Pourquoi ne faut-il surtout pas comparer ses enfants?

C’est une question que je me pose et dont je n’ai pas la prétention de détenir la réponse.
C’est une des vérités que l’on entend souvent, sans trop savoir d’où elle vient et qui l’a prononcé en premier… Mais cela semble être une vérité absolue que personne ne peut remettre en question. Il ne faut pas comparer ses enfants, c’est une évidence, c’est comma ça.
Pour ma part, cela engendre beaucoup de culpabilité parce que je dois l’avouer, mes enfants, je les compare sans arrêt… « Tiens Pépin est beaucoup plus grand que Noisette au même âge! » « Oh, Mouflette a été propre à 2 ans et MissCouette à presque trois, Noisette a le temps! » ou encore « Pépin a eu sa première dent super tôt en comparaison de ses soeurs! »
Je compare l’âge auquel ils ont fait ci ou ça… Mouflette a marché à 11 mois 1/2, MissCouette à 10 mis 1/2, Noisette à 14 mois, quel pronostic pour Pépin?
Je compare leurs traits physiques, Pépin est un petit costaud menu tandis que ses soeurs étaient des brindilles au même âge. Noisette reste une toute petite pimousse alors que MissCouette est une immense asperge qui dépasse d’une tête tous les enfants de son âge!
Je compare leurs traits de caractère… Mouflette, c’est la dynamique sportive, MissCouette c’est la réfléchie bavarde, Noisette c’est la rigolote pétillante, Pépin c’est le petit chou charmeur…
Je les compare sans arrêt, inconsciemment ou non… J’essaye de ne pas les comparer oralement, mais c’est très difficile et je n’y arrive pas vraiment.

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En réalité, je ne sais pas trop le but de cette affirmation, il ne faut pas comparer ses enfants…
Il ne faut pas les comparer DU TOUT? Ou il ne faut pas les comparer négativement?
Je comprends parfaitement l’intérêt de ne pas dire à ses enfants « hé bien tu vois, ta soeur, à ton âge, elle était déjà propre! Il serait temps de t’y mettre! » ou encore « Regarde ta soeur, elle est sage, elle, prends en de la graine! » ou encore « Qu’elle a de beaux cheveux, ta soeur, les tiens ne sont pas terribles en comparaison… »
Il est évident que comparer ses enfants de cette manière ne peut amener que de la rancoeur et de la jalousie dans une fratrie… Et un sentiment d’infériorité et de mal-être pour chacun d’entre eux.

En revanche, comparer ses enfants en leur trouvant des points communs « vous avez tous le même petit bout du nez trop mignon! » ou « vous êtes tous de la graine de champion, vous avez de sacrés caractères! » ou encore « Bah dis donc, j’ai 4 petits gourmands moi, vous aimez tous autant le chocolat! », n’est-ce pas une manière de rassembler ses enfants dans un sentiment d’appartenance? Dans une identification familiale? N’es-ce pas leur permettre de se rassembler autour d’une même caractéristique? Je me pose la question…

J’imagine également qu’à force de trop dire « Ta soeur, c’est l’intello, toi tu es le rigolo! » ou des choses de ce genre, cela tend à enfermer chaque enfant dans un rôle prédéfini dont il risque de peiner à sortir… « Moi je suis le rigolo, ok, donc je vais oublier de montrer que je suis douée à l’école et rester dans mon rôle de trublion marrant… »

D’un autre côté, je crois que les enfants ont besoin de lire « qui ils sont » dans le regard de leurs parents… C’est dangereux, mais ça n’en reste pas moins un besoin pour se construire… Aux parents de savoir rester ouverts et bienveillants afin de ne pas enfermer leurs enfants dans un rôle précis, une caractéristique pesante.

Il est peut-être également important pour un enfant de savoir qu’il est différent de ses frères et soeurs, qu’il est un individu… Savoir que lui a de jolis cheveux blonds, qu’elle a de beaux yeux bleus, que lui est particulièrement doué pour le dessin, qu’elle a une oreille musicale très pointue… Savoir que malgré leurs différences, les enfants sont aimés et accueillis aussi forts… Que les parents ne sont pas déçus de ne pas avoir 2, 3 ou 4 clones. Qu’au contraire ils sont heureux et fiers de tous leurs enfants, avec leurs similitudes et leurs différences.

Je crois aussi que les enfants se comparent tout seuls et ont tendance à prendre « la place encore libre ». C’est du moins ce que je constate avec Noisette qui a pris le parti d’être la petite rigolote, mettant en sourdine d’autres trait de son caractère, comme pour laisser cette place là à MissCouette. Je me trompe peut-être, mais c’est le sentiment que j’ai en les voyant. De même, MissCouette tente de s’imposer comme « l’indisciplinée », celle qui attire l’attention en criant, enquiquinant tout le monde, en prenant de la place verbalement comme physiquement… Laissant à tous ses frère et soeurs le loisir d’être calmes et sages.
Peut-être alors que les parents peuvent aider en replaçant un peu chaque rôle, en leur permettant de ne justement pas s’enfermer dans une situation qui pourrait les rendre malheureux. Et la comparaison peut peut-être aider?

Je n’ai pas les réponses.

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14 Discussions on
“Pourquoi ne faut-il surtout pas comparer ses enfants?”
  • Ne pas comparer, ne pas comparer, c’est facile à dire parce que c’est instinctif… et puis c’est une façon aussi de se créer des points de repères.

  • Est-ce que les définir c’est les comparer ? Bon à part l’âge des dents et de la marche, pour le reste il me semble que tu mets plutôt en avant leur particularité. Tu ne dis pas « Mouflette est plus sportive que Miss Couette qui est plus vive que Noisette qui est plus rigolote que Pépin qui est plus charmeur que Mouflette » (elle est longue celle là heureusement tu n’as que 4 enfants ^_^). Moi j’y vois plus ce qui les rend unique en fait.

    • Oui il y a aussi de ca!
      Mais à force de s’entendre dire qu’on est sportif, par exemple, on peut vite se retrouver à être « le plus sportif de la maison », sous entendu « les autres ne le sont pas », ça peut enfermer l’enfant concerne dans un rôle et évincer les autres de cette particularité… Donc au final, c’est un peu comparer! 😉
      Cest épineux comme sujet! Très complexe je trouve!

  • Je pense que tu le dis très bien. C’est la comparaison négative qui est surtout mauvaise pour les enfants. Avoir entendu, petite, ma mère me dire qu’elle avait honte de sortir avec moi, car j’étais grosse contrairement à ma soeur, pas assez intelligente contrairement à ma soeur, etc. Cela ne m’a pas aidé à prendre confiance en moi. Mais c’est surtout une comparaison qui est liée à une compétition.
    Mais là comparaison mettant en avant les particularités de chacun, sans jugement, ne me semble pas forcément être négative ni nocive.

    • Ha oyi lâ Cest toxique comme comparaison, et Ca éloigné les frères et sœurs… D’autant que j’imagine que ta sœur devait entendre soit l’inverse « tu es plus intelligente et mince », ce qui ne devait pas être facile à porter non plus, soit d’autres horreurs dont tu n’as pas idée, ce qui a créé un énorme clivage, j’imagine…

  • Il faut surement se mettre à leur place. Voir comment nous ressenterions les choses si nos parents passaient leur temps à nous comparer avec nos frères et sœurs.
    Il y a surement une grosse part de vrai dans tes déductions (je ne suis pas psy non plus ! ^^). Mais en tant qu’enfant je pense qu’on peut avoir l’impression que le parent à sans cesse besoin de se rassurer, d’avoir fait de beaux enfants, avoir été de bons parents.
    Et puis comme tu dis, c’est surement enfermer un enfant un peu plus dans un trait de caractère. Je souffre encore aujourd’hui des remarques de ma famille : j’ai selon eux un « trop fort caractère ». Je dis ce que je pense et ça ne plait pas… Du coup, je m’enferme dans cette image négative que j’ai de moi et ma confiance en moi est à la hauteur de cette remarque permanente… Ce n’est pas forcément dit méchamment mais ca blesse… Mon frère est considéré trop cool et moi son opposé. Du coup rien ne nous unit. En plus de ca avec 8 ans d’écart ça n’aide pas.
    On en revient à ce que tu disais sur le fait de les unir par faire remarquer leurs points communs (plutôt que leur différence) et de montrer que vous les aimez tous de la même manière.
    C’est plus fort que nous que de comparer (même sans avoir plusieurs enfants). On a toujours besoin de se « rassurer » en qq sorte.
    Je pense que tant que ça ne revient pas trop souvent et que ca ne pointe pas que de mauvais traits de caractère, ça reste humain !
    Malgré tout, les enfants ont besoin de se comparer pour avancer et se construire (s’améliorer à l’école, au sport…), non ? Mais il vaut peut être mieux les laisser faire eux-mêmes, non ?

    • Je suis entièrement d’accord avec ta dernière phrase, le mieux est de les laisser se comparer eux même.
      Et en tant que parents, essayer de les comparer le moins possible et seulement dans un sens positif et « regroupant »…

  • Je crois que c’est un moyen d’avoir des repères, qui n’a jamais comparé son 2e ou 3e etc au premier enfant (qui avouons le, est notre point de référence ),les dents , la marche , les premiers mots. Si ce n’est pas pour abaisser l’enfant c’est tout à fait acceptable. On a tendance aujourd’hui à questionner les parents sur tout ce qu’ils font .
    Il ne faut pas comparer, il ne faut pas crier, il ne faut pas reprimender…et cela souvent de la part des personnes qui n’ont pas d’enfant! !!

  • Je pense que c’est normal de comparer, ou plutôt, je pense qu’il faut se forcer, si on ne veut pas comparer 2 personnes.
    J’ai 2 soeurs et un frère (tiens, comme tes enfants ! … mais je ne veux pas comparer, hein … ;-)), ca arrive encore à nos parents de nous comparer, surtout concernant notre petite enfance (l’une dormait bien, l’autre non ; l’un a marché tard, ses soeurs tôt …). En tant qu’enfant, cela ne m’a posé aucun problème, tant que cette comparaison était factuelle et inoffensive, bref, si elle n’avait pas pour but de blesser l’un d’entre nous.

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