Une poule à petits pas… #ProjetFonteDesGlaces

Voilà deux mois que j’ai entamé un processus nouveau pour moi, visant à respecter mon corps, mes envies et mes besoins.
C’est une tornade émotionnelle et sensationnelle, comme d’habitude, mais moins violente que celle que j’ai pu ressentir l’année dernière. Disons que les choses aujourd’hui se manifestent différemment…

Il y a mon corps, d’un côté, qui s’est très légèrement allégé de deux bouteilles d’eau (pour rester sur mon étalon), qui « me parle », que j’arrive à respecter de mieux en mieux.
Et de l’autre côté, ma tête, qui se pose beaucoup de questions, qui réfléchit, qui analyse, qui peine à lâcher prise.

Ma tête et mon corps sont encore deux entités distinctes qui cohabitent avec difficulté, mais la relation tend à s’améliorer de jour en jour.

Depuis environ un mois, j’arrive à « m’écouter ». Je sais quand j’ai faim, je sais quand j’ai trop mangé. Je crois que je commence même à sentir quand j’ai atteint la fameuse et tant convoitée « satiété »!

En sortant des vacances (où j’avais mangé comme 12), j’ai été malade. Ca ressemblait à une gastro, mais je savais que ça n’en était pas une. Impossible d’expliquer comment, mais je savais que mon corps me hurlait « STOP!!! Je t’en supplie, prends soin de moi!!! » Comme s’il sentait que ma tête était enfin prête à l’écouter. Après 3/4 jours de régime « bouillon de poule », j’ai continué à écouter les messages de mon corps. Et il s’est passé des choses absolument surprenantes! Pour les gens normaux, cela doit ressembler au quotidien, mais pour la grosse hyperphage que je suis, cela ressemble à autant de petits miracles…

Un mercredi, après une journée avec tous mes enfants, usée et fatiguée, j’ai profité d’une sieste de ma marmaille pour me préparer un thé et des « cochonneries ». Comme la consigne de ma diététicienne est « mangez ce que vous voulez quand vous voulez », je l’ai suivi à la lettre.
J’ai mis une dizaine de Kinder divers (bueno, country, et consorts…) sur un petit plateau, à côté de mon thé.
Contrairement à d’habitude, j’ai pris le temps de les manger doucement afin de savourer le moment. D’une, je me suis rendue compte que c’est pas super bon, les kinder machins… Si la première bouchée est sympa, cela devient vite écœurant. DINGUE!! Moi, écœurée par du chocolat en prenant simplement le temps de ne pas les ingurgiter par 12. Okay, c’est fou…
De deux, après trois barres, j’en ai eu assez. Je n’ai pas arrêté de manger « pour ne pas grossir » ni « pour faire attention », mais parce que je n’en avais plus envie. Et je n’étais pas au bord de l’explosion comme à l’accoutumée.
J’étais simplement « rassasiée » de nourriture « doudou ». C’est un miracle car habituellement, j’aurais fini le plateau jusqu’à la nausée…

J’ai vécu plusieurs expériences similaires au cours de ces dernières semaines. Notamment une furieuse envie de « bonnes choses », de plats cuisinés sains, de cuisine asiatique « saine » (les salades plus que les plats frits disons…). Pas pour maigrir mais pour me faire du bien (et à ma famille évidemment).
Je me suis surprise à ne jamais me servir de fromage le soir, simplement par non envie.
J’ai aussi sauté plusieurs repas (« hannnnn, mais jamais il faut sauter un repas!!!!! ») et à manger à des heures décalées, quand j’avais à nouveau faim.
Il m’est arrivé de faire une orgie de chocolat à 16h (besoin émotionnel intense) et de sauter le dîner parce que je n’avais plus faim.

Je prends peu à peu confiance en mon corps qui sait tout simplement réguler ses besoins, pour peu que je l’écoute.
La communication n’est pas encore évidente, mais en comparaison d’il y a quelques mois, c’est sans commune mesure!
Et je me sens déjà mieux. Je n’ai perdu que trois kilos (en un mois au final), mais je me sens mieux dans mes vêtements et surtout, je me sens plus légère dans ma digestion. Je n’ai plus de maux de ventre, plus de nausées récurrentes, plus cette sensation d’être « trop remplie » presque en permanence.

Je me surprends à ne plus anticiper ma faim, mes besoins futurs… J’attends d’avoir faim, ou d’avoir envie. Ou plutôt si, j’anticipe mais dans le sens inverse. Avant, je me servais quatre fois trop pour être sûre d’en avoir assez pour me « remplir ». Aujourd’hui je me sers peu en me disant « si j’en veux encore, je me resservirai » et la plupart du temps, mes petites portions me suffisent.

C’est une vraie libération de savoir que j’ai le droit de manger ce que je veux, que rien ne m’est interdit, que je n’ai rien à compter, que mon corps « sait » et que je n’ai qu’à l’écouter.
Cela me semblait insurmontable d’écouter mon corps, comme si la connexion était absolument impossible… Mais c’est venu d’un coup, comme un déclic. Je pense que mes précédentes tentatives de régimes, notamment mon dernier WW m’a aidé à en arriver là « si vite ».

Paradoxalement, je sens la lourdeur de mon corps, il se fait douloureux, je sens chacun de mes muscles endoloris… C’est un peu pénible, mais je sais que c’est aussi un élément essentiel. Mon corps me parle, dans tous les domaines… Je l’ai tellement maltraité depuis des années, maintenant qu’il peut enfin me dire sa souffrance, il en profite.
Je prends aussi conscience de mes « contours » comme jamais, parce que je fais plus attention à moi, dans tous les sens du terme. Je me regarde dans le miroir. Même si je n’aime pas beaucoup ce que je vois, je me regarde avec toute la bienveillance que j’arrive à trouver. Je suis objective, mon corps est très laid, mais j’ai de l’empathie pour moi-même, je ne suis plus en colère… Même s’il est difficile de ne pas ressentir de dégoût pour ce corps difforme, je progresse sur ce point.
J’arrive aussi à prendre le temps de me mettre régulièrement de la crème, après chaque douche. Une crème qui sent bon, qui me fait plaisir, dont j’aime la texture sur mon corps. Je m’autorise des petits plaisirs simples, anodins, que je me refusais encore hier, parce que ce si gros corps ne me semblait pas le mériter.

Je réconcilie, peu à peu, mon corps et ma tête. Cela prend du temps, je n’en suis qu’au tout début! Mais je sens une amorce « irréversible »…

Depuis quelques semaines, j’ai un besoin irrépressible de ranger, faire le tri, laver (alors que tout était déjà plutôt bien rangé, mais passons)… C’est totalement compulsif, je me demande parfois dans quelle mesure ça ne devient pas pathologique, alors que j’en suis à re-ranger des trucs rangés 3 jours avant… Mais j’en ai besoin.
Je fais le ménage, au sens propre comme au figuré.
Et j’ai le sentiment de faire un peu la même chose dans mon corps: accepter que chaque chose soit à sa place, ne plus laisser rentrer n’importe quoi n’importe comment…
C’est à la fois puissant, comme processus, et très « doux »…
C’est déstabilisant car je n’ai pas l’habitude de fonctionner « en roues libres », moi qui suis tout le temps dans le contrôle… Mais c’est extrêmement agréable et libérateur de commencer à se faire confiance, savoir que le corps sait ce qu’il veut et savoir que la tête aussi. Je peux me faire confiance, m’écouter, accepter que ce qui est bon pour moi est en contradiction avec la raison.
La raison (du moins, l’intellect) me dit « il faut manger à tous les repas sinon tu vas grossir », « manger du chocolat c’est dangereux », « pose le Nutella, c’est dégueu », ou encore « ranger ce qui est déjà rangé est une perte de temps », mais j’en ai besoin, et je « sais » que j’ai raison de me faire une tartine de Nutella, de manger un macdo et de sauter un repas. Je sens que petit à petit, les choses se mettent en place. Le matin, à la place des céréales sucrées, je mange du pan de seigle avec de la purée d’amandes, parce que j’en ai envie. Je remarque que j’aime m’alimenter « sain », tout en ne me refusant pas des « écarts » régulièrement. Peu à peu, je troque les barres Kinder pour des biscuits faits maison. Et je m’intéresse de plus en plus aux recettes « IG bas » et healthy, parce que ça me rend heureuse de donner de bonnes choses à mon corps.

Je commence à voir mon corps comme un ami, comme une sorte de véhicule dont je dois prendre grand soin, parce qu’il va me suivre toute ma vie. Il n’est plus invisible, il n’est plus l’ennemi que je refuse de voir, dont je nie l’existence… Il est là, j’accepte ses manifestations, et je lui demande pardon pour tout le mal que je lui ai fait, tout en attendant de la bienveillance en retour…

C’est encore un peu schizophrène comme comportement… Mon intellect, ma tête et mon corps ne sont qu’une seule et même personne… Mais je me laisse le temps de me rassembler. Je suis sur la bonne voie. Je me sens en accord.

Tout n’est pas simple, j’ai encore de nombreuses crises existentielles dans lesquelles je me déteste et je hais mon corps. Il y a encore souvent de périodes où je me jette sur la nourriture et je me déteste de l’avoir fait. Je suis encore beaucoup trop à la recherche de la minceur, j’espère maigrir et j’ai encore beaucoup de pensées parasites…
Mais je fais de petits pas vers la bonne direction.
Et je suis si heureuse de m’être autorisé à prendre un rendez-vous chez une diététicienne « pas comme les autres ». Je reparlerai plus tard de cette méthode qui m’a convaincue il y a des années mais que je croyais « pas faite pour moi ».

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22 Discussions on
“Une poule à petits pas… #ProjetFonteDesGlaces”
  • J’ai lu le livre de Zermati il y a quelques mois/années et j’ai alors pensé que c’était une évidence, que tout ce qu’il disait était logique.
    Pourtant, après avoir essayé de suivre la méthode quelques jours, j’ai cruqu’elle n’était pas faite pour moi. Pas assez dirigée, pas assez encadrée… J’ai perdu ma motivation en me disant que ça ne servirait à rie, car je suis incapable d’écouter mon corps.
    Après d’autres régimes infructueux, cela fait quelques semaines que je repense à ce que j’avais lu et appris, et je me dis que j’y reviendrais bien. Je vais essayer de trouver une diététicienne du GROS dans ma région. Je pense qu’il me faut un accompagnement.
    En tout cas, je suis impatiente de lire tes autres articles sur le sujet et je te souhaite une très bonne continuation sur cette voie de la réconciliation avec ton corps et tout le reste!

      • 🙂
        Mon plus gros problèmes ces derniers mois, c’est la motivation. J’aimerais maigrir mais je n’arrive pas à me retenir de manger… Et mal en plus…
        Je pense qu’il y a une partie de stress et de fatigue là-dedans, mais clairement, ce n’est pas le moment de me frustrer. Alors peut-être qu’une méthode plus douce, où on peut manger ce qu’on veut à partir du moment où on s’écoute, me conviendra mieux. Enfin… Si j’arrive à m’écouter ^^’ Parce que je ne me souviens pas avoir un jour su reconnaître la satiété ni même distinguer l’envie de manger de la faim… :-/

        • Ce que j’aime dans cette approche, c’est le côté « à mon rythme ». Alors il est évident que pour l’impatiente que je suis, ne pas voir de résultat immédiat, c’est très frustrant… Mais c’est le seul moyen de se respecter…
          Déjà, la faim, c’est quelque chose de physique, que l’on ressent concrètement (je ne voyais pas la différence moi non plus il y a quelques mois). Alors que l’envie de manger, c’est plutôt dans la tête. Mais dans les deux cas, il faut « céder », ne surtout pas se frustrer… Car d’une manière ou d’une autre, le corps compensera… Et je le constate actuellement, j’ai de plus en plus de moment où je n’ai tout simplement pas envie de manger, où rien ne me tente, même si « c’est l’heure », même si j’ai la « tentation » juste sous mon nez. Déjà parce que je ne suis plus dans la restriction (et donc, non plus dans la frustration) et je sais que ce que je ne mange pas immédiatement, je pourrai le manger plus tard, quand j’aurai faim, quand je serai en mesure de l’apprécier. C’est un processus vraiment très étonnant à constater, cette reconnexion avec son corps… Je prends conscience que ce que je croyais aimer, je l’aimais en réalité parce que je ne prenais pas le temps de le déguster. Rien que prendre le temps de manger, de savourer, il s’opère un truc incroyable…
          Ma seule contrainte est de manger à table en prenant mon temps, de me servir de petites quantités (avec l’idée de me resservir ensuite) et c’est tout. Je mange CE QUE JE VEUX, QUAND JE VEUX. Le résultat est absolument bluffant… Mais il faut « être prêt », car cela a aussi des conséquences difficiles à gérer. Très positives, mais hard quoi…

          • J’attendrai tes prochains articles pour que tu nous parles de ces conséquences.
            Et de mon côté, je vais vraiment me renseigner et voir si je peux rencontrer un professionnel. Je n’étais pas loin d’être convaincue, mais ton enthousiasme a fait le reste!
            Merci!

  • Je ne sais pas par où commencer mais il y a des années que je te lis. Je porte un regard très bienveillant sur tes initiatives pour faire « fondre les glaces » et ta persévérance est quelque chose que j’admire profondément. Tout va bien se passer, tu te poses les bonnes questions, tu essaies de régler les soucis de base et non juste les conséquences. Tu vas en sortir grandie. Courage pour le reste de la route 🙂

    • Merci Cécile pour ton adorable message! 🙂
      Et merci d’avoir pointé ma « persévérance »… Je voyais mon parcours comme une série d’échecs, mais tu as mis un mot positif sur mon expérience et je t’en remercie! Comme quoi il y a toujours deux manières de voir les choses! 🙂

  • Hello you, ça fait plaisir de lire tout ceci …..Tu as fais du chemin dis donc, l’acceptation , est un mot qui prend beaucoup de sens quand il s’agit de soi ….Tu es bientôt en accord avec ton corps et je trouve ça très beau ……J’attends de te lire pour cette diététicienne pas comme les autres …..si tu pouvais m’aider ce serait génial ….Je te souhaite bonne continuation dans ton cheminement

  • Bonjour,
    tu vas trouver ca bizarre…j’ai (ai eu je ne sais pas/plus) longtemps le pb inverse: anorexie sévère puis anorexie/boulimie avec toujours un petit poids et une angoisse de grossir…
    Et ca fait quelques année déjà que j’écoute mon corps…mon mec en rigole: hier j’ai mangé trois paquets de gateaux (étalés dans une journée) en plus de mes autres repas….je lâche prise….je lâche prise et mon poids ne varie pas…enfin +2/-2 mais ca va…et moi aussi j’ai besoin de nourriture doudou…et bien tant pis et je m’en porte bien.
    Et ma fille de 19 mois est le meilleur exemple en la matière…un jour elle mangera beaucoup de fromage, l’autre des pom pot, aux heures où elle veut….des fruits, des légumes….des pâtes au petit déjeuner si elle a envie. Elle est parfaite. 86 cm, 12 kilos!
    elle connait sa faim et ses sensations. Je ne veux pas la perturber. Qui a dit qu’il fallait impérativement se contraindre…s’écouter et lâcher prise….
    Je te soutiens….
    (parfois j’ai encore des pbs a m’écouter, accepter mes envies/besoins….mais j’y arrive de plus en plus et je ne suis pas déçue)

    • Je ne trouve pas ça bizarre du tout… Je suis persuadée qu’anorexie et hyperphagie sont deux facettes d’une même « médaille »… Je ne sais pas comment on bascule d’un côté ou de l’autre, avant de grossir, je rêvais de devenir anorexique, je faisais tout pour, mais on ne tombe pas malade de ce que l’on veut, et j’ai basculé de l’autre côté.
      Le problème est similaire dans les deux cas: haine de son corps, besoin de contrôle excessif ou au contraire, perte de contrôle totale, la nourriture devient un enjeu vital, synonyme de problèmes…
      Alors non, ce que tu dis ne me surprend pas! 🙂 Et je suis très heureuse pour toi que tu aies réussi à atteindre ce lâcher prise et cette sérénité face à la nourriture!
      Comme tu le dis, nos enfants sont de parfaits modèles de sérénité face à la nourriture! C’est mon aînée qui m’a donné envie de ne surtout pas reproduire les schémas… Alors je suis grosse et je ne suis pas un « bon exemple », mais je tiens un discours anti-régime, anti « contrôle » qui, j’espère, lui permettra de garder son « intuition » naturelle…
      Je te soutiens également! 🙂

  • Je suis ton blog depuis longtemps et je voulais te remercier car tu m’as donné l’étincelle qui me manquait pour me lancer dans une remise à plat de mon alimentation. Les grossesses, le boulot à plein temps, la fatigue, la flemme, le déni… tout çà a fait que depuis 6 ans j’ai grossi. Et j’ai trouvé tout un tas de raisons pour l’expliquer et pour justifier le fait que je ne faisais rien pour changer les choses. Weight Watcher, Dukan, les trucs hyperprotéinés çà ne me disait rien. Mais par contre ton article sur Zermati çà a fait un déclic et j’ai été directement sur le site du GROS prendre un rdv (vu que je suis Toulousaine si çà se trouve on a la même diététicienne!). Çà fait 1 mois maintenant que je suis ses conseils et çà a été une révélation pour moi. Effectivement notre corps nous envoie pleins de signaux quand on l’écoute. Donc merci merci 🙂

  • Une chercheuse toulousaine (travaillant sur l’alimentation des fourmis et des souris) m’a dit un jour de commencer par me demander si j’avais faim ou si j’avais envie de manger. Dans le doute, boire un verre d’eau et se reposer la question 5 minutes après… Ca aide bien. Moi, j’ai souvent envie de manger!!!

    • Oui, ça marche bien quand on n’a pas de soucis avec la nourriture…
      Moi j’ai d’énormes soucis, et clairement, j’ai presque toujours envie de manger plus que faim… C’est tout un cheminement à réapprendre!!

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