Et si on décidait de s’aimer enfin?

Je ne sais pas bien depuis quand je déteste mon corps… Depuis toujours sans doute, je déteste mon corps autant que moi-même.
Dès le début de la pré-adolescence, j’ai honnis ce corps indigne, monstrueux, générateur de tant de sensations désagréables, tant de douleurs. Mon vécu est « particulier » et j’avais, en plus de la haine que beaucoup de jeunes filles ressentent, un dégoût profond pour moi-même.

Cela s’est traduit chez moi par des régimes à la pelle. Maigrir dans l’espoir de m’aimer enfin. Perdre trois kilos pour devenir jolie, et puis encore deux, et allez, un petit dernier et ça sera parfait! Et tout reprendre, avec un peu de bonus. Puis maigrir à nouveau. Puis regrossir.
Je rêvais de devenir anorexique, peut-être m’aurait-on accordé du crédit? Peut-être se serait-on inquiété pour moi? Peut-être m’aurait-on admiré? Alors je passais des jours sans manger, 24h, 36, 48, parfois 72h sans rien avaler, pas même une goutte d’eau, et me peser frénétiquement pour voir le poids descendre au fur et à mesure de la journée. Et craquer, boire un verre d’eau, se peser, avoir pris 200 grammes, hurler, se taper la tête contre les murs, se haïr d’avoir repris du poids, se ruer au macdo du coin pour s’enfiler deux menus Bigmac parce que « foutu pour foutu ». Et se détester de ce manque de volonté, ce n’est pourtant pas grand chose de se priver de nourriture pendant quelques jours, les anorexiques y arrivent, elles! Culpabiliser de ce manque de volonté, se voir comme un monstre dans le miroir, se jurer qu’on ne mangera plus jamais que des carottes à l’eau afin de maigrir et se jeter sur le premier paquet de gâteaux quelques heures après.

Mon poids m’obsède depuis aussi loin que je me souvienne. Petite, je rentrais le ventre pour ne surtout pas paraître obèse, parce que dès mon plus jeune âge, j’ai intégré les diktats, j’ai vu ma mère au régime, j’ai entendu ma mère se plaindre de ses rondeurs et des miennes, j’ai entendu mes parents vanter les jolis corps très minces des petites filles de mon entourage.
Mais je n’étais pas assez mince, moi, pas assez belle, pas assez intelligente, pas assez exubérante, trop timide, trop réservée, trop calme, trop rondouillette…
Allez, perds deux ou trois kilos et tu seras parfaite!

Je n’étais pourtant pas grosse, loin de là. J’ai gardé un IMC parfait jusqu’à mes 23 ans, avec pourtant toujours l’idée que j’étais beaucoup trop grosse. Sans doute parce que le concept d’IMC était inexistant ou pas assez répandu, je ne sais pas…
La seule fois où je me suis sentie proche du but, c’est à 20 ans, quelques mois après la naissance de ma fille, après un énième régime bidon, j’avais perdu 6 ou 7 kilos et je faisais 58 kilos, enfin, j’étais passée sous la barre des 60 et je rentrais ENFIN dans du 36. Cela n’a duré qu’une semaine ou deux, et j’ai ensuite passé tout mon temps à tenter de rentrer dans ce fameux pantalon que j’ai gardé comme le Saint Graal, LE but à atteindre, rentrer dedans à nouveau.
Alors que je suis persuadée aujourd’hui que mon poids de forme se trouvait entre 63 et 67 kilos (IMC entre 22 et 23,5, NORMAL donc!) Mais non, moi, je voulais être maigre, tellement maigre que l’on m’aurait supplié de me nourrir un peu plutôt que de m’enjoindre systématiquement à faire attention à mon poids, encore, toujours.

J’imagine que manger était à la fois un acte de rébellion, pour moi, ainsi qu’une façon de me détester encore un peu plus. La nourriture n’est devenu un refuge que lorsque j’ai passé 23 ans. Avant, c’était un enjeu, un outil de torture pur et dur. Je mangeais par frénésie de m’en être trop empêché les jours précédents. J’ai commencé à me priver de nourriture, sauter des repas, ne rien manger de la journée, à même pas 11 ans… J’avais déjà fait des régimes auparavant, mais j’ai vite compris que me priver amenait de l’attention, de l’inquiétude de la part de mon entourage, et je me sentais exister un peu.

Je ne pense pas que j’aurais pu devenir anorexique, je ne crois pas que l’on puisse choisir… Je suis devenue boulimique puis hyperphage. C’est une chance, en fin de compte, même si je ne le vivais pas ainsi sur le moment. Je souffre de troubles alimentaires depuis mon enfance et d’un rapport à mon corps absolument détestable. Mais au moins, je me suis sans doute un peu moins ruiné la santé qu’en me faisant vomir 6 fois par jour ou en devenant squelettique. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Enfin, une chance, tout est relatif, enchaîner les régimes yo-yo et arriver en obésité morbide, ma santé n’est pas vraiment enviable mais bon…

J’arrive à un point de saturation. Souvent, c’est mon corps que je ne supporte plus, trop imposant, trop encombrant, je suis tentée de le réduire à néant en me privant de nourriture comme jadis, en contrôlant tout ce que je mange et en culpabilisant au moindre écart. Mais désormais, c’est de ce mode de fonctionnement dont je suis lasse.
Non, les régimes ne font pas maigrir. Se priver, c’est entrer en restriction, c’est envoyer des signaux à son corps et à son inconscient, qui finiront par se venger. Lutter contre cela, soit c’est sans fin (et certaines personnes arrivent à rester au régime toute leur vie, ce que je ne leur envie pas), soit c’est impossible et on reprend le poids perdu avec souvent du bonus.

J’ai essayé tous les régimes imaginables, le « régime ananas », la cure de raisin, le régime d’une médecin nutritionniste qui m’avait dit que me nourrir d’une pomme, le soir, était un dîner largement suffisant et que je manquais de volonté si je n’y arrivais pas (j’avais 21 ans, une petite fille d’un an, j’étais étudiante et mère célibataire, c’est vrai qu’une pomme, point trop n’en faut…), le régime du Elle, celui de Femme Actuelle, le régime « Milical », les barres protéinées « humm c’est trop bon, mais putain, en fait c’est dégueulasse », les substituts de repas, le régime Dukan, et puis Weight Watcher, 7 fois… Le dernier a le mérite d’être équilibré, alors au moins, ça ne fout pas en l’air la santé et ça permet de réapprendre les bases. Mais cela reste un régime, avec contrôle, restriction, frustration, culpabilité quand « on craque » et reprise quasi inévitable, en témoignent toutes les personnes que j’ai retrouvé à chaque réinscription, qui avaient passé les dix dernières années à faire du yo-yo, comme moi, et à qui les animatrices promettaient que « cette fois, avec de la volonté, ça ira ».
Cette putain de volonté que l’on nous brandit à chaque écart, que l’on nous balance pour nous reprocher d’être gros, qui nous fait culpabiliser et nous détester encore un peu plus.
C’est un cercle vicieux, plus on se déteste, moins on est capable de se faire du bien, plus on se fait du mal, plus on se réfugie dans la nourriture, plus on grossi, plus on culpabilise, plus on se déteste, etc, etc…

Je ne veux plus me chercher d’excuses, je ne veux plus avoir à me justifier, je ne veux plus me détester, me faire du mal, culpabiliser d’être trop grosse, pas assez courageuse, trop molle, manquant de volonté. Je troque ma vie, avec tous mes antécédents, avec celle de ceux qui me jugent si sévèrement, et on en reparle. Portez mon fardeau et revenez m’expliquer la vie, je vous écoute!

Je suis grosse et j’ai le droit de m’aimer, je suis grosse et j’ai le droit de me trouver jolie et même de me trouver belle, et même de me trouver canon certains jours! Et si je me trouve bof bof d’autres jours, ce n’est pas à cause de mon embonpoint mais peut-être juste parce que c’est le lot de tout un chacun de ne pas se trouver au top chaque jour que la vie nous offre.
J’aimerais plus de modèles de filles grosses et jolies, rondes qui s’assument, des filles auxquelles je pourrais m’identifier et qui me permettraient de retrouver un peu d’estime pour mon corps « hors norme ».
Je me dis que le combat commence peut-être par moi-même, plus je me montrerai l’image d’une femme qui s’assume, qui vit, qui rigole, qui s’amuse, qui est heureuse et épanouie et plus les regards jugeant se feront rares ou au moins muets…

J’en ai ma claque de devoir m’excuser d’être grosse, parce que ce n’est pas la mode, parce que ce n’est pas « joli pour une femme », parce que je ne trouve ma taille que dans les magasins spécialisés, parce que « ce n’est pas bon pour ta santé » (c’est vrai que les régimes à répétition, avec reprise systématique, c’est génial pour la santé, PARDON!), parce que « avec un peu de bonne volonté, tu y arriveras », parce que « allez, des salades et du sport, c’est tout ce qu’il te faut! », et puis « si tu étais mince tu serais vraiment jolie! ». Et si j’avais juste le droit d’être grosse et de le rester? Est-ce que ça tuerait mes interlocuteur d’admettre que je peux être jolie ET grosse?? J’ai juste envie de laisser couler toutes ces remarques, mais ce n’est pas tous les jours facile… Et j’en ai marre de devoir être forte pour supporter les injonctions des autres. D’ailleurs, je n’y arrive plus et je deviens méchante. Ou disons plutôt que je commence à me défendre, ce qui n’est pas un mal.

Je suis consciente que l’acceptation et le renoncement à la minceur vont me demander beaucoup d’efforts. La semaine dernière, j’étais à fond sur la chirurgie « et si je n’arrive jamais à maigrir, au moins je peux me faire opérer? » mais soyons lucides, mettons que je sois candidate à la chirurgie bariatrique, j’ai parfaitement conscience que si je ne règle pas mes problèmes avant, je regrossirai… Ce n’est ni un bout de plastique ni un morceau d’estomac en moins qui me guériront de ma véritable maladie: les troubles alimentaires, la haine de moi-même, la détestation de mon corps.
Par chance, on ne peut pas se faire opérer sur un coup de tête.

Si je veux guérir aujourd’hui, ce n’est pas de l’obésité (qui est handicap comme un autre, subi, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent encore…) mais des troubles m’ayant amené là. Je veux m’aimer, je veux me trouver jolie, je veux me sentir valable malgré mon surpoids, je veux accepter mon corps avec ses qualités (parce que oui, il en a) et ses défauts. Je veux me foutre du regard des autres, de leurs jugements, de leurs critiques, même s’ils ne me facilitent pas la tâche. Je veux dire stop aux stéréotypes m’enjoignant à rentrer dans un moule formaté.
Je ne veux plus jamais faire de régime, je ne veux plus jamais me priver pour maigrir, je ne veux plus jamais me faire de mal. Je souhaite me libérer de toute cette pression, m’autoriser à prendre mon temps, faire le deuil du corps parfait.

Je vois une diététicienne depuis près de 5 mois. J’ai cessé de grossir et j’ai même perdu 4 kilos « sans rien faire ». J’ai fourni des efforts pour ne pas retomber dans la facilité d’un régime, j’apprends la patience, j’apprends, tout doucement, à ré apprivoiser mon corps et à lui faire confiance. Lui seul sait ce qui est bon pour moi. C’est très difficile, c’est très souvent décourageant parce que j’ai une vie de diktats à déconstruire, mais je suis convaincue que c’est l’unique façon de cesser de grossir.
Depuis mes 23 ans, j’ai pris 50 kilos. 30 en quelques mois, puis 20 de plus en 12 ans, tout doucement, en reprenant un peu plus de poids après chaque régime mené « efficacement ». Pour la première fois de ma vie, j’ai réussi à ne pas prendre un gramme depuis plusieurs mois tout en n’étant pas au régime. Même si une partie de mon esprit crie à l’imposture, je sais que cela représente un petit miracle et que je suis sur la bonne voie.
J’aurai des périodes de doutes, souvent, j’aurais envie de maigrir vite, mais je veux focaliser sur la patience et l’estime de moi. C’est bien plus difficile que tout ce que j’ai pu tenter par le passé, mais j’ai confiance.

gtitre 3

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32 Discussions on
“Et si on décidait de s’aimer enfin?”
  • Et bien moi, j’ai juste envie de te dire bravo! Bravo d’avoir réussi à exprimer tout cela et d’avoir réussi à supporter autant de souffrances liées à ton corps et de pouvoir encore rebondir! Moi je suis sûre que tu vas réussir. Je ne parle pas de réussir à maigrir mais de réussir à t’aimer comme tu es, en tout cas à t’accepter et à voir ta beauté. Et je suis d’accord, pour aimer son corps, il faut déjà s’aimer soi-même… C’est sûr, c’est difficile mais tu as déjà fait un tel chemin dans tes réflexions que tu y arriveras!
    Quant aux gens qui jugent… peut-être que c’est une façon de se rassurer eux-mêmes…

  • C’est tellement rassurant de lire que tu es sur une voie qui correspond à tes choix, tes envies… J’aimerais pouvoir me raisonner, mais le chemin à parcourir reste long.
    J’ai vu la même diététicienne que toi, 3 ou 4 fois. Mais j’ai abandonné, cela remuait trop de choses en moi, et je crois comme tu le dis, que cela me donne l’envie de me jeter dans la « facilité » d’un énième régime.
    20 kg pour ma part à perdre. Mais sur une minus d’1,56m, c’est beaucoup… Je fais peut-être une bourde, mais je crois que j’ai besoin de perdre une dizaine de kilos avant d’entamer cette « thérapie » avec elle. Ou alors ai-je peut-être juste besoin de temps… En tous cas, c’est très déstabilisant de réaliser que derrière ce que l’on pensait être juste un pb de poids, il y a une dynamique bien plus profonde et ancrée en nous. Et des prises de conscience de traumas qui étaient restés enfouis jusque là…
    Bref, je suivrai ton cheminement avec avidité. Tu m’a déjà donné le déclic d’accepter d’être prise en photo avec mes enfants, peut-être le prochain déclic sera-t-til d’oser me lancer sur la voie de la réconciliation avec moi-même.
    Merci pour tes écrits. Ils sont comme un cocon, ils me rassurent.
    Bises

    • Merci beaucoup Sarah, pour ton ressenti et ton témoignage.
      Moi aussi j’ai eu envie de reprendre un énième régime, j’ai même eu envie de me faire opérer. Je lui en ai parlé et elle m’a répondu avec beaucoup de bienveillance, cela m’a fait du bien. L’exercice qu’elle m’a fait faire sur la faim m’a révélé beaucoup de choses, outre le fait que l’exercice m’a fait paniquer, le fait d’avoir son débrieffing, ses encouragements (en réalité, contrairement à ce que je croyais, j’ai réussi l’exercice puisqu’on ne pouvait pas l’échouer! ^^), j’ai réalisé que je peux avoir confiance en mon corps et cessé de manger pour les mauvaises raisons (l’anticipation, la peur de moi-même, etc, etc…)
      J’étais prête à arrêter aussi, parce que ça remue beaucoup de choses et à l’approche de l’été, avec toutes ces injonctions à la minceur qui viennent de partout, j’envisageais de reprendre WW ou d’appeler un chirurgien (toujours dans la mesure!). Mais en fin de compte, je vais persévérer parce que je me sens prête.
      Je ne l’aurais pas été il y a 1, 3 ou 8 ans. Alors laisse toi le temps qu’il te faut. Cette méthode remue, bouscule, bouleverse, déstabilise… C’est dur à affronter, je trouve.
      Plein de courage à toi et merci! 🙂

      • Merci pour ta réponse… De la patience, du temps, de la bienveillance… J’y travaille. Je ne suis pas encore tout à fait prête à affronter ce que cela remue en moi… En attendant, je suis tes aventures ! 🙂

  • Ouch, l’article qui me met en pleine face tout ce que je refoule régulièrement ! Le « allez, deux ou trois kilos en moins et tu seras parfaite » fait particulièrement mal. Je l’ai entendu toute mon adolescence. De la part de ma mère, et de ma grand-mère… pourtant dans une famille que je pense « saine » d’un point de vue global. Finalement j’ai fait une phobie scolaire, je ne pouvais plus marcher, j’ai été très malade… et j’ai perdu cinq kilos. Qu’est-ce que ma mère était fière de moi ! Et puis quelques années après, +25kg. Ma mère ne me dit plus rien. Au moins c’est mieux que de la voir constamment surveiller mon assiette… Je ne lui en veux pas, nos parents font tous des erreurs. Par contre je me suis jurée que JAMAIS je ne ferai de réflexion à Léonie sur son poids juste pour une question d’esthétique. Je tiens à ce qu’elle mange équilibré, qu’elle fasse du sport. Mais son corps, je ne le jugerai pas, même si ça me brule les lèvres.
    Je suis heureuse d’apprendre que tu cherches à être juste bien comme tu es. Tu as raison de te trouver canon, tu es très jolie. Hâte de savoir d’ici quelques semaines / mois comment ça évolue. Mais pas trop de pression ! S’aimer soi c’est comme aimer l’autre, pas évident tous les jours, pour des raisons différentes, et il y a des hauts et des bas… L’essentiel c’est l’envie d’aimer (mille pardon pour la référence musicale pourrie). Plein de bises

    • Nos parents ne sont pas parfaits non, et je comprends que tu ne leur en veuilles pas pour cela. 🙂
      Ici c’est plus complexe, et sans lui en vouloir (j’ai bien d’autres griefs plus graves), je sais que mon surpoids ne sort pas de nulle part.
      Merci pour les références pourries lol! 😉 Je te souhaite plein de belles choses à toi aussi!

  • Bonjour, vous semblez avoir bien cerné vos attentes, vos besoins, vos refus. C’est une belle réussite en soi !
    Sans vouloir offenser ceux l’ont faite, je ne comprends sincèrement pas la chirurgie bariatrique : si je ne me trompe pas, les capacités alimentaires étant rendues anormalement faibles, cela revient à faire pour la vie un régime ultra sévère, non ? Sans compter tous les risques corolaires. Enfin je dis ça, je ne suis pas à leur place, et chacun fait comme il le sent. Moi non plus je n’aime pas qu’on me fasse la leçon !
    La solution que j’ai choisie pour devenir « une obèse mince » (un médecin m’a appris qu’on est physiologiquement en quelque sorte obèse pour la vie) est de changer mon mode de vie pour toujours, mais si elle me convient ce n’est certainement pas une vérité absolue. D’ailleurs je ne me trouve pas mieux qu’avant, presque moins bien à certains égards, par contre je suis littéralement « bien dans mon corps », qui ne me fait plus atrocement souffrir au moindre mouvement, point de départ de mon envie de changer.
    Il n’y a pas de recette universelle au bonheur, ni à la beauté ou à la santé, cela se saurait !
    Bref vous avez raison, aimons nous, et aussi notre prochain, ça ne peut pas faire de mal (sauf s’il nous saoule trop auquel cas une petite paire de claques thérapeutique…:p)

    • Héhé!
      Pour la chirurgie, je crois que c’est la solution du désespoir. Quand on est trop malade, qu’on en peut plus, qu’on a tout essayé… Je ne tire pas un trait dessus, si ma santé commence à partir à volo, je me pencherai sur la question…
      Je crois qu’il faut une énorme dose de courage pour décider de se faire opérer car, comme vous dites, cela change radicalement sa façon de s’alimenter. Personnellement, je ne suis pas prête à de tels sacrifices si ma santé ne l’exige pas.

      • Bonjour, si tu es en obésité morbide comme tu le dis ta santé est déjà en péril.

        Je suis d’accord, il faut beaucoup de courage, ce n’est pas une décision facile a prendre, j’ai mis deux ans et demi à prendre la décision de me faire opérer.
        La première fois que mon medecin traitant m’a parlé de la chirurgie bariatrique j’en ai pleuré, c’était hors de question, c’était pour moi une boucherie, une mutilisation.
        Puis, l’idée à fait son chemin, avec des rencontres, de la recherche d’information et surtout le choix du bon chirurgien.
        Je prenais davantage de risque à rester comme ça qu’en me faisant opérer.

        Je me suis fais opérer d’un by pass il y a deux ans et demi, ma vie a complétement changé, je suis passée de 123 kilos à 60 kilos pour 1m65.
        Je ne survis plus, je vis à 200% et surtout j’ose !
        Oser c’est vraiment le mot clé pour moi par rapport à cette opération !
        J’ose courir, j’ose l’accrobranche, j’ose le vélo, j’ose les sorties scolaires avec les enfants, j’ose les parcs d’attractions, j’ose la piscine et les virées shopping entre amies,
        J’ose les robes, j’ose être féminine, bref j’ose être moi, tout simplement !
        Mes enfants et mon mari sont tellement contents de cette transformation, je me sens mieux, je suis apaisée. Je ne suis plus la maman assise sur un banc au parc, je joue au foot, au basket…
        Il y a 3 ans j’étais tout le temps essouflée, je me faisais des entorces aux chevilles plusieurs fois par an, aujourd’hui je cours 5 kilométres 3 fois par semaine. Je viens de m’inscrire à la course La parisienne.
        C’est une nouvelle vie que je mords à pleines dents.
        Avant je m’oubliais complétement, maintenant je me fais plaisir. La carapace que je m’étais forgée a disparu, je me sens plus à l’aise, mes relations amicales et professionnelles ont pris un nouvel essor, quand on s’aime enfin, on prend confiance en soi et les barrières tombent.
        J’avais aussi beaucoup de colère en moi, le fait d’en être arrivé là, à ce poids, le regard des autres, je maigrissais de 20 kilos, j’en reprenais 30 voir plus…
        Aujourd’hui je me sens sereine, apaisée.

        Bien sûre le chemin n’a pas été uniquement pavé de roses :
        J’ai enormément angoissé avant l’opération
        Apprivoiser mon nouveau corps, les nouveaux regards n’a pas été facile au début, la reprise du sport, notament du fitness m’a beaucoup aider à me sentir mieux dans ma peau.
        La fatigue est présente certains jours, mais rien d’insurmontable.
        L’opération n’est pas un coup de baguette magique, il faut modifier ses habitudes alimentaires, faire du sport et être suivi médicalement à vie.

        Niveau alimentation : il n’y a rien de contraignant, je mange de tout mais en petite quantité.
        Je ne dois pas boire une demi-heure avant les repas, ni une demi-heure après.
        Seul interdit : les boissons gazeuses qui sont à proscire à vie.
        Je dois prendre des vitamines à vie : 2 gélules par jour ce n’est pas la fin du monde.

        Le mot régime n’existe plus, je mange sereinement sans scrupule.
        Je suis très bien suivie par une nutritionniste et mon chirugien avec des prises de sangs tous les 3 mois au début, tous les 6 mois, puis maintenant tous les ans pour vérifier d’éventuelles carences.

        Bref, tu l’as compris, je ne regrette absolument pas mon opération ! Mon seul regret c’est de ne pas l’avoir fait avant (je me suis fait opérer à 40 ans).

        Je n’essaie pas de te convaincre, je voulais juste te raconter mon parcours.
        C’est ton terme « solution du désespoir » qui m’a fait trésaillir, car me concerant je dirais plutôt que ça été la solution de l’espoir.
        L’espoir de pouvoir commencer une nouvelle vie, d’être en meilleure santé. Mon chirurgien me dis que j’ai gagné au grand minimum 10 ans d’espérance de vie.

        • J’ai surtout utilisé ce terme parce que je pense que pour en arriver à la chirurgie, il faut avoir tout essayé et se trouver dans une sorte de « résignation ». Cela n’empêche aucunement le courage qu’il y a derrière cette décision, bien entendu.
          Pour le moment, je ne suis pas prête. Je ne pense pas « avoir tout essayé ». Mais j’en ai parlé avec ma diététicienne, et on s’est mise d’accord pour dire que si d’ici un an ou deux, je n’ai fait aucun progrès, alors je songerai sérieusement à la chirurgie. Je veux me laisser une chance de tenter la bienveillance et l’acceptation. Tout en m’autorisant à échouer également dans cette voie!
          Je vous félicite pour votre parcours qui force le respect et qui, bien évidemment, fait un peu rêver, vu ainsi! 🙂

          • Merci pour ta réponse.
            Sache que le processus pour se faire opérer est très long en tout cas.
            Je te souhaite de réussir ton parcours, merci de partager tout cela avec nous.
            Au plaisir de te lire.
            Mélanie

  • Comme tu le dis, « nous nous ressemblons beaucoup ». La proximité de publication de nos deux articles et d’ailleurs assez rigolote. Je pensais pas que je réussirais à avoir les mots justes un jour tout en étant suffisamment concise sur mon blog pour parler de mon trouble sans faire chier les lectrices.

    Ton mental te poussera toujours du mauvais côté de la balance pour tester tes limites, et voir si vraiment tu es plus forte que lui. Je pense que nous avons sans doute des Ego qui nous « challenge » beaucoup plus que ceux des gens n’ayant pas de problème d’amour propre.

    C’est comme ça, ça fait partie de nous. Ton chemin en tout cas mérite d’être salué, tu fais un beau parcours.

    • C’est la réflexion que je me suis faites, quand j’ai lu ton article, je venais de finir le mien (je n’ai pas plagié, promis…;-))
      Mon mental est une arme, à la fois destructeur et me poussant vers l’avant. Difficile à expliquer, la cohabitation n’est pas toujours facile! 😉
      J’espère que nous vaincrons. J’en prends le chemin, j’en suis consciente et ça me fait « drôle » de voir que j’avance pour de vrai cette fois, tout en envisageant les bas et les hauts avec une certaine sérénité.
      Je te souhaite de trouver le chemin vers la paix également, même s’il est long et tortueux. <3

  • Je me suis permise d’imprimer ton texte pour le faire lire à mes proches car il décrit EXACTEMENT mon histoire alimentaire.
    aujourd’hui je suis dans une démarche d’auto bienveillance mais même mes proches ne comprennent pas ce laisser aller (il suffirait que je me reprenne en main, un ptit régime et hop….)
    je suis tellement lasse…

    chez moi les mots restent bloqués, je ne peux donc pas expliquer comme tu le fais si bien.
    merci donc pour ce texte, merci pour tous tes écrits en fait, dans lesquels je me retrouve souvent, même si la vie m’a quand même plus épargnée que tpi.

    • C’est fait pour ça! Si cela peut aider ton entourage à comprendre, j’en serais ravie! 🙂
      Le soutien des proche est tellement important dans une telle démarche…
      Mon mari a un peu de mal à voir où cela va me mener, mais il respecte et me soutient. C’est précieux.

  • Te fais tu aider par une équipe spécialisée en éducation thérapeutique? Trop de pseudo professionnels pensent encore que de faire maigrir une personne obèse est la solution à tous ses pbs. Merci pour ton article

  • Quand on voit le lien bien établi à ce jour entre obésité morbide et antécédents d’abus sexuels, je trouve ça honteux que des soi disant professionnels proposent des régimes et parlent de  » manque de motivation « 

  • Oh la claque, comme cet article me parle! Je suis dans le même cheminement, c’est de loin pas facile tous les jours mais j’avance, petit à petit je crois…
    Vos écrits me font beaucoup de bien, un grand merci et bravo pour vos progrès!

  • ta phrase « C’est un cercle vicieux, plus on se déteste, moins on est capable de se faire du bien, plus on se fait du mal, plus on se réfugie dans la nourriture, plus on grossi, plus on culpabilise, plus on se déteste, etc, etc… »résume très bien la situation de beaucoup et quelque soit le poid . c’est en fait un sentiment intérieur à force d’avoir été mis à l’écart, d’être « rabaissé », « comparé » au lieu d’être juste apprécier par ceux que nous aimons..alors forcément adulte nous n’avons plus de repérés que ceux donner enfant ….. quand je pense qu’on subit tellement de chose et qu’on nous encourage pas , non ,toujours plus et encore plus , alors forcément physiquement ou psychologiquement cela ne fonctionne plus on ne se voit plus de la même façon. Et là encore on ne nous comprend pas . très très bel écrit que voici !du courage , tu ouvres ton cœur et on se retrouve forcément dedans pour une chose ou une autre . S’aimer semble facile alors que non c’est très complexe .Alors bravo !! pouvoir s’aimer ne pas se faire mal se détester cela vaux mieux que tout les régimes du monde !!!! (aussi bien que pour maigrir que grossir ) . Apprendre a s’aimer c’est le début d’un grand changement!!! apprendre a s’aimer c’est ensuite apprendre a avancer et se libérer du poids……sur ton cœur et je pense que tu en a eu gros !!! pleins pleins de belles choses a toi !!

  • Merci pour cet article, comme beaucoup de personnes, je m’y retrouve plus que bien.

    Personnellement, j’ai un parcours un peu inverse, je me suis toujours vu grossir mais sans essayer d’aller contre (je n’ai jamais fait de régime). L’acceptation ‘je suis grosse, c’est comme ça, si ça ne vous plait pas, regardez ailleurs !) s’est installée petit à petit. Quand je dis « acceptation » c’est d’accepter le fait d’être grosse. C’est une réalité aussi vrai que je mesure 1.80m. A ce jour, j’ai envie et besoin de maigrir car je me sens douloureuse dans mon corps et en quelque sorte bridée (endurance, résistance) Comme toi je passe par des phases CHIRURGIE puis « non faut que je m’accepte » puis « et si j’essayais de réduire ci, de manger + de ça » et encore « bon faut que je bouge + » (celui là ne peut pas faire de mal ceci dit :p)

    Bref.. C’est un très long chemin.

    Encore merci pour ton texte, c’est réconfortant de voir qu’on n’est pas seul(e)s.

  • Bonjour,
    J’avais du mal à aimer mon corps lorsque j’étais adolescente. Finalement, je me suis persuadée que d’autres personnes étaient moins bien faites que moi et que je devais m’aimer comme je suis. Ça m’a pris du temps, mais j’ai réussi.

  • Waow waow waow!
    Je te remercie pour tes articles qui me parlent beaucoup. J’ai un parcours similaire au niveau des régimes et effet yoyo. En quelques mots, mes troubles alimentaires ont commencé quand j’avais 4 ans. Après un abus sexuel (que je n’ai jamais osé avouer à ma famille), je me suis mise à manger des aliments blancs avec peu de goût et d’odeur (tu m’étonnes). J’ai osé les « couleurs » des aliments à la puberté (bien!). A cela s’ajoutent les remarques très encourageantes et bienveillantes de ma mère (qui a toujours fait preuve de beaucoup de finesse dans ses propos) ; elle me disait avec une mine de dégoût, quand j’étais enfant : « oh mais avec tes hanches si larges j’espère que tu ne vas pas ressembler à ta grand-mère paternelle!!! » (qui était très ronde). J’ai donc commencé mon premier régime à 12-13 ans car je me trouvais grosse, alors que mon poids était tout à fait normal. Aujourd’hui j’ai la cinquantaine, suis hyperphagique et… 40 kilos à déposer (je n’aime pas le mot perdre). Je consulte un diététicien du GROS depuis quelques semaines et te lire me fait chaud au cœur!
    Je nous souhaite sincèrement d’avancer sur ce chemin de réconciliation avec nos corps et me réjouis de lire tes prochains textes.

    • Beaucoup de courage à toi! Les mères peuvent être le pire poison (et les pères évidemment) quand il s’agit du poids…
      J’ai fait beaucoup de prgrès cet été et je vais en parler bientôt (je n’ai pas perdu un gramme, mais ça avance dans la tête, ce qui est déjà énorme!)

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