Ces mères poisons…

Mardi dernier, j’ai eu la bonne idée de regarder le documentaire « Le monde en face » qui parlait de ces mères toxiques qui détruisent leurs enfants. Cela a évidemment remué beaucoup de choses chez moi et j’ai passé une bonne partie de la nuit à pleurer (le deuil est un long processus).

Il y a quelques années, quand j’ai décidé de porter plainte contre le mari de ma mère, je suis tombée dans ce qui ressemblait à une dépression. Et au lieu d’essayer d’aller mieux, j’ai passé plusieurs mois à déterrer la souffrance. J’ai regardé des films dont le sujet principal était l’inceste (Le livre de Jérémie, Festen, The war zone…), j’ai lu des livres traitant du sujet, d’un point de vue psychanalytique, psychologique, résilient ou des témoignages, je me suis inscrite sur des forums de victimes et j’ai déballé ma souffrance tout en lisant celle des autres.
Cela a duré un an, peut-être un peu moins… Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces nuits passées à pleurer, à cogiter, à tenter de comprendre, m’ont fait énormément de bien. Je me suis confrontée à des images très dures, des récits insoutenables, et j’ai pu m’approprier ma propre douleur, mettre des mots dessus, « l’intellectualiser » pour enfin la distancier. D’aucuns ont pensé que je me complaisais dans ma souffrance, mais c’était exactement l’inverse, j’ai cramé ma plaie pour pouvoir cicatriser sainement. Douloureux, indéniablement, mais également nécessaire.

Aujourd’hui, je me retrouve avec une problématique similaire. J’ai un deuil à faire, des choses à comprendre, une douleur sur laquelle poser des mots… Et si, déjà, l’inceste est un sujet peu abordé et dont il est difficile de trouver des oeuvres traitant le sujet, la mère toxique, l’emprise d’un parent abusif, c’est encore plus difficile…

Autant dire que lorsque j’ai ouvert mon Télérama et ai vu le sujet du documentaire, j’ai zappé immédiatement pour le regarder. Pas par masochisme mais pour essayer de comprendre.
J’ai trouvé le documentaire maladroit, surtout le débat qui a suivi… Dire que les enfants ne peuvent pas comprendre, par exemple, est faux… Les enfants comprennent, bien souvent, que leurs parents ne sont pas « normaux », mais un enfant est en revanche incapable de s’opposer à son parent, tout simplement parce qu’il n’a pas d’autre choix que de l’aimer, et il est programmé pour recevoir son amour et le chercher avec ardeur. Un enfant culpabilisera du mal qu’on lui fait plutôt qu’admettre que sa mère/son père est une mauvaise personne. Et c’est bien là le drame, l’enfant prend toute la responsabilité de ce qu’il juge inapte, mauvais, toxique… « Si maman/papa est méchante avec moi, c’est parce que je le mérite, je dois m’adapter pour que maman/papa puisse être gentille, je dois mériter son amour. »

J’ai, en revanche, trouvé intéressant de pointer les mères maltraitantes plutôt que les parents dans leur globalité. D’abord parce que la mère véhicule toujours cette image d’Epinal de l’amour inconditionnel. Ensuite parce que la mère ne sera que très rarement maltraitante comme peut l’être un père. C’est une généralité, mais c’est aussi une réalité. Du moins, je me suis reconnue dans le cas de ces enfants dont la mère est maltraitante mais de manière tellement insidieuse qu’il faut des années pour l’identifier. Les pères peuvent se comporter de la même manière, mais ça sera plus facilement admis (dans le sens que l’enfant pourra s’en plaindre tout en étant cru) alors que les mauvais traitements d’une mère ne seront que très rarement identifiés.

Il m’a fallu 35 ans pour comprendre à quel point ma mère est toxique. Je me retrouve face à une image très nette dont je ne comprends pas encore bien le contenu… Comme un voile qui tombe après des années de flou.
Je sais depuis très longtemps qu’elle n’a pas été une mère digne de ce nom, qu’elle a failli à son devoir de protection, qu’elle ne m’a pas mise en sécurité quand j’en avais besoin. Mais je découvre aujourd’hui quelle manipulatrice elle a été, niant ma souffrance, se l’appropriant… La façon qu’elle a eu de se placer comme victime, afin que je ne puisse rien lui reprocher à elle, si faible et démunie.
Je sais depuis toujours ou presque qu’elle n’est pas une mère, que je suis celle qui devait la protéger ou au moins partager son fardeau. Je ne réalise qu’aujourd’hui, avec les yeux d’une adulte qui peut comprendre, à quel point elle a été perverse. Au delà de la colère et de la tristesse que cela engendre légitimement chez moi, je déroule le fil de ma vie avec une lumière nouvelle. Je commence à comprendre certains de mes comportements, certaines de mes angoisses, certains de mes blocages.
C’est extrêmement douloureux, parce que je suis obligée de confronter ma vision idyllique de ma relation avec ma mère à la réalité glaciale et cruelle… Douloureux de se savoir mal-aimée, de ressentir encore la culpabilité de ne pas avoir su mériter son amour, sa bienveillance et sa protection. L’ambivalence des émotions de l’enfant qui se confrontent à la lucidité de l’adulte.
Je passe par toutes les couleurs, en ce moment. De l’agacement de ne découvrir tout ça qu’à mon âge… Pourquoi n’ai-je pas fait ce travail il y a dix ans, en même temps que le reste? Devoir faire preuve d’indulgence et de patience, deux qualités qui me manquent cruellement… De la tristesse profonde de n’avoir eu aucun parent, jamais… De n’avoir jamais eu personne pour me chérir comme j’en avais besoin. Et s’il y a eu des personnes sur mon chemin, mon oncle essentiellement, qui ont été une source de résilience, ils ne faisaient pas partie de mon quotidien et je n’ai découvert que très tard leur rôle sous-marin… De la colère, un peu, insuffisamment, face à la négation de l’évidence par l’intéressée. Le soulagement d’avoir brisé le lien, enfin et d’avoir pris mes distances. L’incrédulité face à des gestes, des paroles, des actions que je sais vrais mais qui dépassent l’entendement… Devoir admettre qu’avant d’avoir été victime de mes bourreaux, j’ai été sa victime à elle, qui a permis les abus. Admettre que son comportement vis à vis de moi a été aussi dramatique que ce qui m’a été infligé par ailleurs… Mais qu’elle a été si maline, qu’il reste extrêmement difficile de nommer ce qu’elle m’a fait. Et il m’a fallu 35 ans pour enfin percevoir l’imperceptible.

Je me sens aujourd’hui comme une sorte de John Doe, sans identité propre. Celle que j’étais n’a jamais vraiment existé. Alors qui suis-je au juste? Une coquille vide, comme le dit une femme dans le documentaire… Une sorte de Saquedeneu d’émotions diverses, sans passé, avec quel avenir?
Je suis persuadée que si j’avais eu ces révélations sur mon vécu avant d’avoir des enfants, je n’aurais jamais pris le risque de devenir mère moi-même. Paradoxalement, c’est justement le fait d’avoir des enfants, tout particulièrement Mouflette, qui m’a fait prendre conscience de chacune des strates du passé et qui m’a permis de prendre les décisions qui s’imposaient.
Je suis très secouée et je vis dans une angoisse presque maladive de reproduire ne serait-ce qu’un peu de ce que l’on m’a imposé. La peur panique de transmettre un peu de ma souffrance à mes enfants, de ne pas savoir leur apporter l’amour, l’affection, la protection et la bienveillance dont ils ont besoin. De leur faire du mal, de planter en eux des graines toxiques qui feront d’eux des adultes malheureux. Je les regarde, ces petits trésors, et mon coeur ne peut s’empêcher de se tordre à l’idée qu’ils souffrent… Et pourtant, ils sont ce que j’ai de plus précieux, avec mon mari, ils m’aident à tenir debout, ils me donnent une raison de me lever le matin, ils me donnent le courage d’avancer, de cicatriser, d’aller bien, de devenir quelqu’un de bien, parce que c’est la seule solution pour qu’ils soient heureux.

Sans titre 20

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38 Discussions on
“Ces mères poisons…”
  • merci pour ce témoignage tellement puissant qui a du être difficile à livrer. J’ai vu cette émission qui m’a beaucoup touché. C’est un sujet encore peu abordé, tellement l’image de la mère protectrice est forte et le rôle de la mère central dans l’éducation des enfants.

    • Oui, cette image doit être brisée afin de libérer les paroles de ceux, beaucoup trop nombreux, à avoir été mal-aimés, mal-traités par une mère… Les pères n’ont pas seuls l’apanage de la violence…

  • Tes mots me serrent la gorge… Tellement. J’ai eu deux parents toxiques qui m’ont toujours demandé de les comprendre. Je n’ai pas été choyée, protégée, dorlotée. Ma mère était malade mais ne s’est jamais fait soignée. Mon père a fui tout ce qu’il a pu, et moi servant d’alibi à ses tromperies. Mon histoire de famille est moins pire, il n’y a pas eu d’inceste à proprement parler… Du moins pas comme l’entend le sens commun.
    Je sais le trou béant que laissent des parents qui n’ont pas protégé. Qui ont nié l’enfant que l’on a pu être. Tu vois j’ai encore beaucoup de mal à mettre des mots là-dessus.
    Ce qui est sûr c’est que la maternité fait ressortir tout ça et que l’on doit faire avec. Moi aussi au-dessus de ma tête plâne l’ombre de mes parents : j’ai tellement peur de faire du mal à mes enfants.
    Et puis du mal aussi à accepter les faits. je culpabilise encore aujourd’hui de souffrir de tout ça, je les minimise, et je m’en veux de ne pas entretenir une meilleure relation avec mes parents.
    Cela prend sans doute toute une vie… Je ne sais pas.

    bref, je t’envoie plein de bisous, des tonnes d’amour, des câlins <3

  • Ouh il est puissant cet article ! Tu m’as donné envie de regarder le documentaire du coup !

    Effectivement si tu as atteint le point de non retour avec ta maman, il faut sans doute en faire le deuil. Et pas question de culpabiliser pour tes enfants qui n’auront pas de relations « idéales » avec leur grand-mère.
    Long processus, le choc, le refus, la tristesse puis l’acceptation et enfin l’apaisement.
    Juste une question : ta maman lit elle ton blog ? As tu l’infime espoir (tout à fait légitime) de la faire réagir à travers ton article ? Est ce une dernière bouée lancée à la mer ?
    Je te souhaite beaucoup beaucoup de courage !

    • Ma mère connaissait mon blog. Le lit-elle encore, je ne sais pas… La connaissant, sans doute!
      Mais j’ai surtout décidé de ne pas (trop) me censurer au prétexte qu’elle peut me lire.
      Changer, je sais qu’elle ne le fera pas… J’attends depuis des années, je lui ai laissé un million de fois le bénéfice du doute… Maintenant, je sais qu’elle ne changera pas, qu’elle ne comprendra pas, qu’elle ne deviendra pas ce qu’elle n’a jamais été…
      Je connais très bien ses réactions si elle venait à lire ce texte… Et je n’attends rien de sa part. Peut-être éventuellement qu’elle comprenne que ma porte est définitivement fermée…

  • Article poignant. Je suis à 10000 lieux de ce que vous avez vécu donc je ne peux dire grand chose à part que je vous souhaite un grand courage, le chemin de l’acceptation et de la guérison est semé d’embûches, c’est le combat d’une vie. Vos enfants sont votre force.

  • Comme je me reconnais dans ton texte et comme j’imagine à quel point cela a été difficile à écrire pour toi !
    J’ai également eu une mère toxique, vicieuse et violente qui m’a demandée de partir de la maison (comme elle avait fait pour mon frère et ma soeur) à 19 ans et qui est allée au commissariat ensuite pour dire que j’avais fugué et qu’elle s’inquiétait.

    A cause d’elle, je sais que j’ai énormément de carences dans ma vie et comme toi j’ai la peur de reproduire et j’avoue me sentir parfois dépassée par cette colère qui est restée en moi.

    Depuis quelques semaines, je vais voir une sophrologue / hypnothérapeute pour m’aider à en finir définitivement avec tout ça et frâce à toi, je lis le livre Parents Toxiques dans lequel je me reconnais également énormément.

    Je te souhaite de continuer ton chemin, tu es sur la bonne voie ! Nous ne sommes pas responsables des actes de nos parents, c’est plus facile à dire qu’à accepter réellement mais à force de se le répéter nous y arriverons.

    Je t’envoie plein de courage et de soutien !

  • Bonjour,
    Tout d abord Merci pour ce billet empli d emotions et qui me fait raisonnance.
    Le pervers narcissique est partout : dans nos familles, au travail, dans les amis… et il faut être sacrément aguerri pour le reconnaître rapidement avant qu’il se nourrisse de notre mal ! La seule façon d en sortir est de couper, de faire le deuil malheureusement. .. Le temps est un grand allié. Vous êtes déjà une personne à part entière sauf que tout ça est caché derrière tout ce que vous soulevez.
    Soyez indulgente avec vous même ! Bonne journée.

  • Oh punaise…
    Mais c’est tellement ça.
    L’enfant qui comprend (bien sûr que l’on comprend que rien n’est normal ! Un enfant va à l’école et est socialisé, j’ai compris très tôt que chez moi, c’était clairement différent par rapport aux autres), les oncles (pour ma part, mes tantes) qui tentent de nous aider, la claque de la vérité qu’on se prend en pleine face quand on devient soi-même mère…
    Il est évident que je ne vais pas te contredire concernant cet article.
    Juste, bravo. Et merci.
    Je t’aime ma Mite.

  • Bravo pour cet article, bravo pour ces mots…
    Comme je comprends chacune des paroles sur la mère toxique. Quel courage d’avoir su couper les ponts !

  • Bonjour,
    je travaille en psychiatrie et je suis souvent confrontée aux victimes d’abus sexuels et à la perversion des parents. Cela arrive très souvent, contrairement à ce que l’on peut croire. Je voudrais juste vous dire de ne pas vous reprocher d’avoir mis autant de temps à comprendre certaines choses. Il vous a fallu le temps nécessaire pour l’entendre, le voir et le comprendre tout simplement parce que le cerveau a besoin d’un temps plus ou moins long pour s’adapter et accepter de se confronter à la réalité. D’être dans le flou était une forme de protection psychique, la censure n’est plus là, c’est que vous êtes prête à cheminer davantage. Je vous conseille de vous faire aider, et de poser des mots avec un thérapeute qui pourra vous accompagner dans ce long processus de deuil. Vous y arriverez. De vous positionner en tant que maman bienveillante démontre qu’il n’y a chez vous aucun trait de perversion dans votre personnalité. pas d’inquiétude à avoir. c’est compliqué de vous donner plus d’éléments par mail mais si beosin n’hésitez pas à me contacter personnellement :), Je vous souhaite bcp de courage, le chemin est rude et long mais pas infaisable. à bientôt.

    • Merci Christelle pour ce message rassurant.
      Très honnêtement, cela me semble difficile d’établir un tel diagnostic avec ce que vous pouvez lire sur mon blog, mais je comprends et apprécie que vous souhaitiez me rassurer, c’est vraiment adorable de votre part. 🙂
      Je crois, comme vous, que le flou s’est évaporé parce que je suis capable aujourd’hui d’affronter ce qu’il y a derrière… Mais le processus n’est pas facile à comprendre ni à accepter…

  • Ce documentaire m’a aussi beaucoup ouvert les yeux sur ma propre histoire… J’aime beaucoup ta comparaison avec cautériser une plaie. Effectivement, c’est une douleur pour amener à une cicatrisation saine. Du moins je l’espère.

  • A chaque fois que tu évoques ton passé, je suis fascinée par la mère que tu as su devenir. Tu as l’air si équilibrée dans tes rapports avec tes enfants ! Pas parfaite, mais tellement…. parfaitement normale. Bienveillante. Aimante. Protectrice.
    Je crois que tu n’as pas à t’en faire sur ce point. Tu as fait et feras des conneries avec tes enfants, mais des conneries normales dont ils se remettront, crois moi !
    Bon courage pour la suite du chemin.

      • C’est au moins ce que tu dégages.
        Et le simple fait que tu t’inquiètes de bien faire, ta peur de reproduire, ta fragilité consciente sont à mes yeux des preuves de ce que j’avance. Une mère toxique ne se pose pas de question, de toute façon ce n’est pas sa faute, ça ne peut pas être sa faute puisqu’elle est une victime… et c’est bien ça qui, en partie, la rend toxique !!
        Belle route.

  • Pas grand chose à dire à part te serrer virtuellement très fort et t’envoyer plein de pensées réconfortantes. Quelle vie tu as eu ! Je pense que tu peux être fière de l’adulte que tu es devenue. Évidemment que la peur de reproduire ne nous quitte pas, en tant que mère, mais je pense que c’est cette même peur qui nous permet de rester vigilante. Chaudes et douces pensées. <3

  • Je me retrouve dans ce que tu dis. Ce que j’ai vécu n’est pas comparable à ce que tu as vécu, je n’ai jamais souffert de violence physiques, mais ma mère a été très toxique également, et mon père aussi de par son absence et du fait qu’il a fermé les yeux sur beaucoup de choses. J’imagine que ce n’était pas son but, qu’elle n’en avait pas conscience (et je l’espère). J’ai été malheureuse la plus grande partie de ma vie. Prendre mon indépendance dès que j’ai pu a été la meilleure décision que j’ai prise de ma vie, même si ça m’a angoissée fortement (« est-ce que ma mère va s’en sortir seule, sans moi pour la protéger, pour la surveiller »?). Ce n’est pas normal de se poser ce genre de questions… Aujourd’hui, je suis maman depuis 3 ans, et pendant ses trois années, j’ai vraiment pris conscience des violences que j’ai vécues et des répercussions que ça a eu sur moi. Aujourd’hui, j’en veux énormément à mes parents. Mais ils ne le savent pas, car je ne pense pas qu’ils soient capables de comprendre ce que j’éprouve. Je veux que ma fille et mon futur enfant vivent loin de ces conflits familiaux. Alors je prends sur moi et j’essaie de garder l’église au milieu du village comme on dit. Et je me suis promise de garder comme but premier le bonheur et le bien-être de mes enfants. Cette situation a eu ça de bon que je prends l’exemple de mes parents comme le mauvais exemple, celui à ne surtout pas suivre. C’est triste et comme toi j’ai mis du temps à me rendre compte de tout ça, mais aujourd’hui j’essaie de prendre le recul nécessaire et de laisser au passé ce qui lui appartient. On verra jusque quand j’y arrive…

  • Il n’y a rien d’elle en toi au niveau éducation et amour. Rien. Et si ça ressort aujourd’hui c’est sûrement que tu ne pouvais pas tout gérer d’un coup. Les abus sexuels et les abus plus incidieux. Et c’est certainement aussi de voir son non accompagnement dans ce deuil qui a fait remonter certaines choses à la surface. Ce que tu as vécu est terrible. Il est normal que ça prenne du temps à extérioriser. Et malgré tout ce qu’elle t’a fait couper les ponts a sûrement été dur. D’autant qu’on a toujours espoir que les gens puissent changer….

  • Je suis extrêmement touchée par ce que tu écris… j’ai le même âge que toi, 3 enfants tous petits, et mon cœur se serre aussi à l’idée de ne pas réussir à leur apporter tout ce dont ils ont besoin.
    Ma mère n’a pas été la mère idéale, loin de là, mais elle a toujours agi avec amour pour moi, du plus loin que je me souvienne j’ai toujours su qu’elle m’aimait. Je mesure ma chance car, quelles que soient les souffrances ou les angoisses qui proviennent de mon enfance, dès lors que l’amour maternel est incontestable, ces souffrances ou angoisses qui s’expriment à l’âge adulte ne sont pas « traumatisantes ».
    Tout ça pour te dire que je ne peux certainement pas comprendre ce que tu ressens, mais que si tu entames à nouveau, pour la 2ème fois de ta vie, un long chemin, je te le souhaite reconstructeur, émancipateur et au final heureux. Je ne doutes pas que tu y arriveras, entourés de 5 personnes qui t’aiment autant !

  • 8 ans que je lis ton blog et pour moi bourreau ou mère toxique sont à mettre dans le même panier, qu’importe les liens du sang ça ne déverse que de la culpabilité, entretient l’espoir vain que ce lien est utile pour la génération suivante. Foutaise.
    C’est si vicieux.
    La délivrance sera une renaissance. Je te la souhaite rapide, car il est inutile de se maltraiter.

    • Merci Rose, je commence à penser comme toi, après des années à avoir pris ma mère pour une victime que je devais protéger (ma vie entière plus que des années).
      J’espère également que ma guérison sera rapide, mais je me laisse le temps aussi, car à vouloir aller trop vite les choses ne sont pas bien faites.
      Quoi qu’il en soit, même si cette période de ma vie n’est pas la plus facile, je me sens déjà soulagée et beaucoup plus sereine. La libération ne saurait tarder! 🙂

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