ont recours.
      Demain ça pourra être moi et j’en ai parfaitement conscience!

  • Comme tes mots me touchent. Je suis un accident moi aussi mais même si mes parents m’ont aimée, je n’ai pas eu la chance d’avoir une vie aussi équilibrée que ta belle Mouflette. Alors bravo à toi. Tu as réussi là où d’autres te voyaient échouer. Quelle belle revanche sur ces personnes qui se permettent de juger sans connaître!

  • Comme tu le dis si bien, dans ce pays où l’on a le choix, un enfant qui naît est forcément désiré. (Enfin je le souhaite de tout cœur.)
    Ton texte est très vrai, je pense qu’on ne pense pas assez à ce jugement de « ratage » qui pèse sur les jeunes mamans. Tout comme sur celles qui avortent. Quelle terrible société que ce regard mauvais quel que soit le choix… Heureusement, beaucoup comprennent et l’important c’est d’avoir le choix et de faire comme on le sent 🙂

  • Je suis, comme toi, devenue maman à 19ans.

    Une grossesse surprise, un bébé bonheur!
    Je me souviens des regards, je me souviens des phrases entendues que ce soit à moi, ou directement à mon fils (« va voir ta nounou! » « oh elle est gentille ta nounou! »)
    Je me souviens de ce que nos amis en penser. D’ailleurs, la plupart ne sont que des souvenirs depuis…

    On a penser à l’avortement. On avait même lancer les démarches. Je n’ai pas pu m’y résoudre. Je le portais dans mon cœur depuis tellement longtemps ce bébé.

    Aujourd’hui, je suis fière de notre famille. Fière de ce petit bonhomme qui s’est accrocher.

  • Tu as tout dit ! Je me reconnais dans deux cas de figure par rapport à ton histoire. Mais pas tout à fait de la même manière, moi c’est un premier bébé désiré que j’ai eu à 19 ans et qui m’a propulsé dans la case « cas social » délurée dépourvue de bon sens, puis dix ans plus tard malgré une situation familiale et professionnelle, j’ai eu droit à l’incompréhension Face à nôtre choix de garder bébé surprise l’année dernière « mais tu es folle, dans le monde dans lequel on vit avoir trois enfants c’est une folie »
    Aujourd’hui je regarde avec fierté la famille que nous avons formé, et je me dis que pour rien au monde je ne changerai la façon dont elle s’est créé.

  • Ma Lilou a aussi été une grande et merveilleuse surprise!

    Je me retrouve beaucoup dans tes lignes, c’est pas toujours facile et les réflexions des
    gens…. Tellement fatiguantes!
    Par contre pour moi le choix n’était pas aussi évident. Il m’en aura fallu du temps pour savoir ce que je voulais faire.. Mais je ne regrette absolument pas! Ma fille est tellement belle, souriante et agréable! Du pur bonheur!
    Et je vais enfin pouvoir terminer mes études puisqu’elle commence la crèche!

    Passe une belle journée!

  • Magnifique !
    Dès que l’on ne rentre pas dans les « cases », il y a cet espèce de regard, ces sous-entendus, cette importance de devoir se justifier de ses actes.
    Tu transmets dans ce billet « raisonné », la preuve ultime qu’il n’y a pas de route tracée par avance pour ces « jeunes mamans » et enfants « surprises ». Bravo

  • C’est touchant!
    Et en effet, on ne peut que remercier ce pays, qui, malgré tous ses dysfonctionnements, nous offre encore un peu de choix, pour ce sujet si important: garder ou ne pas garder son bébé.

    (Ca serait bien qu’on l’ai aussi, le choix, pour d’autres choses, comme accoucher en maternité/en maison de naissance/chez soi ; pour le congé parental long/court, du père/de la mère… mais c’est un autre débat.)

    • Comme tu dis, c’est un autre débat…
      Même pour l’avortement, s’il est un droit il n’offre malheureusement pas accès à des soins respectueux et de qualité… Quand on lit les témoignage sur le sujet ça fait froid dans le dos…

  • Très bel article! J’ai aussi eu une grossesse surprise, j’avais 24 ans, et je connaissais le papa depuis 2 mois… J’étais en plus censée partir faire un tour du monde 10 jours après l’avoir appris (billets bookés, sac à dos pret, …). On a décidé de tenter le coup ensemble et j’ai laissé tomber ma coéquipière 10j avant le départ… Mais elle a compris même si ca a été un peu dur pour elle au début et surtout pour sa famille qui m’en voulait un peu (beaucoup en fait. :/). De mon côté, je n’ai eu aucune réflexion, une fois qu’on avait pris notre décision, on a eu la chance de ne pas avoir de remarques désobligeantes ou blessantes. Tout le monde à eu l’air de croire en nous, on a eu de la chance. 🙂

    En tout cas vous faites une bien belle famille! 😀

  • Ca me parle tellement. C’est vraiment cà oui. Une grossesse « accident » au départ car pas programmée, qui se transforme en surprise, puis en grossesse voulue au fil du temps.

    Et qui comme tu le dis si bien n’en fait pas des enfants malheureux et en manque de repaires, quel que soit l’age de la mère.

  • Ma Minicap est un bébé surprise ! Certes, j’avais 27 ans et un métier donc une situation bien différente de la tienne mais mon homme et moi n’étions ensemble que depuis 7 mois. Ça passait ou ça cassait. Et comme tu le sais, aujourd’hui nous sommes une vraie famille, désormais à 4 et nous n’avons jamais rien regretté ! Nous vivons notre histoire à 100 à l’heure, un peu comme notre amour qui est très vivant et passionné.
    Le plus important c’est d’avoir le choix et quel qu’il soit d’être épaulé par nos proches pour soutenir ce choix.

  • Hé bien j’ai la même histoire, à quelques différences près. J’avais mon bac, j’étais à la fac, sans taf, par contre je n’étais avec le papa que depuis… 2 mois. Ouais. Et on est toujours ensemble!

    Bref, je pense qu’il est inutile de te dire que je me suis parfaitement reconnue (que je me reconnait parfaitement serait plus juste) dans ton récit.

    Mais… Mais c’est la plus belle aventure que j’aie eu le droit de vivre et je ne l’ai jamais regrettée 🙂

  • Coucou…
    Ton article a fait chavirer mon coeur…
    A 19 ans tout comme toi je suis tombée enceinte… mais (choix ou non d’ailleurs) j’ai avorté… parce que comme tu dis quand on habite pour moi au Chesnay (pas loin de Versailles) et que l’on cotoie une société plus haute, les gens portent des regards… et puis par pression de mon copain de l’époque et de sa famille … et moi seule face a eux…
    ca a été le choix le plus difficile de toute ma vie (certes a l’époque j’étais pas vieille) … qui je crois n’est toujours pas digéré… (regrets ? amertume ?)
    J’aurais finalement aimé faire ce choix de pouvoir garder ce petit bébé… mais j’ai pris cette décision au vue de ma vie a l’époque… et j’étais dans mes études (que je n’ai pas terminée pour le coup)
    Merci pour ce genre d’article qui replace un peu tout finalement…
    Et a bas les jugements…
    Chacune fait son propre choix comme elle veut et comme elle peut…
    A chacune SON histoire…
    Bisous

    • Je connais très bien Le Chesnay! 🙂
      J’imagine ce que tu ressens, les pressions peuvent être tellement fortes!
      J’ai eu la chance de n’avoir aucune pression, mes parents étaient très loin et je n’ai fait que leur annoncer ma grossesse comme un fait accompli (ils n’ont pas eu leur mot à dire et le savaient) et ma belle-mère avait eu son fils à 20 ans donc elle ne m’a pas jugé… Ca a sans doute aidé à imposer mon choix…
      Je ne sais pas ce que j’aurai fait face à de grosses pressions… Finalement les remarques étaient méchantes mais elles jugeaient mon choix une fois qu’il était trop tard…

  • Bonjour,
    Je suis depuis peu ton blog que j’aime beaucoup. Cet article est très intéressant et me donne à voir ce que peut-être j’aurai vécu si je n’avais pas fait le choix de l’avortement lors que j’avais 20 ans. Certes chaque choix doit s’assumer et chaque décision n’est pas simple à prendre. Mais je dirais que par rapport à mon avortement, mon choix n’a pas été « étalé » sur la place publique (si je peux dire ^-^) car cela peut se faire relativement discrètement. Aussi j’ai pu en parler seulement aux personnes capables de m’écouter et ne pas me juger. Contrairement à ta grossesse que tout le monde à bien fini par remarquer ^-^. Ne pas avoir le jugement désapprobateur des autres en direct live peut être plus commode disons.

    • Je vois tout à fait ce que tu veux dire et j’imagine effectivement que c’est un peu plus facile en ce sens…
      Néanmoins il y a toujours les jugements de ceux qui parlent sans savoir et donnent un avis qui peut faire mal, même s’il ne nous est pas destiné… C’est moins douloureux si le choix est pleinement assumé cela dit, je suppose!

  • Je me reconnais totalement dans ce que tu dis, j’ai eu mon fils à 18 ans, tout le monde me prédisait un avenir de cas social, pour moi et mon fils. Sauf mes parents, qui, même s’ils n’étaient pas ravis à l’annonce de ma grossesse, m’ont poussé dans les études, il était inconcvable pour eux que je n’en fasse pas.
    Aujourd’hui, je suis élève-avocate, et mon enfant est équilibré, éveillé, a deux parents qui s’aiment.
    C’est dur de devoir rendre des comptes alors que c’est nous, pas les autres, qui assumons cet enfant « accident ». Et si tu as eu des aides au début, moi aussi, mais les autres étudiants et parents aussi cela dit.
    Je pense que j’en ai encore pour quelques années d’être prise pour sa grande soeur ou baby sitter…

    • C’est vraiment super, bravo!
      Je ferais pareil avec ma fille si elle tombait enceinte jeune, l’inciter coûte que coûte à terminer ses études et ne rien lâcher.
      C’est l’une de mes fiertés, pouvoir être un exemple pour ma fille, devenir maman ne m’a pas empêché de faire les études que je souhaitais, au contraire, ça m’a donné une grande motivation!

  • Merci beaucoup de partager ça avec nous, ça a du te retourner de l’écrire.
    Un enfant est une merveilleuse surprise comme tu le dis si bien.
    Peut importe le sang, la famille ce sont des gens qui s’aiment et MOuflette a bien de la chance de vous avoir comme vous de l’avoir <3

  • ton article me touche beaucoup … parce que je suis une enfant « non désirée », à la base tout au moins. Mes parents m’ont eu à 18 ans, ce sont battus contre leur parents pour me garder … mais du coup, ils ont du stopper leurs études et commencer des petits jobs pour pouvoir assumer leur choix… je ne crois pas qu’ils regrettent aujourd’hui, même si je sais bien que leur vie aurait été différente sans moi.

  • Je suis de celles qui pensaient « mais pourquoi a t-elle fait un bébé à son âge? Pourquoi ne pas profiter de sa vie tant qu’elle est encore jeune? » … Mais ça, ce était avant de lire ton article!
    On ne connaît pas la vie des gens, et pourtant on se permet de juger.
    Très beau témoignage en tout cas!

  • Je viens de croiser une élève que j avais eue il y a 3 ans en 3eme au parc. Elle me reconnaît, le demande si a côté de moi c est mon petit garçon (3ans), et me presente le sien ! De 18 mois ! Je repense à ton article et je lui dis (et pense) que c est super un enfant jeune ! Pourtant de quoi me donner le tournis, elle l a eu à 16 ans…si ca se trouve, c est qui me trouve bien vieille maman avec mes 37 balais…

    • Ha oui 16 ans c’est jeune! En fait ça dépend tellement de plein de facteurs, c’est jamais « jeune » ou « vieux » finalement…
      J’espère qu’elle continue ses études.
      Ca serait ma condition sine qua non avec mes filles. Quoi qu’il arrive je veux qu’elles fassent de longues études, qu’elles n’aient jamais ce regret là… Qu’elles aient le choix…

  • Je te comprends tellement ! Je suis tombée enceinte l’année de mes 18 ans et ai accouché à mes 19 ans. Dans le RER les gens me regardaient avec insistance et pour mon entourage c’était juste pas possible que la petite Sainte Mitouche studieuse puisse être enceinte.
    Les regards ont été durs à supporter, effectivement ce sentiment de se sentir un cas social alors que ce n’est pas le cas, j’ai choisi aussi de la garder, j’aurai très bien pu avorter mais j’ai choisi que non, j’ai assumé et jusqu’à présent je me débrouille plutôt bien. Maintenant, ma plus grosse appréhension va être l’école … Le regard des parents, des professeurs, j’ai peur des commentaires des professeurs… Mais bon, j’ai le temps (encore un an à profiter de ma Choupinette avant l’école !)

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