Ma rentrée à l’Ecole des avocats

Après deux semaines de vacances de Noël mouvementées, joyeuses mais pas vraiment reposantes, le moment tant attendu de la rentrée est enfin arrivé! La rentrée à l’école pour mes enfants. La rentrée à l’école des avocats pour moi.

Je voulais venir en parler ici avant mais j’ai beaucoup de mal à m’adapter à ce nouveau rythme et je n’ai pas du tout eu le temps d’écrire. Je n’ai plus le temps de grand chose, à vrai dire… J’ai commencé un livre début janvier et je ne l’ai toujours pas terminé, par exemple (et il ne fait que 160 pages pourtant!).

Ma rentrée s’est déroulée en trois temps. Tout d’abord, nous avons eu un discours de bienvenue en présence de notre parrain de promotion (Marc Bonnant cette année. Un bâtonnier Suisse. Les avocats toulousains ne devaient pas être dispos) et nous avons prêté serment devant la Cour d’appel de Toulouse. Ensuite, nous avons eu une semaine d’intégration avec des cours de théâtre et une représentation finale. Enfin, nous avons entamé le vif du sujet avec des cours, des vrais.

La prestation de serment

Lors de la rentrée officielle, le lundi 13 janvier, nous avons donc assisté le matin aux divers discours de bienvenue du président de l’EDASOP (l’école des avocats du sud-ouest-Pyrénées), de notre parrain de promotion ainsi que des responsables des pôles pédagogiques (pénal, social, construction et immobilier, affaires, famille, administratif).

L’après-midi, nous avions tous rendez-vous à la Cour d’appel de Toulouse afin de prêter ce que l’on appelle entre nous « Le petit serment ». Il s’agit d’un premier serment visant à nous faire jurer de respecter le secret professionnel et la confidentialité des affaires que nous aurons à connaître lors de nos stages ou même à l’école. C’est un serment qui en soi n’a rien de petit dans la mesure où il vaut pour toute notre vie d’avocat! Nous ne prêterons plus serment à ce sujet ultérieurement.

C’était un beau moment très solennel, émouvant et gratifiant! Nous avons prêté serment dans une très belle et ancienne salle d’audience, en présence d’une cour au complet (Président et assesseurs, procureur général, greffier). Nous avons tous été appelé à dire « Je le jure », la main droite levée. C’est un moment qui scelle le tout début de notre carrière d’avocat.

Contrairement aux rumeurs, il n’est pas nécessaire d’avoir une robe d’avocat. Nous devions simplement nous habiller pour l’occasion, avec une tenue « correcte » (pas de jean, pas de baskets). Nous étions tous plutôt chics! Mais personne n’avait de robe à ce stade. Celle-ci sera en revanche exigée pour prêter le serment final.


La semaine d’intégration

Dès le lendemain, nous avons entamé la « semaine d’intégration ». Depuis plusieurs années, l’EDASOP a fait le choix de dispenser des cours de théâtre aux élèves afin de leur permettre d’apprendre à se connaître mais aussi pour une première expérience de « la scène ».

J’appréhendais beaucoup cette semaine de théâtre. Je n’en ai jamais fait auparavant (enfin si, un cours en troisième ^^) et l’idée de m’exprimer devant un public d’une grosse centaine de personnes m’angoissait pas mal.

Le matin, nous avons su à quel groupe nous étions assigné. J’étais du matin, trop cool! Chaque demi-journée, le groupe était divisé en trois. Deux groupes en théâtre « classique » et un groupe de théâtre d’impro. En découvrant cela, je me suis dit « ok, avec ma chance, je vais tomber dans le groupe d’impro, c’est O-BLI-Gé! » Et bingo, impro pour une grosse partie des pénalistes (nous étions environ 20/25 par groupe) et donc pour ma pomme. Moment de solitude et l’angoisse qui commence sérieusement à s’installer!

Au final, j’ai vraiment eu de la chance car j’ai adoré l’impro et je pense que cela nous a permis de nous apprendre à tous nous connaître très rapidement et de développer une bonne solidarité entre nous.

Nous avons fait des exercices divers et variés, nous changions plusieurs fois de partenaire(s) durant une séance, on a donc tous vraiment pu discuter tous ensemble, découvrir les caractères de chacun et surtout, rire et nous amuser.

La semaine s’est terminée par un spectacle. Je me suis surprise à avoir hâte de m’exprimer devant tout le monde, même si la panique n’était pas loin non plus… ^^

Bref, une belle entrée en matière et une discipline que nous avons désormais tous envie de pratiquer tellement nous y avons pris plaisir! Je pense également que cela nous prépare à merveille à notre future profession où l’improvisation orale fait partie intégrante du métier.

Le début des cours

Nous sommes dans notre cinquième semaine de cours (sans compter la semaine d’intégration).
La première semaine, j’étais toute excitée à l’idée de découvrir enfin ce que l’on fait à l’Ecole des avocats. J’ai mis tellement d’énergie à y entrer que mes attentes étaient légitimement assez haute (d’autant que les frais d’inscription ne sont pas négligeables non plus).

Les premiers cours m’ont semblé agréables et dynamiques, assez loin de ce que j’avais entendu dire, à savoir que les cours de l’EDA ne servent à rien…
Bon, j’ai assez rapidement déchanté. Je ne dirais pas que les cours sont inutiles, mais ils sont vraiment très théoriques pour la plupart et je n’ai pas le sentiment qu’ils vont beaucoup nous aider à démarrer dans la profession.
Peut-être estiment-ils que nous avons les stages pour cela.

Je prends néanmoins plaisir à y aller car cela ne va durer que 6 mois (soit encore 24 semaines de cours) et je suis contente de retrouver mes camarades. J’ai peur qu’après les cours, nous n’ayons plus tellement d’occasions de nous voir, ou très rarement durant l’année de stages.

Les semaines sont découpées un peu bizarrement entre cours et stage. Lundi, mardi : cours. Mercredi, jeudi : stage, vendredi : cours.
La raison saute aux yeux (éviter que les élèves zappent le stage pour avoir un long week-end), mais d’une, je trouve que c’est nous prendre un peu pour des irresponsables, de deux, ce découpage en trois partie est assez contre-nature et il est difficile de s’y adapter.
Ce n’est pas très grave mais j’espère que ce sera modifié pour la promo suivante!

Le stage d’observation

Dans la plupart des écoles, dont l’EDASOP, un stage d’observation est très fortement conseillé. L’année dernière, il s’agissait de six semaines de stage précédant les cours. Cette année, le stage s’effectue en alternance avec le découpage que j’ai expliqué plus haut.

J’ai trouvé un stage pour les six mois dans un cabinet spécialisé en droit de la famille (adoption, GPA, PMA) et en droit des étrangers et notamment des mineurs isolés. Le cabinet est généraliste, toutefois, et la première affaire qui m’a été assignée relève du droit pénal. Pour le moment, j’ai fait des recherches, j’ai rencontré divers acteurs du Palais de justice et j’ai suivi ma maître de stage à diverses actions de grèves (ce qui permet de rencontrer plein de monde, d’assister à des AG du Barreau, de découvrir les syndicats, d’assister à des reports d’audience, etc…)

Bref, je peine à trouver mon rythme, je ne vois pas les semaines passer, j’ai l’impression de vivre trois vies en une, je me sens souvent à la ramasse… Mais chaque matin, je me lève avec envie et enthousiasme. Ca n’a pas de prix!



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