Merci pour cet éclairage. Effectivement on entend beaucoup de chose à ce propos et ton analyse est très pertinente. Quand tu dis : – Porter plainte permet à la victime de dire à son agresseur « je sais qui tu es, je n’ai pas oublié ce que tu m’as fait, je n’ai plus peur de toi ». Je me demande : Puisqu’il n’y a pas d’enquête (tu le dis plus haut) : l’agresseur est-il informé néanmoins qu’une plainte a été déposée à son encontre ? Je comprends tout à fait la portée symbolique par ailleurs, mais je me pose la question. Merci d’éclairer ma lanterne pénale. C’est toujours utile de comprendre comment se tient la justice. Merci, Répondre
Merci Fanchette pour ton commentaire. Je ne peux pas être catégorique, mais je pense que oui, celui contre lequel la plainte est portée est mis au courant, libre à lui d’auditionner ou non. L’inverse me paraîtrait très surprenant, car même s’il y a prescription, celui contre qui la plainte est portée a le droit de savoir que quelqu’un a un grief contre lui… Mais on ne voit pas ce genre de détails en cours encore donc c’est compliqué de te répondre! 😉 Répondre
Merci pour ta franche réponse. Je serai contente d’avoir un jour la réponse – si j’ai l’occasion de le savoir je viendra te partager l’info. Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’en tant que « mis en cause » on aurait le droit de savoir que quelqu’un nous en veut… Mais s’il n’y a pas d’enquête, je me demande qui viendrait t’en informer : pas la gendarmerie/police donc en l’absence d’enquête ; cela pourrait-il être le tribunal directement – vu le manque de moyen et de temps dans les tribunaux ça me semblerait difficile ? Pour témoignage : dans le tribunal dont je dépends, les greffiers sont tellement débordé que les rendus de justice ne sont parfois pas communiqués avant des mois (et pour cela encore faut-il qu’il y ai des cartouches d’encre dans l’imprimante – situation vécue) Répondre
En fait ça dépend si la victime donne la date des faits ou non, je pense… Soit elle le dit et la personne recevant sa plainte sait tout de suite qu’il y a prescription… Mais pourra tout de même entendre le mis en cause pour clore le dossier. Soit la victime ne donne pas la date (pour une raison quelconque), et là, une enquête sera ouverte puis refermée aussitôt après que la prescription ait été mise en exergue. J’ai vécu un truc du genre il y a fort fort longtemps, mon ex-mari a porté plainte contre moi pour non présentation d’enfant alors que j’étais partie en vacances (ma semaine de vacances). Il n’a pas eu à prouver que c’était bien sa semaine, j’ai donc été convoquée et l’affaire a été classée immédiatement après que j’ai prouvé, jugement en main, qu’il était venu chercher sa fille pendant MA semaine. En théorie c’est au demandeur de prouver (donc à lui), je n’aurais pas dû être convoquée mais je l’ai été quand même. J’imagine que le mécanisme est le même en cas de prescription… Pour les décisions, ça craint… Répondre
Je pense que tu as raison, la plainte, même après prescription, est un symbole fort d’acceptation. Acceptation de son statut de victime, qui, à mon sens, est un premier pas vers la guérison… merci pour ton avis et ton témoignage. Bises Virginie Répondre
Pourquoi porter plainte après la prescription : 1. Beaucoup de victimes ont une amnésie traumatique et se souviennent des faits en moyenne 15 ans après 2. Le jour ou tout est remonté à la surface il faut avoir la force et le courage de porter plainte, certaines victimes doivent suivre une thérapie pour se sentir capable d’affronter un système juridique de m***e qui remets en doute sans cesse la paroles des victimes, les thérapies peuvent durer plusieurs mois voire plusieurs années. 3. Le silence qui rend la vie insupportable une fois le ras-le-bol atteint la victime porte plainte tard. Moi même ayant subi des viols et agressions sexuelles de mes 6 à 9 ans tout est remonté à la surface il y a 1 an j’ai 34 ans aujourd’hui et je ne me sens pas prête à porter plainte dans l’immédiat il me reste 4 ans (même 3 ans puisque je vais avoir 35 ans) je suis en pleine thérapie et j’espère trouver la force de le faire bientôt, mon agresseur est un membre de ma famille depuis que j’ai dénoncer ses actes je m’en prends plein la g***le tout le monde m’a tourné le dos alors que je suis la VICTIME, dur de trouver la force de porter plainte quand toute votre famille est contre vous . Donc ce n’est pas compliqué à comprendre pourquoi les victimes portent plainte après prescription malheureusement. Répondre
Notez que c’est exactement ce que je dis dans l’article. 🙂 Merci de venir étayer mon propos avec votre témoignage. Je vous souhaite de trouver la force de porter plainte, c’est un acte qui demande un courage dont on ne se croit pas capable mais qui est incroyablement libérateur et salvateur. Répondre
Un immense merci pour cet éclairage. Je viens à peine de comprendre que ce que j’ai subi enfant était des atteintes sexuelles, donc des faits graves (alors qu’ils ont été minimisés à l’époque -y compris par moi- oui « j’ai pas été violée » quoi). Merci BalanceTonPorc et MeToo !!! Je viens d’avoir 39 ans, donc… trop tard en effet pour des poursuites. Mais ton article fait écho dans le sens où je me demandais si cela pouvait servir à quelque chose de dénoncer les faits. Pour moi sans doute. A moi de trouver la réponse maintenant, avec des informations éclairées. Répondre
Je te souhaite beaucoup de courage pour tes démarches… Je sais combien il est « facile » de minimiser et comme c’est dur de sortir de ce déni… Tu as tout mon soutien <3 Répondre
Bonsoir, Je viens de découvrir votre article et il m’a tout de suite interpellée. Ayant été victime d’une homme lorsque j’avais 16 ans (attouchements donc agression sexuelle), j’ai gardée le silence pendant 13 ans. Par honte, par culpabilité et aussi parce que j’ai minimisé totalement ce qui m’étais arrivé. Je suis tombée sous une emprise psychologique qui m’a totalement bloquée pendant des années. Lorsque j’ai pris conscience de la gravité de ce qui m’est arrivé, c’était trop tard… la prescription était entré en jeu depuis un peu plus d’un an… J’avais jusqu’à mes 28 ans pour porter plainte et pourtant j’ai quand même déposé plainte. Même si ma plainte a directement été classée sans suite pour cause de prescription, ça était un soulagement, un soulagement d’avoir pu au moins acter sur un procès verbal ce qui m’est arrivé, un soulagement d’avoir quand même dénoncé les faits à la justice car je sais que grâce à ma plainte mon agresseur et maintenant connu de la justice même si pénalement il ne risque plus rien, mais qu’un moindre faux pas mon procés verbal va ressortir. Porter plainte même après la prescription, c’est aussi reprendre une forme de pouvoir face à son agresseur même si les poursuites pénal ne sont plus possible et d’apporter une preuve en plus si jamais une autre victime dépose plainte contre lui. Répondre
Merci beaucoup pour ce témoignage qui vient appuyer mes propos. Je suis certaine en effet que la plainte peut avoir un vrai effet « thérapeutique ». Et je n’avais pas pensé au fait que cela pourrait servivr aux victimes ultérieures mais c’est vrai! Répondre
9/11/21. Bonjour, J’ai subi un harcélement sexuel de mon gendre. Il y a 25-30 ans. Je me suis tue afin que ma fille, sa femme, ne sois pas malheureuse. Aujourd’hui, nos relations avec ma fille Sophie sont mauvaises. Je ne la vois plus; habitant dans les deux sèvres et moi charente maritime, lorsqu’ils venaient sur quelques jours c’est les seuls moments pour voir ma fille. Je pense de plus en plus, qu’étant donné que je l’ai repoussé et refuser ses comportements indécents et inadmissibles il me punit en me privant de Sophie. Elle ne conduit pas donc il a tout le loisir d’accepter ou refuser tout déplacements. Il contrôle ses allers et venues refusant même parfois de l’accompagner chez le toubib. En fait, il fait preuve de harcélement sexuel mais aussi de harcélement psychologique et manipule sa femme de façons systématiques. Il est tellement néfaste qu’on pourrait le poursuivre dans bien des domaines et, en toute sincérité, cet individu ne mérite pas d’exister!!! oui, c’est fort, très fort mais ma haine, ma répugnance et mon aversion à son encontre sont telles qu’elles finiront par me détruire si je ne fais quelque chose pour stopper ce malaise. Cet être est ABJECT mais comment mettre un terme à ses agissements? Qui peut l’arrêter et comment?? Ce témoignage ne se limite pas au harcélement sexuel qu’il m’a fait subir et je ne sais si vous pourrez me guider et m’aider dans d’éventuelles démarches à suivre. Merci Répondre
Bonjour, Je pense qu’il y a une petite erreur dans le calcul de la prescription. Si je ne me trompe pas c’est 30 ans à partir de la majorité, donc de 18 ans. 18 ans +30 ans font 48 et non 38 ou alors expliquez-moi … mais même comme ça, c’est tout de même une épreuve. Moi j’ai 51 ans, bientôt 52 le mois prochain et je n’ai jamais fait la démarche car je sais que pour mon entourage ce sera moi la fautive. Aujourd’hui, j’ai bien l’intention de me « guérir » de tout ça . Juste je ne sais pas encore comment. Merci en tous cas pour ces précisions. Répondre