Chronique d’une étudiante à l’IEJ [Semaine 20]

J’ai un peu de mal dans le compte des semaines et je ne suis plus tout à fait sûre du numéro (moi passé « 1.2.3 » je suis paumée hein!) mais je crois que je rentre dans la 20ème semaine (j’ai l’impression d’être enceinte et de m’emmêler les pinceaux entre les semaines de grossesse et les semaines d’aménorrhées!) de ma reprise de cours.

20 semaines, donc. Si le premier semestre s’est finalement révélé très studieux et prolifique (on ne se rend compte des choses qu’a posteriori, c’est dingue!), le début des cours à l’IEJ est beaucoup plus bancale.
J’ai un problème avec l’irrégularité. Le premier semestre était assez intense mais très régulier. A part quelques changements de cours à la dernière minute, l’emploi du temps était toujours le même, tel cours à telle heure, tel trou dans mon emploi du temps pour aller dans telle bibliothèque –> facile!
L’emploi du temps de l’IEJ c’est du GRAND N’IMPORTE QUOI!
Je me demande dans quelle mesure cela ne contribue pas à trier les étudiants d’ailleurs…
Aucune semaine ne ressemble à la suivante, on a parfois 25h de cours et la semaine suivante seulement 6h… C’est très déstabilisant pour moi qui ai besoin d’un rythme pour enclencher des routines de travail.

Sans titre 1

En plus, globalement, on n’a eu que 5 semaines de cours vu que Noël et ses vacances sont passés par-là. Et le retour est très très difficile!!!
La première semaine il a fallu que je me mette un sacré coup de pied pour me motiver à aller en cours. Et la deuxième semaine (la semaine dernière), je suis restée clouée au lit avec la grippe accompagnée de deux petits malades de la grippe aussi. On n’était pas beaux à voir (et vu notre état, aucun doute, c’était la grippe… Jamais eu autant de fièvre de ma vie!).
Je me suis quand même forcée à aller à un cours durant lequel j’ai manqué m’endormir… J’en ai manqué un et le dernier a été annulé au dernier moment. C’était la bonne semaine pour tomber malade, donc!

Je commence ce lundi avec une petite convalescente qui se repose encore un peu et demain un petit bonhomme qui va rester à la maison, faute de crèche pour l’accueillir. Cela tombe bien à nouveau, je n’ai cours qu’à partir de mercredi (mais je termine deux soirs à 20h et j’ai cours samedi, la semaine ne va pas être légère).

La semaine prochaine, j’ai mes premiers examens blancs. Une semaine consacrée à une simulation d’examens « comme si on y était ». Note de synthèse de 5 heures, épreuve de droit des obligations de 3 heures, Droit pénal durant 3 heures et procédure pénale, 2 heures. Je suis ambiguë à ce propos. Une partie de moi a très envie de se confronter enfin à la réalité et l’autre partie est complètement dépitée: vu comme je suis préparée, je vais me rétamer comme jamais… Et il ne me reste plus qu’une semaine pour réviser… Je me console un peu car je suis allée à tous les cours ou presque, j’ai préparé chaque cas pratique, pas forcément hyper sérieusement mais ça m’a permis de m’entraîner un peu…
Alors c’est vrai que depuis le début des cours de l’IEJ je n’ai pas fichu grand chose en comparaison du premier semestre où je faisais plein de fiches… Mais j’ai travaillé différemment, plus concrètement peut-être.
Je suis consciente que c’est absolument insuffisant mais bon, à un moment donné on ne peut plus revenir en arrière. Je ne peux pas gommer ni les vacances de Noël (où je n’ai RIEN fait du tout à part profiter de ma petite tribu!) ni la grippe, ni la flemme de la rentrée… Alors je vais juste foncer et réfléchir après. Je verrai ce que je suis capable de faire « à blanc » et je veillerai à bien mieux me préparer pour la seconde session d’examens blancs qui aura lieu fin mars (demain donc).

J’ai réalisé ce week-end que l’IEJ ne nous a prévu aucune vacances jusqu’à la fin des cours… Aucune vacances… Que ça va être pratique! On a prévu de mettre les enfants au centre de loisirs en février. Mais en avril, je veux une semaine de vacances tous ensemble. Nous ne partons presque jamais en été (trop chaud, trop cher) ni au ski (trop froid, trop cher) mais en avril, on part toujours une semaine ici ou là. Je manquerai des cours, tant pis, mais je ne suis pas prête à tout sacrifier à ces études. Et j’avoue avoir du mal à comprendre la logique de supprimer toutes les vacances aux étudiants pendant 10 mois. Mais j’imagine que là encore cela rentre dans une volonté d’en décourager certains…

L’IEJ est un monde à part, je trouve. Les cours dispensés y sont de qualité inégale. Disons que la plupart des cours sont bons, les profs ne le sont pas devenus par hasard. Mais il y a une guerre d’égo assez incroyable ce qui rend certains cours franchement pénibles… Et certains profs ont un discours un peu dénigrant ou alarmiste ou encore décourageant qui peut atteindre les plus fragiles ou les moins motivés d’entre nous. Cela peut avoir un côté déprimant.
En tout cas, je ne me laisse pas atteindre.

A contrario, je me suis fait des copines et nous nous serrons les coudes. Je ne les connais que depuis quelques semaines, mais j’ai l’impression qu’il y a une vraie bienveillance entre nous et nous souhaitons toutes nous « servir » de cette amitié afin de progresser et évoluer ensemble plutôt que de se tirer dans les pattes (ce qui n’aurait aucun intérêt mais c’est monnaie courante si on écoute les profs). J’ai une copine en M1 qui m’envoie les cours auxquels je ne peux plus aller tandis que je lui envoie ceux de l’IEJ auxquels elle ne peut pas se rendre. J’ai deux copines « plus vieilles » qui ont une famille aussi et avec qui il est plus facile de se comprendre, l’une d’elle m’a envoyé un message d’encouragement pendant ma grippe qui m’a donné le courage d’assister à un de mes deux cours afin de ne pas abandonner en cours de route (ma hantise est de me décourager après une semaine sans cours et de tout abandonner, alors assister à un cours en pleine tempête ça permet de garder le cap!). Et deux trois autres copines que je connais un peu moins pour le moment mais qui ont l’air vraiment sympathiques.
Aucun garçon parce que le ration garçon/fille est assez hallucinant! Globalement, je pense qu’on est 10 filles pour un mec…

Bref, je continue mon petit bonhomme de chemin. Le fait que cela fasse déjà 20 semaines commence à m’angoisser un peu. Le temps file à une vitesse folle et j’ai le sentiment d’avoir le temps de rien, d’avoir de moins en moins de temps…

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8 Discussions on
“Chronique d’une étudiante à l’IEJ [Semaine 20]”
  • Bon courage alors !!! Je pense que c’est un moment crucial en ce moment: il fait moche, froid, on est malade, crevés… Alors garder la motivation est d’autant plus difficile.
    Je te souhaite de retrouver ton énergie et ta motivation après cette petite parenthèse obligée. Haut les coeurs !

  • Hello la belle courageuse !
    Il y a deux ans, par je ne sais plus quel hasard (un commentaire sur un blog qu’on lisait toutes les deux???) ton commentaire m’avait poussé à aller chercher « plus loin » qui se cachait derrière ces mots qui avaient résonné en moi (drôles ? touchants ? pertinents ? très humains sans doute….). Et je suis tombé sur ce blog au nom aussi improbable que LMO !!!
    Et j’ai découvert une sacrée belle personne. Une histoire de résilience qui m’a particulièrement touchée. Une histoire de famille nombreuse-heureuse avec ses petits bonheurs et ses grandes joies (et ses moments de solitude aussi quand les enfants se transforment en petits monstres grrr et oui, tu n’as pas -OUF pour nous !- que des saints vous êtes une famille comme les autres hahahaha)), une écrivaine de talent qui sait si bien fait rimer les mots et pourtant. Je n’ai JAMAIS pris le temps de laisser un commentaire. Un vrai sous-marin.
    Mais aujourd’hui, j’ai juste envie de te dire : CHAPEAU !!!! Chapeau bas pour ton énergie, pour ta capacité à avancer, pour ce challenge complètement fou que tu entreprends et qui, j’en suis intimement persuadée, va se concrétiser car tu as une capacité de travail absolument incroyable. Je lis avec les yeux écarquillés TOUT ce que tu as mis en place… le travail en plus de TOUT ……………….!!!!!
    Tu sais quoi ? tu es INSPIRANTE ! Je suis expatriée (travail de monsieur) depuis une 20aine d’années. trois filles (dont une s’est installée……..en Australie, après un an en Lettonie et trois aux Philippines -les chiens ne font pas des chats-) nous avons vécu dans des pays où la vie était +/- douce et deux expériences qui se sont mal passées/terminées, dont celle que nous vivons en ce moment au Maroc, et quand je te vois affronter ton quotidien à bras le corps, je me prends de l’énergie pour un bon moment à chaque fois.

    Ce matin, j’avais juste envie de te dire ceci : tu as, de très loin parfois, des gens qui te lisent et admirent ton travail. Tu as une magnifique plume. tes enfants sont adorables et j’ai encore plus apprécié quand tu as décidé de protéger leurs images. J’aime ta simplicité, ta franchise, j’ai souvent ri ou pleuré avec toi et j’avais envie que tu le saches. Comme ça, si à un moment tu flanches un peu, si tu as un moment d’abattement dans ta vie de folie, tu sauras que quelque part au delà de la Méditerranée, il y a quelqu’un qui pense à toi et qui te dit : tu es formidable, continue, avance, tu en as les capacités, je crois en toi.
    Et même si on ne se connais pas, je t’embrasse bien affectueusement. MClaire

    • Bonjour MClaire,

      Un immense merci d’avoir pris le temps de me laisser un si long et si gentil message. Je suis très touchée et le but est atteint, je suis reboostée à bloc! 🙂
      Tous ces compliments et ces gentils mots, j’en ai pour un moment pour que l’effet positif rayonne! 😀
      Je suis ravie de savoir que je suis lue au moins jusqu’en Afrique.
      Encore mille merci parce que ton message me permet de prendre un peu de recul et de jeter un oeil sur ce qui a déjà été accompli et ma foi, je suis mieux partie que ce que j’ai en tête actuellement!

      A très bientôt, en sous-marin ou pour un autre commentaire! (mais pas trop de compliments dans le suivant sinon je ne vais plus passer les portes! ^^)
      Je t’embrasse également.

  • J’adore ces chronique,s c’est vraiment trés intéressant !
    Je me permets de te donner un conseil :
    J’ai changé de job récemment, et même si ce n’est pas la même situation, j’y vois un parallèle.
    Je ne peux pas être aussi performante que dans mon ancien job, et c’est normal je réapprends tout.
    Mais du coup, je me sens souvent intimidée, j’ai peur de me lancer pour écrire des mails, faire des présentation, animer mes réunions … Mais à chaque fois, j’essaie de me dire que je vais apprendre, je respire un grand coup, et je fonce sans trop réfléchir.
    Et je pense que tu dois faire pareil pour tes exams blancs. ne réfléchis pas, fonce. Au pire du pire, tu vas juste apprendre pleins de trucs sur cette épreuve !!
    Courage, t’es au milieu de l’année, dans la période où c’est le plus dur. Mais je suis persuadée que tu vas faire des étincelles !
    Et encore merci de partager tout ça avec nous.

    • Merci beaucoup Cyann!
      Oui, c’est ce que je comptais faire. Y aller, faire mon max, et puis au pire, même si je me plante, au moins j’aurai un aperçu de comment ça se passe… Cela me rendra l’examen déjà un peu plus familier. Je ne vais pas abandonner en si bon chemin! 😀

  • Bonjour,
    Je suis ton blog depuis un petit moment et je le trouve passionnant !

    Une question me taraude et peut-être pourras-tu y répondre : sais-tu s’il y a des étudiantes qui choisissent de tomber enceinte pendant la préparation du CRFPA ou l’école des avocats ? Comment cela se passe-t-il si tu as des retours ? ^^

    • Bonjour,
      Merci beaucoup pour ce compliment qui me va droit au coeur! 🙂
      Je ne connais pas de personne ayant décidé de tomber enceinte pendant l’année de préparation au CRFPA.
      Ce qui me vient à l’esprit, c’est d’essayer de caser la naissance en décembre/janvier de l’année suivant les examens, ainsi on a bien le temps de passer les écrits (septembre) puis les oraux (novembre). Mais c’est difficile à prévoir! ^^
      Pour l’entrée à l’EDA, on peut la repousser jusqu’à plusieurs années (3 à Toulouse, sans certitude), donc une fois l’examen en poche, on est plus libre…
      Reste à savoir si le fait de passer un grand oral enceinte ne peut pas être préjudiciable (cela ne devrait pas l’être, mais dans les faits, qu’en est-il?)

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